Gabriel MIHAI
C’est un chantier social majeur pour le président Emmanuel Macron qui promet une « transformation profonde »: le gouvernement dévoile jeudi ses ordonnances réformant le code du travail tandis que les opposants, syndicaux et politiques, promettent une rentrée chaude dans la rue.
Le Premier ministre Edouard Philippe et sa ministre du Travail Muriel Pénicaud ont dévoilé dans la matinée les ordonnances aux partenaires sociaux.
Après cette rencontre, Edouard Philippe et Muriel Pénicaud ont rendu publics les arbitrages lors d’une conférence de presse. Pour le Premier ministre, cette réforme du travail se veut « ambitieuse, équilibrée et juste ». Et d’ajouter : « Pour le patron ou pour l’investisseur étranger, le droit du travail tel qu’il existe dans notre pays est souvent perçu comme un frein à l’embauche et à l’investissement. »
Edouard Philippe a présenté quatre axes :
Le développement « massif » du dialogue social dans l’entreprise et dans la branche;
La construction de « vraies garanties » pour tous les travailleurs;
Apporter des solutions adaptées aux Très Petites Entreprises (TPE), ainsi qu’aux petites et moyennes entreprises (PME) qui constituent « le plus vaste gisement d’emplois » en France;
Le renforcement de l’attractivité économique de la France.
Pour Muriel Pénicaud, cette réforme du droit du Travail permettra « plus d’égalité, plus de liberté et plus de protection ». « Pour la première fois, une réforme du code du travail qui donne la priorité aux TPE et PME », a-t-elle souligné.
Le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) François Asselin a salué une réforme « particulièrement pragmatique ». Mais les syndicats sont moins enthousiastes. « Toutes nos craintes sont confirmées (…) c’est la fin du contrat de travail », a déclaré au sortir de la réunion de présentation Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, un des principaux syndicat français en appelant « les travailleurs, les retraités et les jeunes à aller dans la rue le 12 septembre. »
Se félicitant d’avoir obtenu gain de cause « sur plusieurs points », le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger a exprimé sa « profonde déception face à l’opportunité qui était de faire du dialogue social un élément central de la gouvernance des entreprises », mais sans appeler à manifester contre la réforme. Le syndicat FO est sur la même ligne: « il y a des désaccords qui persistent », mais cela ne règlera pas dans la rue, a déclaré son chef de file Jean-Claude Mailly au sortir de la réunion.
Le premier ministre Édouard Philippe et la ministre du Travail Muriel Pénicaud ont présenté ce jeudi 31 août le contenu des cinq ordonnances visant à réformer le Code du travail. Du côté des syndicats, les mesures dévoilées provoquent naturellement des réactions variées.
Face à ces ordonnances, Force ouvrière (FO) estime qu’il reste « des points de désaccord » sans toutefois se décider à participer à la journée d’action du 12 septembre – alors qu’il avait participé aux mobilisations contre la loi travail de Myriam El Khomri en 2016. La CFDT s’est, elle, dit « profondément déçue » sans non plus manifester.
Les principaux syndicats ont été reçus ce jeudi matin à Matignon, juste avant l’annonce publique du contenu des cinq ordonnances réformant le droit du travail. A la sortie de cette rencontre, au cours de laquelle les derniers arbitrages leur ont été présentés, la plupart des syndicats ont fait part de leur déception face à ces mesures annoncées.
« Cette réforme n’est pas à la hauteur », a déclaré Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, premier syndicat du privé depuis quelques mois. Il note une « concertation loyale et sincère » avec le gouvernement mais se dit déçu « face à l’opportunité qui était de faire du dialogue social un élément central de la gouvernance des entreprises ».
« Il y a également des mesures qui nous inquiètent, comme la possibilité dans les entreprises de moins de 20 salariés d’avoir des décisions quasi unilatérales de l’employeur » (Laurent Berger)
Du côté de Force Ouvrière, Jean-Claude Mailly estime que « nous avons fait notre travail syndical » et se garde pour l’heure de tout jugement définitif sur le texte : « Il y a des points où ça a avancé, des points où on a éliminé des choses et des points de désaccord qui persistent », explique-t-il, expliquant que le syndicat va « examiner l’ensemble de ces textes » avant de se prononcer pour de bon.
« Toutes les craines que nous avions sont confirmées », a déclaré le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez, qui déplore « la fin du contrat de travail ». « Ce qu’on nous présentait comme une révolution, c’est la continuité de ce qui a été fait précédemment (…), la mauvaise surprise ce sont les ruptures conventionnelles collectives », regrette-t-il également.
Le leader syndical appelle donc les travailleurs, les retraités et les jeunes à participer à la journée de mobilisation lancée par la CGT, qui aura lieu partout en France le 12 septembre prochain. Mais pour l’heure, le parti sera seul à défiler ce jour-là. Pour la CFDT, Laurent Berger a estimé « évident que la CFDT ne sera pas la rue le 12 septembre », expliquant que « le combat syndical ne se résume pas à la rue, il est tous les jours dans les entreprises ».
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