Situé à l’extrémité orientale de la péninsule arabique, le plus à l’est du monde arabe, Oman est dirigé depuis 1970 par le Sultan Qabus Ibn Said qui, poursuivant à grands pas la modernisation de l’économie et de la société, oeuvre à une transition démocratique et égalitaire.
Acteur influent de la diplomatie internationale, Qabus Ibn Said a su maintenir son pays dans l’indépendance, la neutralité et la tolérance à l’égard des différentes religions.
Le 22 octobre dernier s’est tenu au Sénat une table ronde sur » La place et la condition de la femme dans la société omanaise », à l’initiative de Son Excellence Sheikh Dr. Saïd Albahar Al Rawas, ambassadeur du Sultanat d’Oman en France et du sénateur Jean-Marie Bockel, président du groupe d’amitié France-Pays du Golfe, animée par Leila Murr et Orass Zibaoui, journalistes spécialistes du monde arabe.
Au cours de cette conférence, Pierre Joxe, ancien ministre, a parlé de la « méthode omanaise », faite de dialogue, d’écoute et de discrétion, toute empreinte de finesse et de tolérance. Pour lui, avec la mixité dans les universités et l’évolution vers la parité, Oman est précurseur de la situation des femmes du Golfe.
A Oman, Etat musulman entre tradition et modernité, la plupart des femmes portent le voile mais elles ont acquis des droits politiques et sociaux, garantis par la Constitution, plus importants que leurs consoeurs des autres pays arabes. L’article 17, base de la législation omanaise a décrété l’égalité de tous les citoyens.
En 1995, Oman a été la première des six monarchies du Golfe à leur accorder le droit de vote et d’éligibilité, ce qui a permis à nombre d’entre elles d’accéder dès 1994 à des postes officiels à tous les niveaux de l’administration. Elles sont maires (on en compte sept), ambassadrices à l’étranger et même ministres depuis 2004 (deux ministres et une secrétaire d’Etat pour l’Artisanat).
Quatre députées siègent aux deux Assemblées, le Majlis A’Shura (Conseil consultatif) et le Majlis A’Dawla ( Conseil d’Etat).
42% des femmes sont fonctionnaires.
Les lois et règlementations actuelles donnent les mêmes chances aux femmes qu’aux hommes dans les secteurs du commerce et de l’industrie. Dans le secteur privé, elles travaillent comme simples employées, mais certaines occupent des postes de direction et sont même PDG (la 1ère en 2009).
Elles peuvent entreprendre, investir, gérer (23% gèrent de grandes entreprises), devenir propriétaires et avoir un patrimoine indépendant de celui de leur mari et de leurs enfants.
Le Dr Souad Louati, vice-présidente du Conseil, intervenante de la table ronde, a mentionné un décret de 2008 du Code du Commerce qui a autorisé les femmes à acquérir des parcelles de terre, si bien que, de 2012 à 2016, 60% des parcelles leur ont été accordées.
61% des médecins sont des femmes.
70% des bénéficiaires d’un fonds d’aide aux PME, essentiellement dans le domaine agricole, ont été des femmes.
Un Comité des femmes travaillantes vise à renforcer leur rôle dans le domaine syndical.
Elles sont très présentes dans le secteur touristique (25%), secteur prioritaire en plein développement, ainsi que dans le secteur associatif.
La loi a institué l’égalité salariale et une protection sociale avec des congés de maternité.
Elles ont la possibilité de servir dans l’armée avec un accès à toutes les fonctions.
Depuis 2009, le 17 octobre est devenu la Journée nationale de la femme omanaise. Le 8 mars l’est également, comme dans les pays occidentaux.
Priorité est donnée à l’éducation dans les dépenses publiques.
Des étudiants sont envoyés à l’étranger, Malaisie, Singapour, Canada, Etats Unis.
Le nombre d’enseignantes dépasse celui des hommes.
60% de la population est alphabétisée et éduquée. 60% des filles ont accès à l’enseignement supérieur. L’égalité des chances est un principe établi.
Avec le soutien de l’UNICEF, la femme renforce son rôle au sein de la famille.
Des lois protègent les enfants, les mineures, interdisent mariages précoces ou forcés. L’âge moyen du mariage est 26 ans.
Elle peut maintenant voyager et avoir un passeport sans autorisation de son tuteur. Elle peut aussi conduire.
Les femmes sont très impliquées dans le bénévolat, secteur dynamique qui donne du travail à 10% de la population.
Mais, comme l’a souligné le Dr Safia Al Sharji, professeure au High College of Technology, lors de la table ronde au Sénat, le problème est l’application de ces lois.
Le Sultan Qabus Ibn Said, lors d’un discours en 2016 a exhorté le peuple à les respecter et réaffirmé son souci d’égalité entre femmes et hommes.
Déjà plusieurs années auparavant, il avait déclaré : « La nation est comme un oiseau, elle a besoin des ses deux ailes pour voler. »
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