GÉRARD CROSSAY
Une pièce écrite à quatre mains par Michel Thibaud, auteur, metteur-en-scène, réalisateur, et son épouse Sylvie Malys, actrice, qui réalise un « wine man show » époustouflant.
Sylvie est drôle, fougueuse, déchaînée même, Aligotée?
Quatre personnages sur scène, trois masculins, beaux-jolis, bien charpentés, Magnum, Fleurie et Bandol qui tous trois, épris d’un Saint-Amour mais peu Sancerre, essaient en vain d’obtenir les faveurs de Margot, gironde blonde peu farouche qui les évincent les uns après les autres.
Magnum l’emmène dans sa Banyuls décapotable, mais un moucheron dans l’oeil et la pluie font capoter l’aventure et elle finit par rester en carafe …
Et toute la pièce est bâtie ainsi sur les mots (maux) du Vin.
Dés le début, elle annonce les couleurs, bleu, blanc, rosé, nos couleurs nationales, le Vin, c’est la France, l’eau, la Souffrance.
Et Sylvie, une heure durant, va filer les jeux de mots avec de belles maximes : « Je préfère le Vin d’ici à l’eau-delà » ou de profondes réflexions : « To bu or not to bu » ou bien « La virginité, c’est comme une mouche sur le cul d’une vache, un bon coup de queue et c’est envolé » …
Truculence Rabelaisienne, mais un texte brillant et des mimiques hilarantes, parfois Forestienne, lorsqu’elle joue la midinette écervelée ou Roumanoffienne, quand elle prend l’accent créole.
Avec le Dom Perignon, elle acquiert le don de voyance, elle a des visions qui parfois sont Brouilly.
Elle a choisi au 1er rang son Génie, tout juste sorti de la bouteille, un monsieur Pécharmant qui joua parfaitement son rôle et obtint la note de Vin sur Vin.
Pichet pas tout, chai aussi interactif. Elle descend dans la salle, chaloupant, car Sylvie danse aussi, de façon endiablée. Sa robe remonte quelque peu sur ses cuisses mais ce n’est jamais cru, toujours classe.
Elle chante aussi, tel cet hymne digne du Stade de France lors d’un match du PSG, « AOC », lettres qu’elle fait entonner à tue-tête par toute la salle, debout, applaudissant à tout rompre.
Avec les mots du Vin, malysieusement, Sylvie Malys parvient à enivrer les spectateurs qui sortent saoulés, mais légers et gais, lesquels sont invités à aller déguster au baravin voisin, « Chai Jeroboam », les crus du Domaine du Cassard.
Pour saisir toutes les finesses du spectacle, il faut le voir trois fois afin de repérer tous les mots du Vin que Sylvie utilise, mots rassemblés dans un lexique remis à chacun au début du spectacle.
Spectacle brillant, riche, puissant, profond, gouleyant donc, au Théâtre des Feux de la Robe, tous les Mardiran à Vin theure, au métro Château-Cadet.
Réservez vite car Sayonara pas pour tout le monde. Chin!!
PHOTOS: IMPACT EUROPEAN / WPA – BM
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