Avec un score largement au-delà des prévisions, selon les sondages de sortie des urnes, il est conforté comme l’homme fort incontournable du pays, qu’il a replacé ces dernières années au premier rang sur la scène internationale.
Vladimir Poutine a été réélu avec 76,67% des voix lors de la présidentielle russe dimanche 18 mars, a annoncé la Commission électorale après le décompte de 99.80% des bulletins de vote.
Vladimir Poutine reste donc au Kremlin jusqu’en 2024, année de ses 72 ans et 25 ans après avoir été désigné dauphin par un Boris Eltsine vieillissant. Après dépouillement de 99.80% des bulletins de vote, la Commission électorale a annoncé, lundi 19 mars, la réélection du président russe, 65 ans, avec 76.67% des suffrages. C’est bien plus que les 63,6% obtenus en 2012.
Il devance le candidat du Parti communiste Pavel Groudinine, qui ne récolterait que 11,2% des voix, devant l’ultranationaliste Vladimir Jirinovski (6,7%) et la journaliste proche de l’opposition libérale, Ksénia Sobtchak (2,5%).
Les premiers résultats partiels (30% des bulletins dépouillés) donnaient 73,1% des voix à Vladimir Poutine, contre 14,9% à Pavel Groudinine. Les premiers résultats significatifs devraient être connus dans la nuit, a indiqué la Commission électorale centrale (CEC).
Le taux de participation était de presque 60% à 11h00, trois heures avant la fermeture des bureaux de vote, selon la même Commission.
Mais l’opposition, et en premier lieu l’adversaire le plus acharné du Kremlin, Alexeï Navalny, a accusé le Kremlin d’avoir fait gonfler la participation par de nombreuses fraudes, en bourrant les urnes ou en organisant le transport massif d’électeurs vers les bureaux de vote.
« Ils ont besoin de participation. Le résultat, c’est que la victoire de Poutine avec plus de 70% (des voix) a été décidée d’avance », a expliqué à la presse l’opposant, écarté de l’élection en raison d’une condamnation judiciaire, qui a assuré que la participation réelle était inférieure à celle de 2012.
L’ONG Golos, spécialisée dans la surveillance des élections, a dressé sur son site internet une carte des fraudes faisant état à 17h45 de 2.629 irrégularités, tels que bourrages d’urnes, votes multiples ou entraves au travail des observateurs. La présidente de la Commission électorale, Ella Pamfilova, a pourtant estimé qu' »il n’y a pas eu tant d’irrégularités que ça ».
Symboliquement, le scrutin se tenait en outre quatre ans jour pour jour après la ratification du rattachement de la Crimée, décidé à l’issue dune opération militaire et d’un référendum jugé illégal par Kiev et les Occidentaux.
Plus de 1200 bureaux de vote avaient ouvert en Crimée mais beaucoup de Tatars, une communauté musulmane qui s’est largement opposée à l’annexion, ne comptaient pas se rendre aux urnes.
Au cours de son discours dimanche soir, M. Poutine a rétorqué: «La première chose qui me vient à l’esprit, c’est que s’il s’était agi d’un poison militaire, les gens seraient morts sur le coup. C’est évident. La deuxième chose, c’est que la Russie ne dispose pas de ce type de moyen. Nous avons détruit toutes nos armes chimiques sous la supervision d’observateurs internationaux».
«Nous avons été les premiers à le faire, contrairement à certains de nos partenaires qui l’ont promis, mais qui doivent malheureusement encore tenir leurs promesses», a ajouté le président. Dans ce climat très tendu, il a assuré que la Russie était «prête à coopérer» avec Londres.
Boris Johnson a également promis un durcissement de l’arsenal juridique destiné à lutter contre la corruption et le blanchiment d’argent. Les individus «qui ont fait fortune grâce à la corruption et en lien avec le Kremlin, avec Vladimir Poutine» pourraient devoir expliquer l’origine de leurs biens situés au Royaume-Uni, sous peine de saisies.
Des sanctions supplémentaires pourraient être prises par le Royaume-Uni, a fait savoir le chef de la diplomatie britannique, qui doit participer lundi à Bruxelles à une réunion avec ses homologues européens, ainsi qu’avec le secrétaire général de l’Alliance atlantique, Jens Stoltenberg.
Depuis Moscou, M. Poutine a assuré que la Russie était «prête» à «participer aux enquêtes nécessaires». «Pour cela, il faut que la partie d’en face (les Britanniques, ndlr) soit aussi intéressée. Pour l’instant, nous ne le voyons pas».
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