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19 mars 2024

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Castaner s’attire une polémique sur les sans-abri, les associations ont réagi

GABRIEL MIHAI

La Fondation Abbé-Pierre et le Secours catholique ont condamné les déclarations de Christophe Castaner, qui a estimé qu’un problème majeur de la question des sans-abris était que certains refusaient d’être hébergés malgré les places disponibles.

« Un peu de dignité, svp ». La Fondation Abbé-Pierre a sévèrement recadré sur Twitter le secrétaire d’Etat chargé des relations avec le Parlement, Christophe Castaner.

Ce dernier, interrogé par BFM TV vendredi sur la politique du gouvernement à l’égard des SDF avait d’abord reconnu le manque de places disponibles dans les centres d’accueil des grandes villes avant d’ajouter dans la foulée: « il y a des femmes et des hommes qui refusent aussi dans le cadre des maraudes d’être logés. Ce n’est pas le Président qui gère ça tout seul, ce sont tous les acteurs, les collectivités locales, les associations ».

« Ce n’est pas parce que certains SDF refusent qu’on les jette dans des hangars inqualifiables d’absence d’hygiène et de violence permanente qu’il faut expliquer par ces cas marginaux l’absence de prise en compte d’une urgence considérable ». — FondationAbbéPierre (@Abbe_Pierre) 31 décembre 2017

Mais pour Christophe Castaner, toujours en première ligne pour défendre son Président, le problème ne vient pas du gouvernement.

« La promesse de l’Etat, c’est de garantir des places d’accueil, entame-t-il. Et vous avez, à l’heure où je vous parle, encore des places d’accueil disponibles en Ile-de-France et dans les grandes villes. Peut-être pas assez, il faut un peu de temps pour améliorer cela ».

La première salve est venue du Secours catholique. «Deux heures de maraude et une heure au 115 suffiront, Monsieur Castaner, pour prendre la mesure de l’indécence de votre affirmation. Merci de ne pas ajouter à la souffrance des personnes sans-abris une propagande niant leur combat quotidien pour rechercher un hébergement pérenne», a fustigé sur Twitter son secrétaire général Bernard Thibaut. (@bthibaudsc) 29 décembre 2017

Face aux critiques provoquées par sa déclaration, le Délégué général de La République en marche a expliqué qu’il n’y avait «rien de nouveau dans ses propos». Afin de justifier son propos, il s’est référé à un article de Libération dans lequel un délégué adjoint à la Fondation Abbé-Pierre affirmait que des personnes sans-abris refusaient d’être prises en charge dans des centres d’hébergement d’urgence en raison du manque d’hygiène et de l’insécurité.

Malgré les promesses d’Emmanuel Macron en juillet de ne laisser personne à la rue d’ici la fin de l’année 2017, les sans-abris continuent de dormir sur les trottoirs, plongés cet hiver dans un froid polaire. L’engorgement des capacités d’hébergement, d’urgence ou non, demeure au cœur du problème selon les associations d’aide aux sans-abris. Selon Eric Pliez, président du Samu Social, le déficit en places d’hébergement d’urgence est estimé à 3 000.

Les déclarations des membres du gouvernement sur l’hébergement des sans-abri sont d’autant plus graves que six SDF sont déjà morts de froid dans les rues de la France et 200 000 personnes sont toujours sans logement alors qu’Emmanuel Macron avait promis de mettre fin à cette situation.

Julian, un jeune sans-abri explique pourquoi il ne peut pas avoir droit à un hébergement offert par le 115, à cause d’un chien qui lui tient compagnie.
Il ne peut pas avoir un endroit chaud pendant la nuit, non seulement pour l’hiver. Le gouvernement devrait trouver une solution pour nous tous dans la rue, mais cherche à juger pourquoi certains ne veulent pas aller dans un hangars comme solution offerte. « Ça suffit de rester dans le froid (…), je n’ai pas besoin d’avoir une infection de peau ou des poux. »(…)
Lorsque vous cherchez la solution pour un SDF dans une situation assez mauvaise, donnez lui un espace plus confortable. Mais une partie des SDF ne veulent pas aller dans des centres où l’hygiène fait défaut.
A Paris il y a 50 places pour les sdf, qui ont un animal, ce qui est insuffisant étant donné qu’on répertorie environ 8000 SDF propriétaire d’au moins un animal.

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