Michel Forever, « papillon de nuit, papillon de lumière »
Fou, déjanté, déluré, habité, voire carrément cinglé. Voilà les premiers mots qui viennent à l’esprit lorsque l’on rencontre Michel Forever. Mais dès que l’échange est établi, on comprend qu’il n’en est rien. Il a juste une particularité qui fait SA différence. C’est celle de ne pas s’être couché depuis 2004 ! Oui c’est dingue, oui c’est incompréhensible et inconcevable d’autant qu’une étude a démontré que le manque de sommeil aurait des effets dévastateurs sur le cerveau, jusqu’à provoquer son autodestruction. À ce jour, seul Randy Gardner, un étudiant américain âgé de 17 ans détient le record du Guinness. En 1965, il est resté éveillé 11 jours, sans avoir eu recours à aucune substance que ce soit pour lutter contre un quelconque assoupissement.
Son secret ? Aucun si ce n’est de devoir aller en boite de nuit avec sa carte vitale. C’est de l’ordre du médical ! Ne riez pas. Vous vous demandez surement de quelle planète il vient et s’il ne serait pas un ovni ? À sa façon, très certainement puisque sa pathologie dépasse l’entendement. Rendez-vous compte que son métabolisme fait qu’il se fatigue s’il ne fait rien ! C’est pourquoi il est constamment dans l’action. Autant, dire que voyager en avion ce n’est pas pour lui. Quant à la voiture, en maître gadget, tel un spécialiste du tunning, il a dû rééquiper électroniquement la sienne.
Aussi, la question que vous vous posez sûrement c’est reste-t-il constamment éveillé ? Non pas. Michel Forever s’octroie des micro-siestes réparatrices, obligatoirement en position assise, éclairé à la lumière de boules à facette et au son de la techno. Pourquoi ? Pour ne pas tomber dans un coma profond. 3 heures (et pas une de plus) de repos dit paradoxal pour lui, équivaudraient à 16 heures de sommeil pour nous ! C’est incroyable, mais vrai ! Sa prescription médicale est donc de faire la fête tous les soirs et de se sustenter 5 à 6 fois par jour! Quelle vie ! Surtout, n’essayer pas de vouloir le suivre. C’est un défi perdu d’avance. Malgré la batterie d’examens qu’elle lui a fait passer, la science n’y comprend toujours rien.
Alors à quoi peut bien occuper ses journées, cet homme qui ne se couche jamais, au grand damne de son épouse Elizabeth ? Outre d’être l’agent artistique du Moulin Rouge, l’hyperactif branché sur du cent mille volts, dirige dans le quartier latin, le plus petit cabaret du rire qui soit, La main au Panier. Créé en 1962, cet écrin du divertissement qui a vu Patrick Sébastien, Gérald Dahan, Pascal Brunner et Daniel Herzog y faire leurs débuts, a pour seul maître mot celui de la bonne humeur. Que ce soit dans l’assiette (plats français faits maison) comme sur sa scène de 2.5 mètres, la qualité est au rendez-vous. Aux côtés de l’hôte des lieux interprétant énergiquement du Claude François dans un déhanché plus proche de Didier que de Travolta (référence au film « Disco » avec Franck Dubosc), des artistes de talent font l’unanimité dans ce mythique café-théâtre intimiste en offrant un spectacle haut en couleur, convivial et chaleureux à souhait. Marine y chante excellemment du Piaf, l’humoriste sicilien Michel Vivacqua provoque les zygomatiques par son ironie incisive et moqueuse, alors qu’Amaury de Gonzague, l’ancien riche au sang bleu embarque dans le manège subtil de son langage aristocrate.
Bien que son nom fasse référence au panier à baleines que portaient à une certaine époque les femmes sous leurs robes pour leur donner volume et contenance, ici point de mains égarées ou frivoles. Uniquement celles à la bourse pour en délier le cordon permettant d’honorer le dû d’une soirée mémorable des plus récréatives. La Main au panier, petit par sa taille, mais grand par sa générosité et ses artistes.
Teaser :
Visuels (c) DR/Michel Forever/DV
La Main au panier (Paris Vème) – Dîner spectacle à partir de 18 ans, du mardi au samedi à 20h sur réservations uniquement – Tél. : 0146333363 – www.lamainaupanier.fr
More Stories
Fini la comédie ! Confidences à Dalida
Des jambons au cœur d’une querelle de clocher !
Paris rend hommage aux victimes du 13-Novembre, neuf ans après