L’exposition « Les Routes de la Soie: Voyage à travers les Caractères Chinois » aura lieu à Lyon au Palais de la Bourse du 20 au 22 septembre prochain.
Le 28 août dernier, une conférence sur la prochaine exposition « Les Routes de la Soie: Voyage à travers les Caractères Chinois » s’est tenue à Paris à l’Hôtel Inter Continental Paris Le Grand en présence d’invités chinois, de représentants de gouvernements et de la presse des 2 pays.
L’année 2019 est celle d’une quadruple commémoration puisqu’elle célèbre les 55 ans de l’établissement des relations diplomatiques sino-françaises (fin mars avec la visite du Président Xi Jinping) les 70 ans de la République Populaire de Chine (le 1er octobre), les 100 ans du Mouvement Travail-Études en France (fin mars) et les 120 ans de la découverte des inscriptions oraculaires jiaguwen à Anyang dans la province du Henan.
A cette occasion, le Musée de l’Écriture chinoise, le Bureau de la Communication internationale du Henan, la Fédération des Chinois d’outre-mer de retour en Chine du Henan, la Mairie d’Anyang, le Journal de l’Économie, le magazine « Art and Design » , HAIYAO Holdings et le département des langues étrangères de l’Université Tongji ont travaillé conjointement pour mettre en place cette exposition liant culture et technologie, tradition et mode, art et design. Par l’intermédiaire de cette exposition, le public français passionné de culture chinoise pourra ainsi découvrir les caractères chinois, trésor millénaire, et répondre aux questions qu’il se pose sur ce que représentent ces traits et apprendre quels sont les plus anciens hiéroglyphes, tels que « 山 » , » 川 », « 日 » et « 月 ».
Avec la plus longue tradition continue d’un mode d’écriture inchangé de la haute antiquité à nos jours, la Chine possède une écriture qui a joué un rôle important dans l’évolution et la transmission millénaires de la civilisation chinoise puisque l’oracle apparaissait il y a environ 4000 ans, soit environ 2000 ans après l’invention des cunéiformes de la Mésopotamie; cependant, les caractères chinois constituent la seule écriture antique à être diffusée et utilisée jusqu’à nos jours y compris au Japon, en Corée du Nord, au Vietnam,(…) soit dans plus de 30 langues.
Les sinogrammes datent de 4 000 à 5 000 ans (dès le 15ème siècle avant Jésus-Christ). Le développement économique du pays par l’intermédiaire des « Routes de la Soie »et depuis 2013 du projet des « Nouvelles Routes de la Soie »a permis l’essor de la pratique de la langue chinoise dans 170 pays. Le but est de connecter directement » l’Empire du Milieu » à toutes les zones et pays nécessaires à son intérêt national et à son développement économique. La création de véritables corridors économiques vers ses partenaires commerciaux européens (pour le volet terrestre), arabes et africains (pour le volet maritime) permettront le contrôle des nouvelles voies de communication grâce à la construction de nombreuses infrastructures (routes, voies ferrées, aéroports, ports) et de réseaux énergétiques (gazoduc, oléoduc, électricité) dans tous les pays traversés. L’influence d’autres puissances pouvant contrer la Chine, comme les Etats-Unis, sera ainsi contrecarrée.
Le financement de ce projet , se fera par l’intermédiaire de la nouvelle Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures (BAII) créée en 2015 sur impulsion chinoise . Dotée de plus de 100 milliards de dollars, elle devrait en allouer en rythme de croisière plus de 15 milliards chaque année (3,5 milliards l’ont été en 2017). A cela, il faut ajouter d’autres fonds, dont le Silk Road Company Ltd doté de 40 milliards de dollars et ceux qui pourraient être mobilisés par la Nouvelle Banque de Développement des BRICS., pays en voie d’émergence (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). En 2017, l’agence de notation Fitch Ratings a ainsi évalué à plus de 900 milliards de dollars le nombre de projets prévus ou en cours.
L’exposition chronologique s’ouvrira par la découverte des inscriptions divinatoires gravées sur os ou sur écaille de tortue et se poursuivra avec une sélection de pièces témoignant l’évolution des caractères chinois tout au long de l’Histoire allant jusqu’à leur développement à l’ère numérique. Elle mettra en valeur la qualité décorative des caractères chinois et les messages qu’ils véhiculent, que l’on peut découvrir sur des foulards de soie imprimés (motifs oraculaires), en inspiration d’émoticômes ou de bonbons en forme de pictogrammes.
Tout commence en 1899 avec la découverte par Wang Yirong des premiers fragments d’inscriptions sur os d’oracle (écriture ossécaille jiaguwen) parmi les plusieurs dizaines de milliers extraits du site dans les ruines Yin Xu à Anyang. Il s’agissait des archivages qui dataient de l’époque postérieure de la dynastie Shang (du XIV au XI siècle avant av. J.-C.) et qui témoignaient du plus ancien usage de l’écriture chinoise.datant de l’écriture de plus de 3 600 ans. Le site archéologique de Yin Xu à Anyang (« Pompei chinoise ») a été inscrit sur la liste du patrimoine culturel mondial de l’UNESCO et les inscriptions chinoises sur os d’oracle (les jiaguwen) au Registre Mémoire du monde.
En 1999, la création de la « Digitalisation du Design des jiaguwen » et le concept de la « Rime de Design » ont commencé suite à la mise en valeur des sinogrammes par Chen Nan, professeur à l’Académie des Beaux-Arts de l’Université Tsinghua, En 2017, les premières bases de conception jiaguwen ont révélé la beauté de la grille mathématique de ces derniers.
Au total, 154 600 os d’oracle ont été découverts dans le monde dont 127 900 en Chine où la majorité se trouve en Chine Continentale (96 000) puis à Taiwan (30 200) et moins d’une centaine à Hong-Kong. Le reste (26 700) a été recueilli au Japon, Canada, Grande Bretagne et Etats-Unis.
Aujourd’hui, 2 000 mots sur les 4 500 inscrits sur les os ont été traduits et des recherches sont en train d’être menées. Récemment, afin de faire avancer le processus, le « Musée National de l’écriture Chinoise » a lancé un programme ouvert au grand public pour collecter un maximum d’interprétations des jiaguwen en Chine et en Outre-mer avec à la clé, une récompense de 100 000 yuans pour chaque mot dérivé, chaque caractère chinois cachant une histoire.
Cette exposition évoque non seulement l’histoire de l’écriture chinoise mais aussi la culture du pays à travers le corps, les montagnes et rivières, l’agriculture et la récolte, le vin et la viande, les outils et les armes.. Elle sera présentée au Palais de la Bourse (69002)de Lyon, ville où se trouve en plein coeur du Fort Saint-Irénée (69005), le Nouvel Institut Franco-Chinois créé en 2014 dans la continuité de l’Institut Franco-Chinois qui accueillit près de 500 étudiants chinois de 1921 à 1946 à Lyon, fait unique à l’époque et qui abrite aussi un espace dédié à l’art contemporain chinois depuis 2016. Chaque année, 3 expositions temporaires se succèdent. Les artistes, choisis en Chine en partenariat avec la Maison des Arts de Pékin x2D Yishu8, sont invités à Lyon dans le cadre d’une résidence artistique, puis présentent une exposition de 3 ou 4 mois.
Dans la même démarche, la mairie du 13ème arrondissement organise du 10 au 14 septembre, la Fête des caractères chinois où petits et grands pourront découvrir l’écriture chinoise et ses caractères à travers des conférences, tables rondes, expositions et ateliers pratiques.
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