Benjamin Calmels
Lundi 3 décembre, une avant-première de « Monsieur », documentaire réalisé par le journaliste Laurent Delahousse, était proposée au cinéma MK2 Bibliothèque de Paris.
Le public avait répondu présent, attiré sans nul doute par l’aura de l’écrivain français décédé le 5 décembre 2017. La séance était suivie d’un débat fort intéressant avec sa fille et sa petite-fille en présence du réalisateur.
Laurent Delahousse, qui débute derrière la caméra, a voulu nous dépeindre un Jean d’Ormesson à la fois fidèle et en même temps assez éloigné de son personnage médiatique. On y découvre par exemple la grande blessure morale de son existence, l’admiration qu’il porte à son père, diplomate, et son regard toujours aussi malicieux lorsqu’il s’agit d’interviewer un certain Emmanuel Macron…
Le documentaire est ponctué de prises de parole de sa dactylographe en plein travail de retranscription. Non sans humour, elle prend du recul, ajuste, corrige les propos de l’académicien qu’elle affectionne. Elle n’est pas la seule à l’aimer, ce grand homme. En effet, un personnage inattendu fait soudainement son apparition : son majordome, celui-là même qu’il l’appelle « Monsieur ». 30 ans de bons et loyaux services.
Jean d’Ormesson se livre au cours de moments choisis de la vie quotidienne. Son épouse, présente sur certaines scènes, préfère rester en retrait. Un moyen pour elle de le laisser briller comme il l’a toujours fait ? « Monsieur » illumine, il est vrai, par son éloquence, son optimisme à toute épreuve ou devrais-je dire son bonheur contagieux.
Le documentaire fait la part belle à la beauté du grand âge. Les mains de l’écrivain sont régulièrement filmées en gros plans. Les rides sont autant de chemins empruntés par celui qui n’a jamais cessé d’écrire.
Le plus grand espoir de « Monsieur » l’Immortel : être lu après sa mort. L’histoire nous dira si son œuvre littéraire, prolifique, commencé en 1956, traversera avec engouement les générations de lecteurs
Laurent Delahousse nous livre donc ici un document émouvant, réussi sur le plan de la technique. La musique de Julien Doré finira de convaincre le spectateur.
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