GABRIEL MIHAI
Le grand artiste du Sénégal est mort à 81 ans le jeudi matin 1er décembre à Dakar. Il fut longtemps kiné avant d’être complètement sculpteur, créant un peuple de héros surdimensionnés et fougueux qui traduisaient sa vitalité, son indépendance et son humanisme.
Le 11 décembre 2013, il fut le premier artiste noir à entrer à l’Académie des Beaux-Arts, au fauteuil du peintre américain de Christina’s World, Andrew Wyeth. Le second sous la Coupole depuis l’entrée de Léopold Sedar Senghor à l’Académie Française. C’était un géant africain, magnifique et paisible, dont les sculptures, plus grandes que nature traduisaient à la fois l’ambition, la vitalité et la bienveillance. Né le 10 octobre 1935 à Dakar d’une mère saint-louisienne et d’un père dakarois de trente ans son aîné, Ousmane Sow est mort ce jeudi 1er décembre à 5h30 du matin, à 81 ans.
« Il emporte avec lui rêves et projets que son organisme trop fatigué n’a pas voulu suivre « , a souligné sa famille, précisant qu’il avait fait ces derniers mois plusieurs séjours à l’hôpital à Paris et à Dakar.
Le public français a découvert en 1999 lors d’une rétrospective sur le Pont des Arts à Paris. Ses guerriers Masaï du Kenya, lutteurs de l’ethnie Nouba du Soudan du Sud, Indiens d’Amérique, colosses figés dans le mouvement, attirent alors plus de trois millions de personnes.
Révélé en 1987 au Centre Culturel Français de Dakar, où il présente sa première série sur les lutteurs Nouba, l’artiste expose six ans plus tard, en 1993, à la Documenta de Kassel en Allemagne.
De 1957 à 1961, il vit à Paris de plusieurs petits métiers et fréquente des étudiants des Beaux-Arts en qui il ne se reconnaît guère. Il a provisoirement abandonné la sculpture. Il achève ses études d’infirmier l’année où le Sénégal accède à l’indépendance. Lui est très indépendant depuis toujours. Il entreprend une formation de kinésithérapeute.
Il a été le premier Africain à rejoindre en 2013 l’Académie des Beaux-arts en tant que membre associé étranger.
PHOTOS: IMPACT EUROPEAN /WPA BM
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