Il voulait être pompier de Paris. Ni son physique, ni ses capacités ne l’en auraient empêché. C’est juste que l’appel de la caméra et de la scène ont été plus forts. Théo Cosset est Arthur Lazzari-Moiret dans la série à succès de TF1 « Demain nous appartient ». Bien que son rôle soit récurrent et au-delà du rythme intense des tournages, il est en pleine écriture de son seul en scène et passe des castings pour décrocher un rôle sur la grande toile. Retenez son nom car, pour sûr, demain appartient bien à ce jeune et humble acteur de 19 ans à la tête bien équilibrée qui n’en est pas à ses premiers essais.
Impact European : Qu’est-ce qui vous a donné envie de devenir comédien ?
Théo Cosset : Louis de Funes. Je l’ai découvert très jeune. Il a été comme une révélation. Sa manière de jouer à la perfection me fascine.
IE : Avez-vous d’autres modèles ?
TC : Mister Bean. Ce qu’il fait est dingue.
IE : Le public vous a découvert avec la série « Demain nous appartient ». Vous attendiez-vous à un tel succès ?
TC : Non, je ne m’y attendais pas. L’engouement pour la sérié est incroyable. Il y a des fans qui ont carrément déménager à Sète pour la suivre.
IE : Comment l’expliquez-vous ?
TC : Par son horaire de diffusion. On arrive à 19h20 dans le foyer des gens qui rentrent de leur journée de travail ou qui sont en train de dîner. On a ainsi une vraie proximité avec eux. Par le fait surtout que la série soit familiale et qu’elle aborde des thèmes très actuels et bienveillants comme l’homosexualité, le handicap, l’adolescence, la maladie et la sexualité. Les messages passés et les problématiques traitées parlent au public. Chacun peut s’y retrouver.
IE : Savez-vous combien d’auteurs travaillent à l’écriture du scénario ?
TC : Une quarantaine d’après mes informations. C’est une vraie industrie.
IE : Vous faites partie des personnages récurrents de la série. Dans la vie, êtes-vous proche d’Arthur Lazzari-Moiret, celui que vous interpréter ?
TC : Je commence à le devenir. Les auteurs justement adaptent leur écriture en fonction des personnalités ou de ce que l’on peut apporter au personnage. Dans la vie, je suis quelqu’un d’assez réservé et de généreux. Depuis son accident, Arthur l’est devenu. Il s’est quelque peu refermé sur lui-même.
IE : La production vous permet d’elle d’être force de proposition quant à l’évolution de votre personnage ?
TC : La production ou la direction artistique annonce ce qui va se passer, qu’elle va être l’intrigue dans les prochains mois. Chaque comédien a un droit de regard et de parole. Pour exemple, l’histoire fait qu’Arthur perd l’un de ses bras. Avant de décider d’amputer ou pas mon personnage, ils sont venus m’en parler afin de savoir ce que j’en pensais. Ce n’est pas rien de jouer avec un membre en moins. Une fois que la décision est prise, il faut composer avec, car le bras ne va pas revenir.
IE : Justement, est-ce que cela a été compliqué pour vous de vous immerger dans ce nouveau « rôle » ?
TC : Très. Lorsque je me suis regardé pour la première fois devant un miroir en étant amputé, cela a été très dur. Je pensais réellement l’être. Ceux qui m’ont découvert dans cet état, en étaient convaincus. Ces réactions m’ont mises dans la position de ceux qui le sont vraiment.
IE : Vous sentez vous missionné d’un quelconque message ?
TC : À travers Arthur, j’ai pris conscience de l’image et du message que je véhicule en étant amputé. Peu importe l’invalidité, ceux qui souffrent d’un handicap sont des personnes très fortes qui arrivent à passer outre. Elles sont incroyables. C’est pourquoi je veux transmettre à travers mon personnage, qu’il ne faut pas perdre espoir. C’est très français de se plaindre pour la moindre chose, alors que certains, qui ont eu moins de chance et qui pourraient prétendre à s’apitoyer ne le font pas.
IE : Dans la rue, arrive-t-il que l’on vous appelle Arthur ?
TC : Oui, car la plupart des gens ne connaissent pas mon vrai prénom. Ça ne me dérange pas.
IE : Charlotte Valendrey pour ne citer qu’elle, qui joue votre mère, vous conseille t-elle ?
TC : Enormément. Elle m’aide à améliorer mon personnage et mon jeu. Elle est extrêmement bienveillante avec moi et si je ne travaille pas assez, elle n’hésite pas à me recadrer, comme le ferait une maman. Je l’adore. C’est une crème.
