À DablinGabriel MIHAI
Plusieurs milliers de personnes ont manifesté ce week-end dans les grandes villes de Roumanie et à l’etranger pour le douzième jour consécutif afin de protester contre le gouvernement qui a tenté d’alléger les lois anticorruption.
A Bucarest, où un grand rassemblement s’est déroulé dimanche soir, quelque 30 000 personnes, se sont regroupées devant le siège du gouvernement sur la place de la Victoire malgré une température de moins 7 degrés.
« Nous résistons, nous ne partons pas », ont scandé les manifestants qui réclament le départ du gouvernement en place et la formation d’une nouvelle équipe par le Parti social-démocrate (PSD) qui a gagné les élections de décembre.
Dans le reste du pays, les manifestations ont réuni environ 8.000 personnes, selon des sources officielles citées par Agerpres. Les protestataires étaient ainsi 3.000 à Timisoara, la grande ville de l’Ouest, et environ 2.500 à Cluj et Sibiu, en Transylvanie (centre) et à etranger à Milan, à Madrid, à Paris, à Bruxelle, etc.
La Roumanie connaît depuis douze jours une vague de contestation populaire sans précédent depuis la chute du régime communiste en 1989 en raison des tentatives du gouvernement d’alléger la législation anticorruption.
Face à la fronde, l’exécutif a reculé dimanche dernier en abrogeant un décret controversé adopté de nuit qui aurait permis aux fonctionnaires et responsables politiques d’échapper à des peines de prison en cas d’abus de pouvoir pour un préjudice inférieur à 44.000 euros.
Le ministre de la Justice a également démissionné mais les manifestants craignent de nouvelles attaques contre la justice si le gouvernement actuel reste en place.
Entrée dans l’Union européenne en 2007, la Roumanie a intensifié sa lutte contre la corruption de haut niveau depuis le milieu des années 2000 avec la création d’un parquet spécialisé, le DNA.
Dans un pays où les hommes politiques ont longtemps été vus comme intouchables, le DNA est devenu une des institutions les plus populaires après avoir fait condamner des ministres et hauts responsables.
Une contre-manifestation de soutien au gouvernement a également eu lieu samedi à Bucarest réunissant quelques centaines de personnes devant le palais présidentiel.
Elles ont réclamé la démission du président de centre droit Klaus Iohannis qui s’est opposé aux mesures du gouvernement, l’accusant d’outrepasser ses prérogatives.
Accusant la justice de « fabriquer des dossiers politiques », une des protestataires a accusé les manifestants du camp adverse d’être « manipulés par les ONG et les multinationales ».
PHOTOS: IMPACT EUROPEAN / WPA
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