L’UNASUR s’inspire de l’Union européenne, son objectif est de « construire une identité et une citoyenneté sud-américaine ainsi que développer un espace régional intégré ». Elle est composée des douze États d’Amérique du Sud qui ont signé le 8 décembre 2004 la Déclaration de Cuzco, une lettre d’intention de deux pages visant à la réunion du Mercosur, de la Communauté andine, du Chili, de la Guyane et du Surinam en une seule communauté supranationale, la Communauté sud-américaine des nations (CSN), sur le modèle de l’Union européenne. Le Panama et le Mexique ont assisté à la cérémonie de signature et ont obtenu la qualité d’observateur.
Le 24 octobre 2011, l’Union des Nations sud-américaines obtient le statut de membre observateur à l’Assemblée générale de l’ONU après que la commission des affaires juridiques ait approuvé à l’unanimité la demande d’adhésion à l’organisation.
La libre circulation des personnes d’Amérique du Sud faisant partie d’un des 12 d’états membres pendant au plus 90 jours (hormis la Guyane française et le Surinam), avoir une carte d’identité sont les deux points principaux de leurs revendications.
Amauri Chamorro, consultant, analyste international et politologue riche de 20 ans d’expérience et ayant travaillé pour l’Amérique Latine et les Caraïbes en tant que conseiller de gouvernements et partis progressistes, parle sur la politisation de la Justice, et la persécution politique en Amérique Latine. Mettre en lumière le cas Equatorien, et la persécution politique de Rafael Correa et Jorge Glas mais aussi de Lula au Brésil est sa priorité.
« Une de mes hypothèses est que le libéralisme a effectivement renforcé le capitalisme, le développement pour le citoyen lié à l’individualisme, à l’amélioration matérielle. Le résultat est une classe moyenne qui mesure la qualité de vie de la population. Le progressisme n’a pas compris cela. Il ne suffit pas d’adopter des politiques publiques pour le peuple, il faut toujours amener les gens au gouvernement.
En Équateur, nous avons remporté les élections d’une très courte tête. Le pays se porte relativement bien, avec les difficultés d’une économie dollarisée, et maintenant, Lenin Moreno s’éloigne de plus en plus de l’ex président Rafael Correa, ce qui permet éventuellement de créer une gouvernance plus calme et moins conflictuelle, mais exige également une série de concessions que Correa et ses partisans ne toléreraient pas.
Souvent comparée à celle menée par Hugo Chavez au Venezuela et Evo Morales en Bolivie, la politique mise en œuvre par Rafael Correa en Équateur s’inscrit dans la mouvance du « socialisme du xxie siècle » et se traduit notamment par un refus du paiement des pans illégitimes de la dette, des nationalisations, et par un accroissement significatif des investissements publics. Ainsi, les budgets consacrés à la santé et l’éducation sont triplés, ce qui entraîne une augmentation de deux ans de l’espérance de vie entre 2007 et 2016 et permet de réduire l’analphabétisme d’un taux de 9,3 % en 2007 à 2,7 % en 2009. À cette date, en reconnaissance des progrès accomplis, l’Unesco déclare l’Équateur « libre d’analphabétisme ». Par ailleurs, les aides apportées par l’État aux familles en détresse économique sont renforcées et le salaire minimum est doublé. En écho à cette seconde mesure, le gouvernement propose également l’introduction d’un salaire maximum au sein des entreprises privées. Les aides sociales spécifiques aux personnes handicapées, qui étaient auparavant quasiment inexistantes, sont augmentées de 750 % et des quotas imposent dorénavant aux entreprises le recrutement de salariés handicapés. 300 000 logements sociaux sont distribués gratuitement.
Le 24 mai 2017 Lenín Moreno succédait à Rafael Correa et devenait président de la République de l’Équateur. Après avoir pris sa fonctions, Lenín Moreno entre en conflit avec son prédécesseur. Les frictions entre les deux hommes se poursuivent durant les mois qui suivent, les proches de Moreno expliquant qu’il cherche à adopter une attitude et un mode de gouvernement plus conciliant que ne le faisait Correa, privilégiant le dialogue à la confrontation.
Mais le 28 juillet, Moreno, rend public le mandat de l’ex président Correa sur la chaîne de télévision nationale, où il discute d’une politique corrompue et mensongère de l’ancien président en essayant d’expliquer d’où vient l’économie quotidienne et quelles sont les lacunes de l’État vis-à-vis de Correa, qui auraient amené le pays à la limite de ses possibilités.
Quelques jours plus tard, le vice-président Jorge Glas, visé par des accusations de corruption dans le cadre de l’affaire Odebrecht, s’adresse au public dans une longue lettre par laquelle il clame son innocence, annonce qu’il conservera ses fonctions, et attaque très durement le président Moreno, lui rappelant que tous deux ont été élus pour continuer les changements initiés par le leader Correa et l’accusant, entre autres, de reconstituer les prébendes du « pays » et de créer un terrain propice à la corruption institutionnalisée.
