Le 29 mai à Paris a eu lieu la Marche Mondiale pour le Cannabis et le 22 mai à Grenoble, les manifestants réclament la dépénalisation du cannabis.
La première marche a eu lieu en 2001 à l’initiative du CAHO-MMC (Comité Ad’Hoc pour l’Organisation de la Marche Mondiale du Cannabis) réunissant plusieurs entités morales telles des organisations politiques (Les Verts, la LCR (devenue depuis NPA), le MJS et les JRG), des associations (CAM-RD, Act Up Paris, AIDES, ASUD, etc.) et même des acteurs économiques ou culturels (les éditions du Lézard, L’Esprit frappeur, Chanvre et Cie, Natural Mystic).
La Marche Mondiale pour le Cannabis ou Marche Mondiale du Cannabis, est un évènement international ayant lieu tous les ans depuis 1999, dans plus de 700 villes et 65 nations. Elle a lieu généralement le premier samedi du mois de mai.
A 14h00 plusieurs centaines de personnes ont manifesté le samedi 29 mai à Paris pour réclamer la dépénalisation et la légalisation du cannabis, défendant un usage thérapeutique ou «récréatif».
Rassemblés pour la Marche mondiale du cannabis, les manifestants, plutôt jeunes, arborant pour certains des t-shirts et casquettes aux imprimés feuilles de cannabis ou des vêtements aux couleurs de la Jamaïque, ont rallié la place de la République depuis Bastille, dans des volutes de haschisch.
Interdit depuis 1970
En France, la consommation de cannabis est prohibée depuis 1970, passible d’un an de prison et 3.750 euros d’amende. Dans la pratique, si l’emprisonnement pour usage est exceptionnel, les amendes perdurent.
Atteinte d’une maladie du système nerveux et du sida, Béatrice, 52 ans, raconte qu’elle était en fauteuil roulant il y a 20 ans. «Mais depuis que je fume du cannabis, je vais mieux: je remarche, ça augmente les effets de la trithérapie, et ça m’aide à manger.»
Une quarantaine de militants qui plaident pour la légalisation de cette drogue se sont rassemblés, samedi midi sur la place de la République, pour participer à la « Cannaparade ». Une marche qui, sous plusieurs formes, se tient depuis vingt ans à Paris.
Une trentaine de fonctionnaires ont encadré le cortège jusqu’à Bastille. Le commissaire Julien Herbaut qui s’est chargé du rappel de la loi. « Le droit de manifester est garanti mais l’usage, la détention et la vente de stupéfiants reste un délit, explique-t-il. Les policiers sont chargés de faire des contrôles ». Les fonctionnaires qui surprendraient les fumeurs en flagrant délit devront leur dresser une amende de 250 euros qui peut être majorée à 450 euros.
« C’est un dispositif que la direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne s’est très bien approprié car depuis le début de l’année nous avons déjà dressé 6 135 procès-verbaux, ajoute le commissaire ».
Béatrice, 52 ans, atteinte d’une maladie du système nerveux et du sida, raconte qu’elle était en fauteuil roulant il y a 20 ans. «Mais depuis que je fume du cannabis, je vais mieux: je remarche, ça augmente les effets de la trithérapie, et ça m’aide à manger ».
Elle consomme depuis une quinzaine d’années un gramme de cannabis. Encouragée par son médecin, Béatrice cultive ses plants dans son jardin. «J’essaye d’être discrète.» «C’est prouvé, la consommation dégringole, la violence dégringole si c’est légalisé», affirme-t-elle. Selon elle, des milliers d’emplois seraient créés avec la fin de «cette loi de 70 répressive».
« Moi, le cannabis fait partie de ma vie depuis toujours, explique cette jeune femme qui vient de Poissy (Yvelines). J’aimerais pouvoir en acheter en boutique en toute liberté et que les produits soient mieux contrôlés ».
Selon la sénatrice écologiste Esther Benbassa, à l’origine de la proposition de loi rejetée en avril visant à autoriser l’usage et la vente contrôlée par l’État tout en interdisant la publicité et la vente aux mineurs, les réticences sont liées à «la morale».
«Il y a encore l’idée que le fumeur de cannabis est sur la mauvaise voie. S’il consomme tous les jours, c’est de l’addiction, il faut un accompagnement, mais c’est comme pour l’alcool», affirme-t-elle, réclamant «une législation sur un problème de santé publique».
Lyon choisit de délocaliser sa manifestation à Grenoble
Le CIRC de Lyon choisit de délocaliser sa manifestation à Grenoble. Une ville écologiste, plutôt jeune, dont le maire veut faire de sa ville un laboratoire pour la dépénalisation du cannabis. « A Lyon, on en avait marre de défiler à vide. En 2019, on était à peine une trentaine, regrette le porte-parole du CIRC, Jérôme Expeusto.
« 33 états américains qui autorisent le cannabis thérapeutique ainsi que le Chili, la Colombie, le Mexique, l’Argentine et le Pérou. Dans l’union européenne 21 pays sur 27 autorisent, à différents niveaux, le cannabis à usage thérapeutique. En Israël la culture de cannabis thérapeutique est légale depuis 2012, en Australie des fermes en cultive légalement depuis 2017. »
« Le Canada a légalisé en 2018, l’Uruguay en 2014, plusieurs états aux USA depuis 2012. Et avec l’arrivée du nouveau locataire à la Maison Blanche, tout va s’accélérer. La prohibition vit certainement ses dernières heures car le verrou fédéral a sauté en janvier dernier. Plus rien ne s’oppose désormais à la mise en place, progressive, d’un nouveau régime à propos du cannabis. C’est dans ce contexte qu’aura lieu dans toutes les plus grandes villes du monde la Marche Mondiale du Cannabis 2021 pour exiger une fois de plus la libération des prisonniers (ères) du cannabis, la légalisation du cannabis thérapeutique et récréatif, et l’autoproduction et plus généralement une véritable politique de santé publique favorisant la réduction des risques vis-à-vis de toutes les drogues, et pour une consommation responsable. »
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