IE : Il semble régner sur le plateau de tournage une ambiance très familiale. Vous le confirmez ?
TC : Complétement. Et c’est très certainement cela qui contribue aussi au succès de la série. On s’entend tous très bien et cela se ressent.
IE : Avez-vous tisé une amitié avec certains comédiens ?
TC : C’est le cas avec Valentin de Peuty. C’est lui qui joue mon frère Lucas. En dehors du plateau de tournage, on est en contact. Quand je viens à Paris, on se voit. Il est très sympa.
IE : Que représente jouer pour vous ?
TC : Jouer, c’est être libre. Il n’y a pas de barrière. On peut tout dire. Jouer permet de se libérer, d’évacuer sa timidité, de transmettre des émotions, de rentrer dans la peau de personnages, d’avoir différents visages, de vivre des choses, des situations qu’on ne connaitra sans doute jamais. Ça me fascine. Je fais le métier dont j’ai rêvé.
IE : Quel rôle aimeriez-vous interpréter ?
TC : Celui d’un astronaute, tel George Clooney l’a interprété.
IE : Quels sont vos acteurs préférés ?
TC : Chez les hommes, Pierre Ninez, Gilles Lellouche, Guillaume Canet et François Civil. Côté femme, j’aime beaucoup Alexandra Lamy et dans la nouvelle génération Camille Lellouche
IE : Avez qui aimeriez-vous tourner ?
TC : François Civil. Pour moi, il va prochainement se retrouver en haut de l’affiche. Il est excellent. Sinon, Benoit Poelvoorde.
IE : Après la comédie, l’humour est une autre de vos cordes. Faire rire, est-ce difficile ?
TC : Je crois que c’est l’exercice le plus difficile. Cela demande énormément de discipline. On peut très bien arriver à faire rire lors d’un repas, mais faire rire sur scène, c’est compliqué.
IE : Qu’est-ce qui vous motive à le faire ?
TC : Le fait que ce soit comme une thérapie, mais surtout, parce que j’aime faire le show, raconter des choses, faire rire les gens et interagir avec eux. C’est galvanisant.
IE : Quels sont vos sujets de prédilection ?
TC : Moi, ma vie.
IE : Vous être dans l’écriture de votre spectacle justement. De quoi allez-vous parler ?
TC : Je vais y raconter le fait que j’ai arrêté l’école très jeune pour vivre mon envie de monter sur scène et de faire du cinéma sans savoir si cela allait marcher ou pas. Je vais expliquer les tournages, les planches, mon arrivée à Paris, les galères que j’ai vécues, mais aussi les quatre années que j’ai fait en tant que sapeur-pompier. Il me semble que cela va intéresser les gens, du moins je l’espère …
IE : Qu’est-ce qui est plus difficile : se moquer de soi ou des autres ?
TC : De soi, parce qu’il faut se connaître d’abord et ça, ça demande de nombreuses années.
IE : Comment avez-vous été repéré ?
TC : Par Claude Fournier (NDLR : producteur et directeur artistique) lors d’un concours auquel je participais à Bordeaux et où je suis arrivé en demi-finale. J’avais 15 ans. Puis, il m’a mis en relation avec Gilbert Rozon, le producteur fondateur du festival « Juste pour Rire ».
IE : Comment s’est passée votre rencontre avec Kev Adams ?
TC : C’était à Bordeaux dans le cadre du concours. Son manager m’avait dit que je n’aurai que cinq minutes pour discuter avec lui. Au final, on a parlé pendant plus de trente minutes. Durant cette conversation, j’ai pris conscience que j’étais face à lui et les larmes me sont venues. Nous nous sommes échangé nos coordonnées. On s’est rappelé et il m’a proposé de faire sa première partie pour son nouveau spectacle. Ce fut juste incroyable.
IE : Son parcours est-il un exemple pour vous ?
TC : Complétement. Il a le parcours le plus dingue qui soit chez les humoristes français.
IE : Votre notoriété naissante vous prodigue quel sentiment ?
TC : Elle me pousse à aller plus loin.
IE : Vous n’avez que 19 ans, donc toute la vie devant vous pour vous construire. Que peut-on vous souhaiter ?
TC : Ce que je souhaite à tout le monde : du bonheur, de la santé et de la prospérité.
« Demain nous appartient », du lundi au vendredi sur TF1 à 19h20 et sur scène le 5 août prochain en première partie de Jean-Marie Bigard aux Arènes de Fréjus à 21h00.
Visuels : © DR
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