DANIEL LAMBERT
Le candidat LR, toujours mis en examen et rattrapé par Jean-Luc Mélenchon dans les sondages, a tenu ce dimanche un grand meeting pour tenter de se relancer.
François Fillon n’a plus le droit à l’erreur. Distancé dans les sondages par Emmanuel Macron et Marine Le Pen, rattrapé par Jean-Luc Mélenchon, l’ancien Premier ministre va devoir mener une campagne sans fausse note pour espérer se qualifier pour le second tour. Une opération qui commence par la tenue d’un « grand meeting » ce dimanche à Paris. Vingt mille personnes attendues Porte de Versailles, à partir de 15 heures pour écouter le candidat de la droite handicapé par les affaires. Plusieurs orateurs ont prie la parole quelques minutes (François Baroin, Bruno Retailleau, Jean-Pierre Raffarin, Valérie Pécresse, Nathalie Kosciusko-Morizet, etc.). François Fillon s’exprimera à partir de 16 heures.17
« Il a fait la démonstration qu’il est le seul candidat crédible pour une nouvelle aventure française », dit son entourage. Resté prudent après , François Fillon réaffirmera aussi quel « chef de guerre » il veut être dans un contexte international instable et dangereux, indique-t-on. Auparavant, à 11 heures, au parc Georges-Brassens (15e), le candidat fera une photo avec toutes les personnalités investies par son parti, Les Républicains, aux élections législatives de juin.
Défections et soutiens
Empêtré dans l’affaire des emplois présumés fictifs de sa famille, qui lui ont valu une mise en examen, notamment pour détournement de fonds publics, François Fillon est systématiquement devancé dans les sondages par Marine Le Pen, présidente du Front national, et Emmanuel Macron, ex-ministre de l’Économie. Il fait même désormais jeu égal avec le candidat de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon (19 %), selon un sondage BVA diffusé samedi. L’ex-Premier ministre, à qui l’on prédisait la victoire à la présidentielle après son succès éclatant à la primaire de sa famille politique, en novembre, a vu une partie de son capital électoral s’envoler, au fil de ses difficultés judiciaires. De nombreux chiraquiens (Renaud Dutreil, Jean-Paul Delevoye, Dominique Perben, Marie-Anne Montchamp, etc.) et centristes (notamment le président du MoDem François Bayrou) ont rejoint Emmanuel Macron.
Vendredi, l’ancien président , appelant sur sa page Facebook à faire fi « des hésitations » et des « états d’âme » en votant Fillon. Alain Juppé y est allé également de son tweet pour assurer qu’il voterait pour lui. Pas suffisant aux yeux de Xavier Bertrand, qui a enjoint aux deux hommes d’en « faire plus » pour soutenir François Fillon et de tenir un meeting commun avant le premier tour. Bruno Le Maire, ancien ministre qui avait claqué la porte de l’équipe de campagne début mars, a également promis de voter pour lui, par respect de « l’engagement » pris durant la primaire de soutenir le vainqueur. « Il faut y aller, sans mollir, il est le seul qui peut redresser la France », renchérit Gérard Larcher, président du Sénat, « la victoire de François Fillon est vitale » pour le pays, assure Laurent Wauquiez.
« Fillon est une énigme »
Mais d’autres soutiens n’hésitent pas à confier leurs « doutes ». « S’il ne remonte pas d’un ou deux points cette semaine, c’est fini », affirme un ancien ministre. « En 2007, Sarkozy était transgressif. En 2017, c’est Macron qui l’est », assure un autre. « Pour moi, Fillon est une énigme », confie le même. Apparemment imperturbable, le candidat de la droite montre au fil de ses déplacements toujours la même combativité, la même volonté de convaincre son auditoire en meeting ou en petit comité, comme vendredi, par exemple, auprès de fermiers du Cantal.
Lors de ses meetings, il met en garde contre « la vacuité » du programme de M. Macron, « le suicide économique collectif » que constitueraient les programmes de Marine Le Pen et de Jean-Luc Mélenchon. Il dénonce « le poids de la dette » ou « le totalitarisme islamique », insiste sur « l’urgence » à réformer l’Europe. Et il continue de voir un « cabinet noir » de l’Élysée .
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