Gabriel MIHAI
Polémique autour de la réforme de la radio-télévision publique qui secoue le gouvernement israélien.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a évoqué dimanche de possibles élections anticipées à la suite d’une crise avec son ministre des finances Moshé Kahlon. Une réforme de la radio-télévision publique est au centre de leur dissension.
Tous les quotidiens, les radios et les télévisions israéliennes faisaient leur Une dimanche sur les menaces de dissolution du gouvernement actuel et la tenue de nouvelles élections alors que des élections législatives ne sont prévues qu’en 2019.
La polémique porte sur l’Autorité radio-diffusion (IBA), l’organisme public qui devait fermer le 30 avril pour être remplacé par un nouvel établissement, la Public Broadcasting Corporation (PBC). Officiellement, il s’agit de dynamiser un service public à bout de souffle et de regagner une partie du terrain perdu face aux chaînes privées. Benjamin Netanyahu est hostile à la création de ce nouvel organisme.
Dans les accords de coalition du gouvernement actuel formé en mai 2015, Benjamin Netanyahu s’est arrogé un droit de veto sur tout ce qui concerne les questions relatives aux médias, qu’il considère comme relevant de son domaine réservé. Mais depuis des mois, il s’est livré à une série de volte-face à propos de ce nouvel organisme.
Après en avoir soutenu dans un premier temps la création, il s’est prononcé contre son existence avant de rechanger d’avis, y compris ces derniers jours.
Kahlon, chef du parti de centre-droit Koulanou, s’est pour sa part prononcé pour l’ouverture de la PBC comme prévu le 30 avril. Près de 400 employés ont été embauchés et disposent de bureaux prêts à l’usage. Benjamin Netanyahu a évoqué une fusion des deux organismes comme une possible solution. «On peut envisager une fusion, il n’est jamais trop tard pour rectifier les erreurs», a-t-il dit à la presse.
Sur le front politique, cette crise a déjà provoqué une intense fébrilité. Sans les dix députés de Koulanou, Benjamin Netanyahu perdrait sa majorité au Parlement. M. Kahlon a eu des entretiens samedi avec le dirigeant de l’opposition Isaac Herzog pour envisager une coalition alternative. Mais selon les commentateurs, un tel scénario est peu probable en raison du refus pratiquement certain des partis ultra-orthodoxes de se joindre à une telle alliance.
Des médias, y compris la radio militaire, ont aussi évoqué la possibilité que Benjamin Netanyahu ait déclenché une crise sur les médias pour détourner l’attention des affaires de corruption l’impliquant et pour lesquelles il a été interrogé quatre fois par la police.
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