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28 mars 2024

JOURNAL IMPACT EUROPEAN

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Huit personnes ont été condamnées pour avoir prostitué leurs garçons mineurs à Bordeaux

GABRIEL MIHAI

De nombreux clients pédophiles fréquentaient ce réseau.

Des peines allant de 24 mois de prison, dont 20 avec sursis, à six ans ferme ont été prononcées vendredi par la cour d’assises de la Gironde, contre huit Bulgares, Roms pour la plupart, dont les enfants étaient acteurs d’un réseau de prostitution, plus ou moins organisé, mais qui bénéficiait aux parents.

Cinq à huit ans de prison ferme avaient été requis jeudi contre onze accusés -cinq couples et une veuve- pour proxénétisme aggravé sur mineurs, dans un procès de deux semaines, dernière étape d’un dossier qui a déjà vu une vingtaine de «clients» de ces jeunes garçons condamnés depuis 2011. A de la prison ferme pour quatre d’entre eux, à du sursis pour 17 autres.

Les accusés, Roms pour la plupart, avaient été interpellés en 2010 dans des squats et appartements de Bordeaux lors d’un vaste coup de filet de la police judiciaire et de l’Office central de répression de la traite des êtres humains (OCRTEH). Plusieurs milliers d’euros, ou la trace de milliers d’euros envoyés à l’étranger, avaient été retrouvés chez des familles sans ressources déclarées.

L’opération survenait alors que le réseau de prostitution, par lequel une vingtaine de garçons de 12 à 16 ans monnayaient leur corps, prenait une ampleur inquiétante, avec nombre de clients pédophiles venant de l’extérieur de Bordeaux, voire de l’étranger, rameutés par des amis.

Confrontée à un dossier complexe, sur fond de misère mais aussi d’un degré d’autonomie certaine des adolescents, la cour d’assises a entendu qu«’en aucun cas les parents ne pouvaient se voir reprocher d’avoir forcé leurs enfants à se prostituer, de les avoir mis sur le trottoir», a rappelé Me Julien Plouton, qui défendait l’un des pères bulgares.

Mais elle a aussi entendu qu’à des degrés très divers -d’où un verdict très personnalisé-, «ils ont bénéficié directement ou indirectement de la prostitution de leurs enfants», a affirmé Me Marie-Laure Bost, avocate de l’association Agir contre la prostitution des enfants, partie civile.

Trois des parents ont été acquittés, deux condamnés à six ans de prison ferme, quatre autres à cinq ans de prison assortis de sursis partiel (un à deux ans), et deux autres ont été condamnés à 24 mois dont 20 avec sursis.

Six des condamnés, qui avaient tous fait de la détention préventive, ont fait l’objet d’un mandat de dépôt.

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