Celui que l’on surnommait le pionnier du rock et de la poésie est mort ce vendredi à l’âge de 77 ans dans la matinée du 6 avril.
Connu pour son caractère révolté et ses prises de position, le chanteur, poète et comédien laissera la marque de son passage dans le rock et la chanson française.
Né en 1940 en Seine et Marne d’un père alsacien cheminot et musicien et d’une mère belge, Jacques Higelin a eu très jeune le goût pour la musique et la comédie. Initié à la musique par son père il fait ses débuts sur la scène de la salle paroissiale de Chelles (77). Passionné par Charles Trenet, il auditionne au théâtre des 3 baudets devant le producteur Jacques Canetti qui ne le retient pas à cause de ses 14 ans. Il fait ensuite la rencontre de Sidney Bechet avec qui il joue dans une comédie musicale, La Nouvelle-Orléans. Il intègre le cours Simon pour y apprendre l’art dramatique alors qu’il a 16 ans. En 1959, il fait ses débuts de comédien dans le film d’Henri Fabiani, » Le bonheur est pour demain « . Il y rencontre le guitariste Henri Crolla, fils adoptif virtuel de Jacques Prévert et Paul Grimault, frère de rue de Mouloudji, accompagnateur ami d’Yves Montand. Crolla lui apprend à bien jouer de la guitare.
Il fait son service militaire en Allemagne puis en Algérie, et tourne dans plusieurs films et des épisodes télévisés . Il rencontre alors Pierre Barouh, créateur du label Saravah puis retrouve Jacques Canetti en 1964 grâce à Brigitte Fontaine. Travaillant sur la première anthologie discographique des chansons de Boris Vian, il lui propose d’enregistrer sept chansons de Vian dont certaines alors inédites et lui confie un texte de Vian qu’Higelin met en musique : Je Rêve. Dans cette anthologie » Boris Vian 100 Chansons », on y retrouve Serge Reggiani, Pierre Brasseur, Catherine Sauvage, Arlette Téphany, Cécile Vassort, Philippe Clay, Lucienne Vernay, etc.
A partir de 1966, Higelin enregistre ses propres chansons et il se produit au « Bilboquet », rue St Benoît, un des premiers cafés-théâtes ouvert par Canetti. Il rencontre alors Marc’O, Bulle Ogier, Jean-Pierre Kalfon, Georges Moustaki et travaille avec Brigitte Fontaine. Il crée la pièce » Maman j’ai peur », qui obtient un tel succès qu’elle reste plus de deux saisons à l’affiche à Paris et donne lieu à une tournée européenne. Dans les années 70, il se tourne vers le rock avec Louis Bertignac et obtient le prix de l’académie Charles Cros devenant un des chanteurs rock les plus populaires de France. La relation qui existe entre lui et son public devient fusionnelle.
Higelin participe au premier Printemps de Bourges, en 1977, en compagnie de Charles Trenet, auquel il consacre un spectacle en 2004-2005 et en 1988, il participe à l’hommage rendu à Léo Ferré à La Rochelle. En février 1992 il est aux côtés de Font (décédé lui aussi en ce 6 avril, au même âge) et Val, Georges Moustaki, Rufus, Alain Meilland, Jacques Serizier et Léo Ferré pour un hommage (présenté par José Artur), au pianiste Paul Castanier, sur la scène de l’Olympia.
En avril 2013, il publie son nouvel album « Beau Repaire », qu’il a écrit et composé, coréalisé par Mahut et Édith Fambuena, et sur lequel figure un duo avec la comédienne Sandrine Bonnaire. Il remplit 2 fois le Casino de Paris (Sandrine Bonnaire et sa fille Izia sont présentes sur scène) et reçoit un disque d’or.
A partir d’octobre 2016, tous les concerts sont annulés après celui de Toulouse en mai pour des raisons de santé, déjà altérée depuis 2010. Mi-décembre 2017, sa fille Izïa Higelin aurait confirmé qu’il était dans le coma. Fin janvier 2018, son fils Arthur H confirme l’état de santé de son père en précisant qu’il avait écrit « Le passage » pour son père » et affirme que, bien que fatigué, son père n’a jamais été dans le coma, il décède le 6 avril à Paris laissant derrière lui ses 3 enfants, le chanteur Arthur H qu’il a eu avec l’attachée de presse Nicole Courtois en 1966, le réalisateur Kên avec Kuelan Nguyen en 1972 et la chanteuse Izïa en 1990 avec la danseuse Aziza Zakine qu’il a épousée en 2008.
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