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22 novembre 2024

JOURNAL IMPACT EUROPEAN

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Le combat sur l’immigration reste le cheval du bataille de Marine Le Pen

GABRIEL MIHAI

En meeting au Zénith de Paris, Marine Le Pen a annoncé son intention d’instaurer un moratoire sur l’immigration légale à son arrivée au pouvoir. Des incidents ce sont déroulés aux abords du meeting, et deux Femen ont tenté d’interrompre la candidate.

Un meeting largement perturbé cependant par des manifestants. Alors qu’elle prenait la parole sur la mythique scène parisienne depuis une quinzaine de minutes, la présidente du Front national a été interrompue par la venue d’une jeune femme. Munie d’un bouquet de fleurs, elle a tenté de se mettre seins nus avant de se faire violemment plaquer par le service de sécurité.

« Ces extrémistes d’extrême gauche marchent sur la tête. Voilà l’inversion totale des valeurs qui viennent perturber un meeting de la seule femme qui défend les femmes », a réagi Marine Le Pen à la tribune, avant de reprendre le fil de son discours comme si de rien n’était.

Mais avant même la montée sur scène de la présidente du Front national, ce rendez-vous se déroulait dans une ambiance des plus tendues.
Au total, une centaine de personnes s’étaient rassemblées, à l’appel de collectifs antifascites ou d’extrême gauche, avec pour leitmotiv les slogans : « Tout le monde déteste le FN », « Tous les flics sont des fachos » ou encore « Flics, violeurs, assassins ». Ce rassemblement devant le Zénith fait suite à une première manifestation contre la venue de la candidate FN, organisée entre Aubervilliers et Paris dimanche 16 avril.

Vers 19h, à l’arrivée du député du Gard apparenté FN Gilbert Collard, qui a déclenché quelques jets de projectiles et un cocktail molotov a notamment été lancé, sans toutefois approcher le député, protégé par le cordon de policiers déployé aux abords du parc et sous escorte du service d’ordre du FN. La tension est aussi montée d’un cran en plein meeting de Marine Le Pen, qui a vu débouler sur scène une personne, immédiatement évacuée par les services de sécurité.

Vers 21h30, une deuxième femme s’est levée avec des inscriptions sur le torse. Après avoir crié un slogan, elle a été aussitôt exfiltrée par le service de sécurité.

En meeting lundi soir au Zénith à Paris, Marine Le Pen a annoncé qu’élue à la présidence de la République, elle déciderait, dans l’instant, un « moratoire sur l’immigration légale ». L’arsenal de la candidate pour lutter contre la « submersion migratoire » était déjà bien fourni.

Dans sa critique de l’immigration, Marine Le Pen inclut désormais « nos compatriotes de Mayotte et de Guyane », quelle estime victimes de « l’insécurité ». Celle-ci faisait effectivement partie des motivations du mouvement social.

« Avec moi, il n’y aurait pas eu Mohammed Merah », ni « les terroristes migrants du Bataclan » : sur le fond, la candidate du Front national évoque sa politique contre le droit du sol et l’immigration, qu’elle présente comme un moyen de lutter contre le terrorisme.

« L’immigration, ce n’est pas une chance pour la France. C’est un drame pour la France. […] Je réformerai le code de la nationalité pour que l’on ne puisse plus devenir français presque par hasard », promet la candidate.

Convaincue que ses idées étaient connues de tous, la candidate FN cherchait alors à rassurer et à démontrer qu’elle pouvait avoir la stature d’un chef d’Etat.
Elle s’est remise à centrée sur ses fondamentaux immigration, islamisme, terrorisme, alors qu’elle avait opté depuis son entrée en campagne pour une stratégie de second tour.

Marine Le Pen expédiant en seulement quelques phrases des sujets aussi variés que la nationalisation des chantiers navals de Saint-Nazaire, le droit à l’oubli pour les malades du cancer, ou le pouvoir d’achat des ménages. « Cette élection est en quelque sorte un référendum », résume la candidate. « Pour ou contre la mondialisation. Donc pour ou contre la France. »

Le Pen avance une nouvelle proposition : un moratoire sur l’immigration légale à son entrée en fonction, « pour faire le point de la situation avant de mettre en place de nouvelles règles et une nouvelle régulation beaucoup plus drastiques plus raisonnables, plus humaines, plus gérables ».
« Je déciderai d’un moratoire sur toute l’immigration légale pour arrêter ce délire, cette situation incontrôlée qui nous entraîne vers le fond. »
Dans son programme, s’engage uniquement à « réduire l’immigration légale à un solde annuel de 10 000 ».

L’équipe de Marine Le Pen ne s’inquiète pas de la baisse des intentions de vote en sa faveur dans différents sondages. « C’est la manipulation des sondages qui vous permet de parler de tassement, évacue son trésorier Wallerand de Saint-Just. Vous savez, on parle beaucoup du concubinage indigne entre la justice et les médias. On pourrait aussi parler du concubinage indigne entre les instituts de sondages et les médias. Il y a énormément d’argent qui circule entre eux. »

« Les Français ont peut-être adopté l’attitude de nos amis britanniques et américains de ne pas dire pour qui ils vont voter, renchérit le sénateur marseillais Stéphane Ravier. Ils veulent se libérer de l’oppression sondagique. » Tant décriés par le FN, ce sont pourtant bien ces sondages qui semblent avoir convaincu Marine Le Pen de durcir son discours en fin de campagne. Une inflexion qui risque fort de réjouir son père, lui qui a déjà annoncé sur Twitter qu’il voterait pour elle le 23 avril. 

 

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