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18 avril 2024

JOURNAL IMPACT EUROPEAN

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Présidentielle: « Le Grand Débat » entre les onze candidats

GABRIEL MIHAI

Le débat de mardi soir entre les onze candidats à la Présidentielle a réuni 6,3 millions de téléspectateurs sur BFMTV et CNews, autour des thèmes de l’emploi, de la sécurité et du social.

Le pic d’audience de la soirée a eu lieu à 23 heures. À ce moment-là, 8 millions de téléspectateurs regardaient le débat. À ce moment-là également, la question : « comment comptez-vous organiser une démocratie exemplaire ? », a été posée à tous les candidats. Grâce à ces résultats, BFMTV a même explosé son propre record d’audience en enregistrant 14,2 millions de téléspectateurs sur la journée.

Malgré le succès du débat, la part d’audience des deux chaînes ne parvient pas à dépasser celle réalisée par TF1 le 20 mars. Ce soir-là, la chaîne avait organisé un débat réunissant les cinq candidats les mieux placés dans les sondages. TF1 avait alors rassemblé 9,8 millions de téléspectateurs sur la soirée et 11,5 millions lors du pic d’audience.

Les échanges débat ont duré près de quatre heures, soit trente minutes de plus que prévu. Quatre heures pendant lesquelles les onze candidats à l’élection présidentielle (Marine Le Pen, Emmanuel Macron, François Fillon, Jean-Luc Mélenchon, Benoît Hamon, Nicolas Dupont-Aignan, Nathalie Arthaud, François Asselineau, Jean Lassalle, Jacques Cheminade, et Philippe Poutou) ont présenté sur BFMTV et CNews leurs propositions pour recréer de l’emploi, améliorer la sécurité des Français, ainsi que le modèle social du pays, à 19 jours du premier tour du scrutin. Quatre heures marquées notamment par les attaques de Philippe Poutou et Nathalie Arthaud envers François Fillon et Marine Le Pen sur les affaires.

Selon les données recueillies par Visibrain, François Fillon (Les Républicains) a été le plus cité sur Twitter. Le nom du candidat LR est apparu dans 259 419 tweets. Suivi par celui de Philippe Poutou (NPA) avec 251 149 tweets, un succès en grande partie dû à son coup d’éclats contre François Fillon et Marine Le Pen.

Le moteur de recherche Google a publié le classement des noms les plus recherchés pendant le deuxième débat télévisé et c’est celui de Jean Lasalle, le député des Pyrénées-Atlantiques, qui arrive en tête. Son nom fait l’objet de 21% des recherches sur les candidats. Il est suivi par Jacques Cheminade (12%) et Philippe Poutou (11%). Enfin, Jean-Luc Mélenchon est le candidat dont le nom est le plus souvent apparu associé à la recherche « programme » pendant le débat.

Ce qu’il faut retenir du débat

Le premier thème, celui de l’emploi, a rapidement conduit les candidats à exprimer leurs visions – et leurs divisions- à propos de la position de la France en Europe : renforcement de la construction européenne pour Emmanuel Macron, renégociation des traités pour Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon, « Frexit » et/ ou sortie de l’euro pour François Asselineau et Marine Le Pen. Jean Lassalle a lui rétorqué que « la France était déjà assez fracturée » pour qu’on lance un « Frexit ». Nathalie Arthaud, a elle aussi répondu aux candidats partisans d’une sortie de l’euro ou de l’Union européenne en taxant leurs discours de « diversions ».

L’Europe a été le déclencheur de débats plus animés. Elle a fait apparaître les lignes de fracture entre les tenants du renforcement de la construction européenne (Emmanuel Macron), ceux plaidant pour la renégociation des traités (Jean-Luc Mélenchon) et ceux demandant un «Frexit» et/ou la sortie immédiate de l’euro (Marine Le Pen).

Le débat a été animé sur un point en particulier : la question des travailleurs détachés, qui payent leurs cotisations sociales dans leur pays d’origine et non au niveau du pays d’accueil. Pris pour cible par plusieurs candidats, en majorité « eurosceptiques », Emmanuel Macron a dit vouloir réformer cette directive via « une harmonisation sociale » alors que Marine Le Pen veut la supprimer. Jean-Luc Mélenchon a reproché à cette dernière de n’avoir pas voté contre la directive au Parlement européen dont elle est membre. Elle s’était abstenue. « Je suis élu, plus de travailleur détaché », a-t-il promis.

