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25 novembre 2024

JOURNAL IMPACT EUROPEAN

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Bruxelles : Table ronde sur « Les initiatives des intellectuels face aux idéologies extrémistes islamistes »

Le 28 novembre 2018, l’APEMA (Association de la Presse Européenne pour le Monde Arabe) et le GRAC (Cercle de Recherche Géopolitique et d’Analyse) ont  organisé au Parlement Fédéral Belge une table ronde sur « Les initiatives des intellectuels face aux idéologies extrémistes islamistes ».

Cinq experts de la lutte contre le terrorisme en Europe avaient été invités à animer cette conférence.

– Anna SURRA, députée espagnole, porte-parole de la Commission pour la Coopération et le Développement International

– Brahim LAYTOUSS, professeur associé d’études islamiques à la Faculté d’Etudes Comparées de la Religion et de l’Humanisme de l’Université d’Anvers

– Koen METSU, président de la Commission Parlementaire Intérimaire Belge pour la Lutte contre le Terrorisme

– Johan WESTERHOLM, écrivain et éditeur suédois

– Jean-Valère BALDACCHINO, écrivain et président du GRAC

Ont assisté aux entretiens, des politiciens, des membres des corps diplomatiques, des écrivains et des experts.

Le sujet des débats était l’Islam politique, un sujet complexe, qu’il est impératif d’aborder face à la montée de l’islamisme en Europe de l’Ouest.

Les écueils à éviter sont d’abord l’amalgame entre la religion islamique et l’islamisme ainsi que la confusion entre immigration et terrorisme.

Lors de la conférence, le livre « Le Mirage », écrit par le Dr JAMAL SANAD AL-SUWAIDI, directeur général du Centre Emirati pour les Etudes Stratégiques et la Recherche à Abu Dhabi, a été présenté aux participants.

Tous les intervenants se sont accordés pour reconnaître la pertinence de cet ouvrage majeur et le recommander aux chercheurs et aux dirigeants politiques.

Ce livre étudie, démonte et critique la mécanique intellectuelle des islamistes. A la fois clair, scientifique et pédagogique, il revient sur l’histoire de l’Islam politique. Il traite du danger que représentent les groupes politiques religieux exaltés, analyse l’idéologie des Frères Musulmans et apporte des réponses. Son titre « le mirage » est une métaphore des solutions religieuses trompeuses proposées par les islamistes pour résoudre les problèmes sociaux contemporains.

Les experts ont rappelé que les valeurs démocratiques et laïques de nos sociétés doivent être réaffirmées.
La laïcité, différente du laïcisme, fondement de nos Etats, doit s’opposer fermement aux tentatives des islamistes d’introduire des concepts religieux dans la vie sociale, dans les institutions et à l’école.

Xénophobie et racisme à l’égard d’immigrés qui sont une richesse pour les économies occidentales sont le fait de milieux extrémistes de droite.

C’est surtout depuis 1990 que l’Europe doit faire face au terrorisme islamiste, note Jean-Valère BALDACCHINO. Depuis l’an 2000, une centaine d’attentats perpétrés dans une dizaine de pays ont fait plus de 700 victimes. La France a été le plus touchée, puis vient l’Allemagne, la Belgique, le Royaume Uni et l’Espagne.
Nos dirigeants politiques ont une lourde responsabilité dans ce qui s’est passé et ont fait trop longtemps preuve de laxisme.

Le rôle des intellectuels est d’alerter, de mettre en garde, de mobiliser. Il s’agit de créer une synergie pour convaincre les gouvernements d’une action globale comprenant des volets, sécuritaires, éducatifs et économiques. Il importe que les intellectuels fédèrent leurs actions. Par exemple, face à la puissance des réseaux sociaux utilisés abondamment par les salafistes – 760 sites, plus d’un million de vues – ils pourraient défier ceux-ci sur leurs propres réseaux. Un djihad électronique.

Les prisons sont souvent le lieu de radicalisation.

L’éducation pose problème en Belgique où les Frères Musulmans sont très présents. Ce pays possède 1500 professeurs de religion islamique dont 800 utilisent des livres non adaptés au contexte européen.
En Suède, on compte 200 mosquées, influencées par le Qatar et la Turquie, qui reçoivent 2 milliards de financement.
Ceux qui refusent de s’intégrer et qui utilisent la religion pour s’isoler et créer des communautés parallèles font fausse route. Il faut s’interroger sur le choix de certains jeunes de partir en Syrie, apporter des arguments pour les dissuader, définir avec eux le terme de djihad, les inciter à étudier l’Islam qu’ils ne connaissent pas et la philosophie qui n’endoctrine pas. Des cours d’éducation sexuelle débarrassés de la religion seraient aussi utiles.
Les imams doivent se critiquer eux-mêmes.
Discuter, déconstruire les discours de haine, prendre conscience de nos différences – « on n’oublie jamais d’où on vient » a rappelé Anna SURRA – mais aussi de ce qui nous rassemble, telles sont les voies à emprunter pour tenter de vivre ensemble dans le respect et la compréhension mutuelle, au-delà des griefs idéologiques. Les islamistes, eux, refusent de s’adapter aux critères européens. Mais ils sont la minorité et on peut garder espoir.
« L’islamisme n’est pas l’Islam », réaffirme Brahim LAYTOUSS.

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