La crise prend un tournant plus institutionnel quand, Correa réagit vivement à ces assertions, accusant Moreno de parler d’économie sans la comprendre et d’utiliser des chiffres erronés, et assénant que « tout ce qui est cynique, déloyal et médiocre sera éphémère », Correa se retire alors en Belgique, le pays d’origine de son épouse et là où il a été nommé professeur d’économie.
Le 2 octobre 2017, Glas est arrêté et mis en détention préventive, visé par des accusations de corruption dans l’affaire Odebrecht: un nom qui aura fait trembler l’Amérique latine en 2017. Le scandale de corruption autour du géant brésilien du BTP a touché la quasi-totalité du continent, quand plusieurs cadres du groupe ont confessé devant la justice avoir financé des campagnes électorales à travers tout le continent, propulsant des carrières politiques en échange de juteux contrats de marchés publics. Au total, près de 788 millions de dollars auraient été versés entre 2001 et 2016 dans 12 pays : le Brésil, l’Argentine, la Colombie, la République dominicaine, l’Équateur, le Guatemala, le Mexique, le Panama, le Pérou, le Venezuela. Deux pays africains sont également concernés : l’Angola et le Mozambique.
La police brésilienne chargée de l’enquête sur la tentaculaire affaire de corruption au sein de la compagnie publique Petrobras procédait à l’arrestation, dans sa luxueuse demeure de São Paulo, de Marcelo Odebrecht, l’un des plus puissants hommes d’affaires, le premier groupe de construction d’Amérique latine avec ses 168 000 employés, présent dans 28 pays dont le Venezuela, la Colombie, le Pérou et les États-Unis, est en possession de secrets potentiellement explosifs. Des secrets capables de faire tomber les gouvernements dans toute la région.
En Equateur, Odebrecht a été au coeur de la campagne lors des dernières élections présidentielles. Lenin Moreno, président élu en mai 2017, s’était en effet présenté comme le candidat anti-corruption en promettant une “chirurgie totale” de plusieurs services de l’Etat. Odebrecht venait de révéler avoir donné des pots-de-vin à des responsables politiques hauts placés de 7 des 10 derniers gouvernements.
Des dirigeants politiques sont aussi concernés en Argentine, au Panama, au Guatemala, en République dominicaine. Et même si ce n’est probablement pas la préoccupation première des Vénézuéliens, le président Nicolas Maduro est également mis en cause.
Au Brésil, le montant des pots-de-vin versés par Odebrecht à des responsables politiques s’élèverait à plus de 300 millions de dollars. Et c’est le parti travailliste, au pouvoir entre 2003 et 2016 qui est le plus éclaboussé, et notamment Dilma Roussef et Ignacio Lula Da Silva. Le président actuel, Michel Tener, est également concerné. D’autres responsables politiques sont accusés, dont certains qui pourraient avoir un rôle important dans la campagne pour les élections présidentielles d’octobre 2018.
Marcelo Odebrecht, PDG de l’entreprise familiale de BTP et de telecoms au cœur du scandale, a été condamné à 19 ans de prison en avril 2017. Le 19 décembre 2017, il a quitté la prison pour passer en résidence surveillée, une récompense pour sa collaboration avec la justice.
Rien qu’au Brésil, les déclarations de Marcelo Odebrecht ont permis d’enquêter sur huit ministres, le conservateur Michel Temer, un tiers du Sénat et une quarantaine de députés.
Pedro Pablo Kuczynski, a sauvé sa tête, c’est pour le moment en Équateur que se trouve le responsable politique de plus haut niveau condamné dans le cadre d’Odebrecht : le vice-président Jorge Glas.
Il a été condamné le 13 décembre à six ans de prison par la Cour suprême pour avoir perçu près de 13,5 millions de dollars de pots-de-vin du groupe de BTP brésilien.
L’ex-président équatorienne a été convoqué par la justice pour témoigner au sujet d’une affaire de corruption présumée portant sur des contrats commerciaux jugés potentiellement favorables aux intérêts thaïlandais et chinois au détriment de l’État équatorien. Correa dénonce une « instrumentalisation de la justice » par le chef de l’État Lenín Moreno.
Mais l’ex-président s’est présenté au consulat équatorien de Belgique, où il réside depuis un an. La juge Daniella Camacho a donc décidé d’ordonner son arrestation.
L’affaire remonte à la nuit du 13 août 2012 en Colombie. Fernando Balda, alors député de l’opposition équatorienne du Parti société patriotique 21 janvier (PSP), se trouve à Bogota. Cinq personnes l’interpellent avec violence et le forcent à monter dans une voiture. Une heure et demie plus tard, la police intercepte le véhicule et fait échouer l’enlèvement.
Après six ans de stagnation, l’enquête se débloque en mai 2018. L’actuel président équatorien Lenin Moreno annonce la déclassification d’informations confidentielles du Secrétariat national du renseignement.
