GABRIEL MIHAI
Plus de 24 heures de négociations, la chancelière allemande Angela Merkel et les sociaux-démocrates ont établi un accord.
Selon le texte de l’accord gouvernemental signé entre les démocrates-chrétiens (CDU/CSU) et les sociaux-démocrates (SPD), le nouveau gouvernement entendra « renforcer » et « réformer » la zone euro avec la France pour la rendre plus résistante aux crises.
Au terme d’une nuit de discussions exploratoires, les conservateurs et les sociaux-démocrates ont établi un document de 28 pages fixant le cadre de futures discussions formelles en vue de la constitution d’un gouvernement de coalition en Allemagne.
Le chef du SPD Martin Schulz lui a emboîté le pas, estimant que même si « les négociations ont été longues, dures, excitantes et turbulentes », l’accord de principe conclu constituait « un excellent résultat ».
« Les négociateurs du SPD ont décidé à l’unanimité de proposer aux instances du parti de recommander lors du congrès que les délégués acceptent d’entamer des négociations de coalition », a-t-il ajouté.
Angela Merkel a promis vendredi un « nouveau départ » de l’Europe, vendredi après de longues négociations avec les sociaux-démocrates à un accord de principe pour un nouveau gouvernement en Allemagne.
« Le monde ne nous attend pas, nous avons besoin d’un nouveau départ en Europe », a déclaré la chancelière lors d’une conférence de presse à Berlin, promettant que l’Allemagne « allait trouver des solutions avec la France » pour atteindre cet objectif.
« Un nouveau départ pour l’Europe est également un nouveau départ pour l’Allemagne », a-t-elle ajouté.
La base du SPD, très sceptique à l’idée de servir à nouveau d’appoint aux conservateurs, peut donc encore tout faire capoter.
Car si ce compromis est susceptible de permettre à la première économie européenne de sortir de son impasse politique trois mois et demi après le scrutin législatif, rien n’est encore joué, notamment du côté des sociaux-démocrates.
Lors d’un congrès extraordinaire le 21 janvier à Bonn les quelque 600 délégués du plus vieux parti allemand devront donner leur feu vert pour entamer de véritables négociations détaillées sur un programme de coalition.
De manière générale, le document de projet gouvernemental, qui doit encore être validé par les partis concernés, se prononce pour une poursuite de l’intégration européenne dans les domaines de la Défense ou de la politique d’immigration. Il se dit aussi prêt à augmenter la contribution allemande au budget de l’Union.
S’agissant de l’immigration, conservateurs et sociaux-démocrates prévoient de limiter le nombre de demandeurs d’asile arrivant annuellement à environ 200’000. Ce chiffre comprend les réfugiés de guerre, ceux concernés par le rapprochement familial et la réinstallation. Il retranche ceux quittant le pays.
Cette limite correspond aux souhaits des démocrates-chrétiens d’Angela Merkel, même si le document de travail autorise une flexibilité vers le haut.
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