Le ton est parfois monté entre les candidats, par exemple entre Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen. Alors que la candidate du Front national évoquait la possibilité d’installer des crèches à Noël dans les mairies, le candidat de La France insoumise a lancé, « 60% des Français n’ont pas de religion, fichez-nous la paix avec la religion! ».
Quatrième des sondages, le représentant de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon s’en est lui pris à «la finance», qui «doit rendre l’argent» et «payer le retour au plein-emploi», en se disant «prêt à gouverner». Le vent en poupe, M. Mélenchon, progresse dans les sondages. Il est aujourd’hui crédité de 15% des intentions de vote.
Il s’en est également vertement pris à Mme Le Pen. «60% des Français n’ont pas de religion, fichez-nous la paix avec la religion!», lui a-t-il lancé. «Nous ne sommes pas obligés de subir vos foucades, vos trouvailles, votre manière d’imposer à tous votre manière de vivre qui n’est pas la nôtre».

Il s’est posé comme le candidat de «l’alternance véritable, profonde», prêt à «prendre des mesures fortes» et affichant sa «confiance» dans la France.

Marine Le Pen s’est, elle, présentée comme celle qui veut «rendre la parole au peuple» d’un pays «livré à l’insécurité galopante», confronté à la «mondialisation sauvage», au «totalitarisme islamiste», à «la contestation de ses valeurs fondamentales et même de son identité nationale».

Le candidat de la droite, François Fillon, s’est pour sa part montré plutôt effacé et sur la défensive notamment lorsque la question de la moralisation de la vie politique a été évoquée.

Favoris des sondages pour le premier tour le 23 avril avec environ 26% chacun, Marine Le Pen et Emmanuel Macron se sont affrontés sur la sortie de l’euro. L’ancien ministre de l’économie a qualifié de «guerre économique», qui se traduira par «une baisse du pouvoir d’achat des Français», la volonté de Mme Le Pen de mettre en place un «protectionnisme intelligent» et un référendum sur la sortie de l’euro.

«François Fillon, plus on fouille, plus on sent la corruption, la triche. Ce sont des bonshommes qui nous expliquent qu’il faut la rigueur, l’austérité alors qu’ils piquent dans les caisses», a violemment attaqué le candidat d’extrême gauche Philippe Poutou. Nathalie Arthaud, de Lutte ouvrière, a renchéri sur ce «décalage insupportable».

Le candidat de la droite et celle du FN ont refusé de répondre sur le fond des enquêtes qui les concernent. Marine Le Pen s’est même estimée «persécutée politiquement».

François Fillon a cependant pris des accents guerriers pour parler de «vaincre le totalitarisme islamique», «sauver l’Europe», «libérer» l’économie pour «restaurer la fierté nationale et se tenir aux côtés des Français qui réclament de l’ordre et de la sécurité».

Aux termes des échanges, Jean-Luc Mélenchon a été jugé le plus convaincant, selon un sondage Elabe réalisé auprès de 1024 téléspectateurs âgés de 18 ans et plus. Avec 25% d’avis positifs, le candidat de la France insoumise devance son adversaire d’En Marche!, Emmanuel Macron, qui en récolte 21%.

Le représentant des républicains François Fillon ne pointe qu’en troisième position, à 15%, juste devant la présidente du Front nationale (FN), Marine Le Pen (11%) et le candidat socialiste, Benoît Hamon (9%).

Les onze candidats à l’élection se sont affrontés mardi soir lors d’un débat télévisé, bousculé par les «petits» prétendants. Ces derniers ont critiqué programmes et démêlés judiciaires de certains de leurs adversaires.

Philippe Poutou, le candidat du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) à la présidentielle française n’a pas attendu le début du grand débat organisé entre les onze candidats pour se singulariser. Et pour cause, ce mardi soir, peu de temps avant le début de l’exercice, il a refusé de se joindre à la photo de famille qui réunissait ses dix concurrents.

Alors que les dix premiers candidats se rejoignaient au centre du plateau, Philippe Poutou est resté à côté de son pupitre. Pas qu’un simple problème de concentration ou d’inattention, il fait signe qu’il n’a pas l’intention de figurer sur le cliché.

Un autre débat d’avant premier tour est programmé sur France 2 le 20 avril, à trois jours du scrutin, mais plusieurs candidats et le Conseil supérieur de l’audiovisuel ont exprimé des réserves sur cette date. Nicolas Dupont-Aignan a fait référence à ces réticences mardi soir. Jugeant le débat de BFMTV et CNews « de bonne qualité », il a demandé aux dix autres candidats de s’engager à être présents dans deux semaines.

 

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