Le secours populaire vient de perdre son président, Julien Lauprêtre, décédé le 26 avril à l’âge de 93 ans.
Depuis 1955, il était à la tête du Secours Populaire, à l’époque petite association du parti communiste. Très vite, il en fera une structure caritative importante au même niveau que les Restos du Coeur grâce aux idées qu’il véhiculait pour les familles les plus démunies et sa constance dans la lutte contre l’exclusion. Hormis l’aide alimentaire, ses actions étaient ciblées vers les enfants, organisant des arbres de Noel, des chasses aux oeufs ou des « Journées des oubliés des vacances ». Aujourd’hui son mouvement compte plus d’un million de membres et 80 000 bénévoles sans oublier les célèbres marraines et parrains comme Valérie Trierweiler ou Christaian Rauth pour qui il sera irremplaçable. « Jusqu’au bout il a été présent. Ces derniers jours encore, il avait émis l’idée d’organiser un événement important en novembre, pour les 30 ans de la convention internationale des droits de l’enfant. » a déclaré la secrétaire nationale de l’association, Corinne Makowski.
L’ancien miroitier et résistant s’est voué toute sa vie à la lutte contre l’injustice et la pauvreté, sa plus belle récompense était de voir le regard des enfants s’illuminer lors des soirées organisées autour des Pères Noel Verts ou le moment où ils découvraient la mer pour la première fois.
Né le 26 janvier 1926, ce fils de cheminot communiste et syndicaliste a épousé une amie d’enfance qu’il avait rencontrée à l’âge de 10 ans lors de ses premières vacances dans une colonie du Secours ouvrier international à La Rochelle, où il « voit la mer pour la première fois » en compagnie d’enfants français mais aussi espagnols, italiens ou allemands, ayant fui les régimes franquiste, mussolinien ou hitlérien. C’est en se souvenant de cette période qu’il pense à créer « les Journées des oubliés des vacances » du Secours populaire.
A l’âge de 17 ans, il rejoint la résistance tout comme son père et forme un groupe avec deux anciens copains d’école puis entre dans la jeunesse communiste clandestine, distribuant des tracts et appelant à la résistance. Arrêté en 1943, il côtoie en cellule les hommes de Manouchian et de « l’Affiche Rouge ». Quelques années plus tard, il devient secrétaire administratif au Secours Populaire puis est élu à la tête de l’association qu’il ne quittera pas jusqu’au jour de sa mort.
En 2017, Emmanuel Macron le fera grand officier de la Légion d’Honneur.
A l’annonce de sa mort suite à une chute, les hommages ont afflué à commencer par l’Elysée qui le considérait comme » un porte-parole des pauvres auprès des pouvoirs publics »tout comme le Premier Ministre Edouard Philippe ou le délégué général de la Fondation Abbé Pierre, Christophe Robert. Pour le directeur de l’Humanité, Patrick Apel-Muller, Julien Lauprêtre était un Abbé Pierre « laic ». Anne Hidalgo souligne » son humanité exceptionnelle et de sa capacité à éveiller les consciences en faveur de la solidarité, de la justice sociale et de la protection de l’enfance », tandis que pour Jean-Luc Mélenchon, « le Secours populaire et les pauvres perdent leur voix majeure avec le décès de Julien Lauprêtre.
Julien Lauprêtre (président du Secours populaire français)
Julien Lauprêtre (président du Secours populaire français)
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