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29 mars 2024

JOURNAL IMPACT EUROPEAN

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Festival de Cannes: “Perfect Days”, de Wim Wenders, en lice pour un prix

Wim Wenders nous offre une réflexion émouvante et poétique sur la recherche de la beauté dans le quotidien, avec cette histoire profondément sensible et humaine.

Wim Wenders nous offre une réflexion émouvante et poétique sur la recherche de la beauté dans le quotidien, avec cette histoire profondément sensible et humaine.

Le long métrage qui marque le retour du cinéaste allemand à Cannes, palmé d’or en 1984 avec «Paris, Texas», reste un peu trop propre, le panégyrique des toilettes publiques du quartier de Shibuya, dans la capitale japonaise, telles qu’elles ont été très récemment rénovées par le projet «The Tokyo Toilet» (le personnage principal, dont le métier est de les nettoyer, porte le logo sur son bleu de travail).

Entre Wim Wenders et le Japon, c’est une histoire d’amour qui dure, de plus 38 ans après son magnifique documentaire en hommage à Ozu, Tokyo-Ga, le réalisateur est revenu filmer la capitale nippone pour une fiction. Perfect Days, en compétition à Cannes, est né d’une commande adressée au cinéaste allemand pour mettre en valeur des projets sociaux à forte valeur architecturale ajoutée.

La routine quotidienne du personnage Hirayama, joué par le grand acteur Koji Yakusho, la cinquantaine, employée par la ville de Tokyo pour nettoyer les toilettes publiques dans le quartier de Shibuya. Il brique donc avec ferveur à longueur de jour les cuvettes et les paroissiens, dans un bien régulé, solitaire et taciturne, mais non dénué des plaisirs contemplatifs de la flânerie et de la musique.

Le film inventorie et détaille donc avec passion les toilettes en question, œuvres pointues d’architectes et de designers contemporains. Chaque toilette a une forme géométrique, soulignant la splendeur, les rendant attrayants mais aussi complexes, comme un cube de verre qui s’opacifie quand on tourne le verrou, dérobant l’usager au regard de la rue, une autre est une pure boule blanche, ou évoque une forêt de troncs, d’autres sont de forme cylindrique, carrée, épurée, complexe, etc. Le réalisateur semble avoir ficelé pour l’occasion une petite histoire autour de ces prototypes objets de sa fascination.

Le personnage Hirayama, il imagine à quoi ressemblerait Paris avec une telle architecture de groupes sanitaires, message envoyé a Anne Hidalgo, pour l’aménagement décoratif de chaque espace en fonction de l’architecture de chaque point touristique.

Et ce message ne semble pas être un hasard, compte tenu que Paris est en pleine rénovation pour les jeux olympiques d’été qui auront lieu à Paris en 2024, ils semblent être une source d’inspiration pour la mairie de Paris.

Le cinéaste globe-trotteur filme toujours aussi bien les rues de Tokyo, sa dramaturgie et de l’explication psychologique a quelque chose de reposant, et son merveilleux acteur, Kōji Yakusho, dans un rôle quasi muet, a un charisme fou.

La longue et très belle séquence finale tournée en van sur son visage ensoleillé avec un crépuscule couchant alors que résonnent les cuivres de Feeling Good de Nina Simone fait de lui un sérieux prétendant au Prix du meilleur acteur.

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