GABRIEL MIHAI
Créé en 1909 et se déroulant tous les deux ans au Bourget, le Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace (SIAE) est la plus ancienne et la plus grande manifestation mondiale consacrée à ce secteur. Elle a rassemblé 2 300 exposants, 4 000 journalistes et 350 000 visiteurs en 2015. Le salon 2017 se déroule du lundi 19 juin au dimanche 25 juin (les deux derniers jours étant dédiés au grand public).
Le salon est généralement l’occasion pour les grandes compagnies aériennes d’annoncer l’obtention de grands contrats (13 Milliards d’euros pour Airbus en 2015, 4 Md€ pour Boeing). Le salon est organisé par le GIFAS (fédération professionnelle du secteur, présidée depuis le 8 juin par Eric TRAPPIER, PDG de Dassault Aviation).
Le 52e Salon aéronautique du Bourget a été inauguré lundi sous très haute sécurité par Emmanuel Macron. En signe de soutien à l’aéronautique européenne, le président français est arrivé peu avant 10h à bord d’un A400M, l’avion de transport militaire d’Airbus.
Emmanuel Macron avait décollé 15 minutes plus tôt de l’aéroport de Villacoublay. Il a longuement salué les officiels qui l’attendaient aux pieds du massif appareil.
Dans l’avion, il avait à ses côtés une vingtaine de salariés et de dirigeants d’entreprises françaises du secteur, grand contributeur au commerce extérieur de la France. Ainsi que la ministre de la Défense Sylvie Goulard et la ministre des Transports Elisabeth Borne. La délégation a assisté ensuite à un défilé aérien, avec notamment l’avion très gros porteur A380, l’avion d’affaires Falcon de Dassault Aviation et des hélicoptères militaires de production européenne, Caïman (NHIndustries NH90) et Tigre (Eurocopter EC665).
Le président devait ensuite rencontrer l’astronaute Thomas Pesquet de retour de la Station spatiale internationale.
Le salon était placé sous très haute sécurité en raison de la menace terroriste, avec un dispositif aérien composé d’avions de chasse, d’hélicoptères, de missiles sol-air ainsi que de dizaines de «guetteurs».
«Compte tenu de la sensibilité de cet événement, avec de nombreuses personnalités, beaucoup de public, nous allons renforcer la défense sol-air, les moyens de détection, d’intervention, y compris contre les minidrones», a déclaré le chef d’état-major de l’armée de l’Air, le général André Lanata.
Près de 700 personnes assurent la protection de l’espace aérien au-dessus du Bourget, où des dizaines de démonstrations en vol viendront s’ajouter au trafic déjà très dense de la région parisienne.
Le plus grand salon aéronautique du monde attend sous une météo radieuse plus de 350’000 visiteurs jusqu’à dimanche, dont 150’000 professionnels, et 2370 exposants. Après les journées professionnelles prévues d’ici jeudi, le grand public pourra, à partir de vendredi, admirer le ballet aérien ainsi que les appareils exposés au sol. Figurent au rang des nouveautés l’A321neo et l’A350-1000 d’Airbus, le Boeing 787-10 «Dreamliner» et le 737 Max 9 ou encore l’Antonov 132 D.
Côté militaire, le clou sera la première en France du F-35A, l’avion de combat de dernière génération de l’US Air Force, l’armée de l’air américaine, développé par Lockheed Martin. Le Rafale de Dassault Aviation volera également.
Sur le front des commandes d’avions, cette édition ne devrait pas connaître le faste des années précédentes. L’année 2017 sera «très, très ralentie pour les commandes d’Airbus comme pour l’ensemble de l’industrie», a prévenu le directeur commercial d’Airbus, John Leahy, l’homme aux 15’000 Airbus vendus.
Il y a deux ans, le Salon international de l’Aéronautique et de l’Espace (SIAE) – qui se tient tous les deux ans en alternance avec le salon de Farnborough en Grande-Bretagne – avait enregistré près de 130 milliards de dollars (plus de 125 milliards de francs au cours actuel) de commandes, principalement de l’européen Airbus et l’américain Boeing.
Mais le géant de Seattle a frappé fort dès le premier jour avec sept annonces commerciales prévues, en plus du lancement officiel du 737 MAX 10, version allongée de son best-seller sur le segment mono-couloir.
Cet appareil doit répondre à la concurrence âpre de l’A321neo d’Airbus. L’avionneur européen s’est grâce à lui taillé une part de 60% du marché sur le segment des moyen-courriers re-motorisés.
L’industrie reste portée par la croissance du trafic aérien dans le monde. Les grands avionneurs ont devant eux 8 à 10 ans de production en carnet de commandes.
Airbus, qui a publié récemment des prévisions de marché à 20 ans en hausse, prévoit un doublement de la flotte d’avions dans le monde d’ici 2036. Il estime qu’il faudra produire 35’000 nouveaux appareils d’ici 2036, pour une valeur de 5300 milliards de dollars.
L’avionneur européen a, par ailleurs, annoncé lundi avoir signé une commande ferme pour 100 appareils de la famille des A320neo d’une valeur totale dépassant les 10 milliards de dollars au prix catalogue. Cette nouvelle commande porte à près de 600 le nombre d’avions commandés par la société de location vente GE Capital (GECAS), dont 220 de la famille des A320neo.
Boeing doit, quant à lui, publier ses prévisions de marché mardi, mais le patron de sa branche aviation civile Kevin McAllister a dit dimanche tabler sur un besoin de 41’000 avions d’ici 20 ans.
L’entreprise américaine a d’ores et déjà signé une commande ferme par la société de location d’avions AerCap pour trente 787-9 «Dreamliner», pour un montant catalogue de 8,1 milliards de dollars. Il s’agit de son long-courrier de dernière génération.
PHOTOS: BM / IMPACT EUROPEAN – WPA
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