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22 novembre 2024

JOURNAL IMPACT EUROPEAN

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Va-t-on vers un remplacement naturel des pesticides ? Non au glyphosate

Samedi 18 mai, des milliers de personnes se sont réunies à Paris, Lyon, Bordeaux ou Lille afin de dénoncer les activités de Bayer- Monsanto et autres géants de l’agro-chimique suite aux nombreuses plaintes engagées contre Monsanto dans le monde.

La biodiversité était au centre  des préoccupation des manifestants. Ils demandaient le remplacement des pesticides par des engrais plus sains et naturels suite aux condamnations par la justice américaine du glyphosate qui s’est avéré cancérogène. Le but recherché est l’interdiction des produits dangereux pour les humains et la santé car les sanctions financières ne peuvent être suffisantes;  les états doivent s’investir le plus rapidement possible.

Mais qu’est-ce que le glyphosate? Il s’agit d’un herbicide total foliaire systémique, c’est-à-dire non sélectif, absorbé par les feuilles et à action généralisée. Ce désherbant est le plus vendu au monde (800 000 tonnes par an) grâce à sa simplicité d’utilisation et son prix modique. Commercialisé sous la marque Roundup par Monsanto depuis 1974, son brevet est passé dans le domaine public en 2000. dans l’hexagone, il a été l’herbicide le plus vendu entre 2008 et 2013 soit 9000 tonnes utilisées par an(environ 7500 pour un usage agricole et 1500 pour un usage en jardin). Cependant, il a été reconnu, selon le rapport produit suite à une étude d’une quinzaine d’épidémiologistes issus d’instituts de recherches internationales, que le glyphosate, tout comme 2 insecticides, le terbuphos et la deltamethrine, étaient responsables d’un plus grand nombre de risques de lymphomes non hodgkiniens chez les agriculteurs, d’avantage touchés que le reste de la population par ces cancers du sang rares. Ces recherches ont rassemblé des données rassemblant plus de 315 000 agriculteurs sur plus de 10 ans en France, en Norvège et aux Etats-Unis. La santé et la biodiversité doivent être préservées de la nocivité  des pesticides.

Il faut environ 2 ans pour que le groupe chimique Bayer finalise en juin 2018, l’achat pour 63 milliards d’euros de Monsanto qui perd son nom suite à la méfiance et le mauvais ressenti de la population. Cette opération permet au Groupe Bayer de  détenir 20% du marché global (semences et phytosanitaires). Mais il s’avère que la transaction ne soit pas aussi juteuse que prévue car de nombreuses déconvenues et d’affaires judiciaires se retournent contre Bayer- Monsanto et son herbicide qui depuis 2015 (après une quarantaine d’années sans difficultés), est classé par une agence de l’OMS, comme « cancérogène probable pour l’homme ».

Suite à ces déconvenues,  13 400 requêtes et les procès retentissants aux Etats-Unis où le Groupe a été condamné  à verser des amendes record ( dont 2 milliards de dollars à un couple de retraités atteint d’un  lymphome non-hodgkinien)  en raison du caractère « cancérogène » du RoundUp, herbicide au glyphosate de Monsanto, le cours du titre de Bayer à la Bourse a chuté de 40%.  Lors de la dernière A G, tenue vendredi dernier, les actionnaires ont rejeté à 55,5% les « actions du directoire ». Par ailleurs, les sanctions financières à l’égard des firmes ne sont pas dissuasives et on pense aller vers l’interdiction
de ces produits dangereux.

En France, une campagne nationale, lancée le 3 mai par le collectif de citoyennes et citoyens Ariégeois, a révélé le 29 mai qu’après un test de dépistage du glyphosate organisé sur l’urine de 20 personnes, il y avait du glyphosate dans leurs urines au- delà de la norme pour l’eau potable (0,1 nanogramme par litre), un résultat variant de 0,28 minimum à  2,44 nanogrammes par litre. Dans le Tarn, 67 personnes vont porter plainte «  contre toute personne impliquée dans la distribution et la diffusion dans l’environnement de molécules probablement cancérigène de glyphosate ».

Dans le pays, 71 départements ont rejoint la campagne et 48 d’entre eux ont commencé les tests afin d’éviter que les générations à venir ne soient affectées par ce qu’ils mangent. Selon l’étude du biologiste américain Michael Skinner, une exposition au glyphosate pourrait entraîner des modifications génétiques persistantes sur plusieurs générations.

Après  la révélation d’un fichage illégal pour le groupe d’agrochimie Monsanto de centaines de personnalités concernant notamment leur position sur le glyphosate, nombre d’entre elles ont décidé de porter plainte, on relève parmi elles plusieurs chercheurs et dirigeants des instituts de recherche de l’INRA et du CNRS.

Côté politique, la France a l’intention de sortir du glyphosate mais l’échéance semble repoussée, attendu que le plan Ecophyto devait permettre d’en sortir en 2018;  les pressions des lobbys semblent freiner  la commission de Bruxelles et l’UE sans compter les firmes qui tentent d’intimider les scientifiques. De plus, l’usage du glyphosate augmente la rentabilité mais fait disparaître l’agriculture familiale et les exploitations agricoles suite aux pressions de la grande distribution sur les prix, au dumping des importations, à l’absence d’alternative mature et d’aide à la transition vers une nouvelle agriculture.

Bien que l’efficacité n’en est pas été encore prouvée totalement efficace, il existe des produits qui pourraient remplacer le glyphosate dont Clairland à base d’acide pélargonique, tout comme Bayer Jardin Natria et Solabiol .

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