Des informations qui auraient permis à la justice d’établir un lien entre la tentative d’enlèvement et Rafael Correa.
« Je ne pensais pas retourner en Equateur, je vis en Belgique et je l’ai dit au peuple équatorien. Aujourd’hui, c’est encore pire vu les circonstances, ce serait du suicide. Je fais l’objet d’un mandat d’arrêt et en Equateur j’irais directement dans une prison sans aucune garantie dans une dictature. Un tel mandat d’arrêt n’a aucune chance de succès dans un pays comme la Belgique, c’est même ridicule. Et pourvu qu’Interpol ne l’accepte pas non plus. Parce qu’Interpol ne peut pas se mêler de ce genre d’affaires politiques. Dans tous les cas, ils veulent m’humilier avec ce message : « Mandat d’arrêt en Equateur, diffusion à Interpol, Correa fuit la justice ». C’est comme ça depuis le mois dernier et le problème c’est que nous ne faisons pas face à la justice équatorienne, mais plutôt à l’injustice, aux abus et à la dictature équatorienne » a déclaré Correa.
Le 10 septembre 2018, il est accusé d’avoir utilisé de l’argent public pour encourager des militants indigènes à organiser une campagne contre Chevron.
Rafael Correa a réagi à l’annonce faite par le gouvernement national d’éventuelles sanctions pour mauvaise gestion, pendant son mandat, de l’affaire contre la compagnie pétrolière américaine Chevron-Texaco.
Attaquer le gouvernement précédent, au lieu de rappeler au monde comment Chevron a détruit l’Amazonie, ne laisse aucun doute que ces traîtres ont déjà fait un pacte avec la transnationale. » Il faut être naïf pour croire que les déclarations sur Chevron, contre Assange, les avions américains, etc., toutes après la visite de Pence, sont des » coïncidences « .
Au cours de cette journée, le secrétaire général de la présidence de l’Équateur, Eduardo Jurado, a annoncé la possibilité que le pays recevra des sanctions pour la mauvaise gestion du litige contre la compagnie pétrolière américaine.
Il a également déclaré que l’empressement de l’exécutif de l’ancien président à avoir une notoriété internationale et tous les pouvoirs entre ses mains pourrait générer des dommages.
Selon lui, l’administration de Correa a utilisé 10 millions de dollars dans la campagne de communication nationale et internationale : » La main sale de Chevron « , à laquelle ont participé des personnalités internationales, comme l’acteur américain Danny Glover, qui, dit-il, a été payé pour sa visite.
Dans ce cas, par répétition, une éventuelle condamnation à l’encontre du pays est transférée aux fonctionnaires de l’administration précédente, dans le cadre d’un processus d’arbitrage avec la compagnie pétrolière, une demande déjà faite au bureau du Procureur général de l’État.
Chevron a demandé à un tribunal international d’entériner la sentence d’un million de dollars infligée à l’État équatorien pour de graves dommages environnementaux en Amazonie.
L’entreprise a été sanctionnée pour payer 9,5 milliards de dollars aux peuples amazoniens, après un processus considéré comme réussi par l’Equateur et qui, de l’avis de la transnationale, était le résultat d’un complot.
En février, les Équatoriens ont approuvé par référendum une limite au mandat présidentiel pour empêcher Correa de revenir en 2021, un scrutin sonnant comme une victoire pour Lenin Moreno dans sa lutte avec Correa.
Pendant son mandat, ce dernier avait lancé des réformes, augmenté les dépenses sociales, réduit les profits des compagnies pétrolières et suspendu certains paiements de dettes qu’il considérait comme illégitimes.
Depuis son élection l’année dernière, Moreno n’a cessé de démanteler l’héritage de gauche de Correa, faisant des ouvertures au monde des affaires et à la droite politique.
Amauri Chamorro le spécialiste de la communication politique a travaillé sur des campagnes pour plusieurs candidats latino-américains et analyse le déclin du secteur dans la région.
La communication politique doit partir d’une analyse de l’environnement politique, de la communication social et économique du pays. Et ce travail ne se fait pas uniquement pendant la période électorale.
L’utilisation de la justice comme instrument politique a été le seul salué pour la droite continentale. Après des décennies de victoires électorales légitimes de la gauche, la seule chose ce qu’il ôtait
était d’incliner le terrain démocratique et d’être acheté aux arbitres pour continuer dans le conflit. Depuis quelques années et sans se rendre compte, les mouvements et les partis du domaine progressiste commençaient à perdre des batailles politiques dans un autre théâtre
d’opérations : la Justice. Les systèmes judiciaires, élitistes par excellence, ont été facilement cooptés pour remplacer aux partis politiques dans la confrontation contre les forces progressistes.
L’analyste Amauri Chamorro envisage que Donald Tromps a continué à mettre en œuvre les promesses faites lors de la campagne électorale sur l’immigration et le travail illégal en ce concerne l’Amérique latine et la frontière américano-mexicaine.
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