La Banque Postale : les assises de la banque citoyenne sous pression

Les assises de la Banque Postale citoyenne se déroulaient le 17 avril. Il s’agissait d’une matinée d’échange avec de nombreux partenaires et acteurs du monde associatif sur les dernières avancées relationnelles et numériques, ainsi que sur les innovations au service des personnes en situation de fragilité financière.

Au début du colloque, vers 9h15,  le syndicat Solidaire Sud était aux portes des assises de la banque citoyenne pour demander une organisation du travail plus humaine et de meilleures  conditions de travail pour les salariés de la Banque Postale. A l’arrivée des postiers mécontents, les portes du siège social de la banque se sont fermées, empêchant ainsi plus de plusieurs centaines personnes d’accéder à l’auditorium à moitié vide alors que la conférence était retransmise en live via le site institutionnel de la Banque Postale.

A 9h40, arrivait la police, demandant s’il s’agissait d’une manifestation sauvage. Le porte parole de l’organisation syndicale Solidaire Sud, Mr Gaël Quirand, s’en défend: « Ils veulent juste rester sur le côté et parler à un représentant de la banque postale ». Vérifications faites et constatant que ce n’était pas le cas, le représentant des forces de l’ordre quittait rapidement les lieux. Les revendications s’adressaient à Philippe Wahl, président du conseil de surveillance de la Banque Postale .

Les postiers ont déploré le fait que la police soit arrivée avant le DRH  dont on leur avait promis la venue et voir le porte parole de l’intersyndicale Solidaire Sud en vidéo .

Par ailleurs, ils regretteraient des objectifs irréalisables au regard des moyens mis à leur disposition. Il y aurait des fermetures de bureaux de poste en cascade. Chaque postier disposerait de seulement 1,30 mn pour traiter la livraison d’un recommandé, qu’il  y ait un ascenseur ou pas dans l’immeuble et ils  n’auraient pas plus de 3mn pour voir les personnes âgées, donc pas assez de temps  pour prendre un café avec elle (comme le montrent les publicités du groupe, faisant la promotion de ce service).

Pour ceux d’entre eux qui dispenseraient ce service, une formation vidéo de  15 mn serait assurée, suivie d’un quizz à compléter sur ordinateur.

Pire, l’intersyndicale Solidaire Sud parle de restructurations à la suite les unes des autres. Alors que de moins en moins de courrier serait distribué chaque jour. Il y aurait eu 4 réorganisations il y a 2 ans et  2 autres l’année dernière.  Il y a des restructurations tous les 6 mois . A Boulogne par exemple, on aurait assisté à une diminution de l’ordre de moins 10 tournées sur le nombre annuel, effectuées par les postiers de cette ville. Tous les 2 ans. Il y aurait un baisse du nombre de tournées alors que dans le même temps les postiers auraient d’avantage de colis à acheminer, donc plus de temps passé à les traiter pour les facteurs. Les colis reçus de pays comme la Chine seraient au même tarif que les lettres mais prendraient plus de temps à les délivrer.

Les postiers mécontents déclarent également que les facteurs n’auraient pas de maîtrise de leur tournée, les opérations seraient divisées et plusieurs facteurs se partageraient le même envoi. Des personnes inexpérimentées se retrouveraient à distribuer des colis et des lettres dans des secteurs qu’il ne connaîtraient pas et cela engendrerait un travail moins efficace, moins qualitatif et assorti d’une perte de temps; bref de nouvelles conditions de travail épuisantes.

Les facteurs utiliseraient des îlots qui auraient pour fonction le remplacement des bureaux de poste fermés, ce qui alimente la colère du syndicat quant à l’usage de salariés  intérimaires en cdi dans leur agence d’intérim et remplacerait de réelles embauches en interne.

10h45: Enfin l’ouverture des portes! Une foule très réduite pénètre dans les locaux du groupe la Banque Postale. Les facteurs en situation de revendication se sont déportés sur le côté, la  direction décide alors de laisser entrer les participants.

En conséquence, après 2 heures de pourparlers,  l’interlocuteur privilégié arrive enfin à la rencontre des salariés mécontents . Il s’agit du responsable de la relation sociale de la banque postale. Gageons que cette discussion portera les fruits escomptés…