Le 10 mai est la « journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leur abolition » depuis 2006, décidée par le Président Chirac sur proposition du comité pour la mémoire de l’esclavage.
Les autres dates importantes liées à l’abolition de l’esclavage sont:
- 27 avril 1848: décret abolissant l’esclavage dans les colonies françaises.
- 23 mai 1998 : Marche silencieuse de plusieurs milliers de descendants d’esclaves dans les rues de Paris pour honorer la mémoire et le martyre de leurs ancêtres.
- 10 mai 2001: adoption de la loi « reconnaissant la traite et l’esclavage en tant que crime contre l’humanité », promulguée le 21 mai. (Loi Taubira 1)
- 12 avril 2005 : le 10 mai est proposé par le Comité pour la mémoire de l’esclavage comme date de commémoration annuelle en métropole de l’abolition de l’esclavage.
- 30 janvier 2006 : la date du 10 mai est retenue pour commémorer en France métropolitaine l’abolition de l’esclavage. Jacques Chirac confie à l’écrivain martiniquais Edouard Glissant la présidence d’une mission de préfiguration d’un Centre national consacré à la traite et à l’esclavage.
- 25 mars 2015: Journée internationale de commémoration des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves, l’occasion de rendre hommage à ceux qui ont souffert et sont morts suite aux traitements liés à l’esclavage tout en sensibilisant le public aux risques de racisme. Un mémorial permanent, « l’ Arche du retour » construit par l’architecte américain d’origine haïtienne Rodney Leona, été érigé au siège de l’Organisation des Nations Unies à New York.
Pendant plus de 400 ans, sur plus de 15 millions de personnes venues d‘Afrique par le biais de la traite des esclaves ont été vendues outre -Atlantique. Les femmes qui en représentait un tiers ont été les plus fortement frappées du fait de leur travail forcé dans des conditions difficiles auquel s’ajoutaient discrimination et exploitation sexuelle.
La France a été le premier état à déclarer la traite négrière et l’esclavage « crime contre l’humanité » et à avoir décrété une journée nationale de commémoration.
Cette année, malgré le confinement, la commémoration de la Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions s’est déroulée ce dimanche 10 mai au jardin du Luxembourg (75006), en comité restreint mais en présence du Premier ministre Édouard Philippe, du président du Sénat Gérard Larcher, de la ministre des Outre-mer Annick Girardin et de la directrice de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage, Dominique Taffin.
Encore à Paris, Anne Hidalgo a déposé une gerbe au pied de la statue « Les Fers » de Driss Sans-Arciset, dans le Jardin Solitude, place du Général Catroux (75017) à 16 heures lors d’une cérémonie à huis clos en présence d’Edouard Philippe, Annick Girardin, Jean- Marc Ayrault, Georges Pau-Langevin (députée de Paris), Geoffroy Boulard (maire du 17ème arrondissement) et Jacques Martial (ancien président du Mémorial ACTe), Claude Ribbe (président de l’association des Amis du général Dumas).Une cérémonie officielle a été organisée en comité restreint (pas plus de 10 personnes) dans tous les chefs- lieux de préfecture et dans chaque département d’outre-mer, mais aussi des dépôts de gerbe.
La Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage a en outre décidé d’initier et d’accompagner un mois de commémorations numériques en proposant du 27 avril au 10 juin, le « Mois des Mémoires 2020« , programme commémoratif, participatif et interactif pour évoquer sur tout le territoire l’histoire de l’esclavage et ses héritages contemporains, culturels, sociaux et humains en lien avec tous les acteurs qu’ils soient institutionnels ou issus de la société civile.
On pourra ainsi célébrer sur internet en partageant durant ce mois sur:#cestnotrehistoire (émission exceptionnelle en direct sur internet présentée le 10 mai par Claudy Siar et Bintou Simporé et réunissant des dizaines d’invités dont Christiane Taubira et d’autres personnalités dans le film-manifeste et des vidéos), #PaOubliye, #FME; on pourra aussi retrouver chaque journée nationale ou locale: #10mai, #22mai, #23mai, #27mai, #28mai, #10juin. Le thème choisi cette année est: « La page manquante, pour symboliser l’ignorance qui entoure encore l’esclavage et la mémoire de notre passé colonial dans le grand public« . Il sera aussi possible de retrouver l’empreinte de l’esclavage colonial sur le patrimoine en suivant #PatrimoineDechaines.
Désirée par François Hollande en 2016, entérinée par le Président Macron en 2017, la Fondation pour la mémoire de l’esclavage a été créée en novembre 2019. Financée par l’État français pour moitié, avec un budget de 2 millions d’euros, elle vise à éduquer, informer et réfléchir, en répondant à la question basique de savoir » pourquoi il y a des Noirs en France « , elle fait suite au CPMHE (Comité pour la Mémoire et l’Histoire de l’Esclavage) présidée aujourd’hui par l’ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault, en charge de ces commémorations.
« La Fondation veut aider à la compréhension de l’identité mondiale française issue de quatre siècles de relations entre la France, l’Afrique, l’Amérique, les Caraïbes et l’océan Indien et ainsi participer à la cohésion nationale en montrant comment les outre-mer ont enrichi la culture et comment la résistance à l’oppression et le combat pour l’abolition ont façonné les valeurs de la France. »
Des projets dans la culture, la recherche et l’éducation sont au programme pour le futur, une grande fête pour célébrer en 2021 les vingt ans de la loi Taubira sera organisée par la plateforme dirigée par Dominique Taffin, conservatrice générale du patrimoine, ancienne directrice des Archives de la Martinique, l’édification d’un mémorial aux victimes de l’esclavage est prévu aux Tuileries, piloté par le ministère de la Culture.
La journée nationale en hommage aux victimes de l’esclavage du 23 mai aura lieu à Saint-Denis mais réduite pour suivre les règles sanitaires . Un événement numérique relatif au concours de la Flamme de l’Egalité, mis en place avec l’aide de l’Education Nationale valorisera les projets de 3 classes lauréates au niveau national (mise en ligne du palmarès le 10 mai). Ce concours récompense pour la première fois depuis 2015 sur l’ensemble du territoire (à l’échelon national et régional), des lauréats (élèves et enseignants) ayant réalisé un projet sur l’histoire de l’esclavage et ses héritages, lauréats.
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