GABRIEL MIHAI
Mercredi 7 février, au Parlement européen de Strasbourg, près de 200 personnes se sont rassemblées pour faire entendre la voix des victimes de la conversion forcée en Corée du sud, jusqu’ici ignorée par le gouvernement et les médias sud-coréens.
Les manifestants réclament la justice et dénoncent la conversion forcée
Fin janvier dernier, en Corée du Sud, plus de 200.000 sud-coréens manifestaient dans les rues contre la conversion forcée, pratique répandue en Corée du Sud. Devant l’absence de réponse de la part du gouvernement coréen, le mouvement s’étend maintenant à l’international jusque devant le Parlement européen. Au nom de l’Association des Droits de l’Homme pour les Victimes de la Conversion Forcée (ADHVCF), environ 200 personnes s’y sont rassemblées et ont manifesté ce mercredi 7 février. Au travers de chants et de slogans, elles ont demandé l’abolition de la conversion forcée et dénoncé les activités du CCK (Conseil Chrétien de Corée), organisation usant de cette pratique illégale en Corée du Sud. La conversion forcée représente une grave violation des droits de l’homme dans lequel les fidèles d’une dénomination sont forcés de changer leur croyance et leur conviction après avoir été kidnappés, séquestrés, violentés etc. Les victimes sont des individus arbitrairement déclarés hérétiques par certains groupes protestants comme le Conseil Chrétien de Corée.
Devant cette manifestation, plusieurs parlementaires et journalistes se sont arrêtés. Une victime de la conversion forcée, Mlle Hye-Jeong Lim, directement arrivée de Corée du Sud le matin même, a pu prendre la parole et donner son témoignage : « Il y a tellement de cas comme ça à Gwangju, la ville des droits de l’homme, où les croyants, jour et nuit, souffrent de la conversion forcée, sont kidnappés et dont les droits de l’homme sont violés. Comment cela ne peut-il être qu’un simple problème familial ? Comment cela peut-il se limiter au conflit religieux ? Cette fois une autre mort est à déplorer […] s’il vous plaît, montrez l’exemple afin que les médias sud-coréens sortent de leur torpeur et reportent la vérité concernant l’illégalité de la conversion forcée.»
Mlle Hye-Jeong Lim, une victime de la conversion forcée, donnant son témoignage
Le cortège s’est ensuite déplacé jusqu’à la place Kléber pour s’adresser directement aux strasbourgeois. La nuit tombée, les manifestants ont allumé des bougies et ont continué à chanter pour dénoncer les conditions tragiques de la mort de Mlle Gu Ji-In, 25 ans, décédée aux mains de ses parents. La représentation théâtrale d’une scène de conversion forcée montrant les circonstances de la mort de Mlle Gu Ji-In ainsi qu’une démonstration de tambours coréens ont constitué les temps forts de cette manifestation. La lettre que l’Association des droits de l’homme pour les victimes de la conversion forcée (ADHVCF) a adressée au président du Parlement a également été distribuée aux passants, s’interrogeant sur les motifs d’une telle mobilisation.
Manifestation à la place Kléber
Malgré le fait que la Corée du Sud garantisse désormais la liberté de religion, les droits de l’homme ne sont pas respectés et sous prétexte qu’elles ne pratiquent pas la religion établie des personnes ont même été tuées. Les citoyens et journalistes coréens devraient être les premiers à faire connaître ces tragédies, à révéler la nature illégale de la conversion forcée et à établir une loi juste pour une liberté légitime. Cependant la réalité est que les autorités religieuses et politiques se sont associées et que les médias courbent l’échine devant leur pouvoir. C’est pour cela que Mme Jae-Eun Song, réprésentante de l’ADHVCF, a lancé maintenant un appel à l’Europe en déclarant : « La conversion forcée est une violation des articles 12 et 20 de la Constitution coréenne. Elle viole aussi gravement le droit public international et les droits de l’homme protégeant la liberté de religion. Je demande donc aux autorités européennes de faire pression sur le gouvernement sud-coréen afin que celui ci prenne les mesures légales nécessaires quant à ces groupes religieux extrémistes en Corée du sud qui violent les droits de l’homme. Je demande sincèrement à chaque média étranger de reporter à propos de cet événement et de révéler la vérité afin qu’aucune vie ne soit plus jamais sacrifiée ainsi.» Cette manifestation n’est sûrement pas la dernière, car aujourd’hui l’Association des Droits de l’Homme pour les Victimes de la Conversion Forcée (ADHVCF) désire fortement faire connaître au monde entier la vérité afin que les sud-coréens puissent recouvrer la liberté de religion.
Discours de Mme Jae-Eun Song devant le Parlement européen
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