GABRIEL MIHAI
L’heure était au recueillement et à l’émotion à Nice samedi, un l’hommage national est rendu aux victimes de l’attentat en présence de François Hollande.
Trois mois après l’attentat qui a fait 86 morts sur la Promenade des Anglais, un hommage est rendu aux victimes.
«Aujourd’hui, le monde entier, la France, est Nice. #ILoveNice», a tweeté le président LR de la région Paca et premier adjoint de Nice Christian Estrosi, avant le début de la cérémonie.
Il a commencé à 11h, en présence du chef de l’Etat, dans un climat alourdi par son impopularité et l’annonce répétée aux Français que cet attentat ne serait pas le dernier, et à l’issue d’une semaine marquée par les polémiques nées de la publication d’un livre de confidences écrit par deux journalistes du Monde. L’attentat de Nice est le plus important qu’ait connu la France depuis ceux de janvier (17 morts) et novembre 2015 (130 morts) à Paris et Saint-Denis.
Autour de François Hollande, des membres du gouvernement, des élus, des délégations étrangères, 200 familles endeuillées, plus 1000 victimes et personnes choquées ont été invitées sur la Colline du Château qui s’élève en bord de mer près du Vieux-Nice.
A 10h, sous un soleil d’automne, le site était déjà bouclé. Convois officiels et navettes se succèdent, escortés par des motards de la gendarmerie. Au centre, un vaste rectangle de gravier blanc, et une fontaine éphémère, sur laquelle des lycéens doivent déposer 86 roses blanches.
Les noms des 86 victimes décédées, dont près d’un tiers de personnes musulmanes, ils ont été lus au cours de la cérémonie. Quinze enfants ou adolescents sont décédés le 14 juillet, et 98 ont été blessés.
Après la lecture d’un texte par un membre d’une famille de victimes, le chanteur Julien Clerc prêtera sa voix aux disparus tout comme le choeur des enfants de l’Opéra de Nice. L’hommage est strictement fermé au public et retransmis en direct à la télévision, sans écran géant dans la ville.
Lors de la cérémonie, François Hollande a la difficile tâche d’offrir aux familles endeuillées et aux nombreux blessés un moment de recueillement et d’unité nationale dans une ville qui est aussi un fief partisans pour Sarkozy. Quatre jours après le drame, le Premier ministre Manuel Valls y avait été hué lors d’une minute de silence.
Christian Estrosi a promis une dignité absolue lors de la cérémonie, et a mis en garde contre tout «comportement irrespectueux», notamment dans les rues de la ville, pendant son déroulé.
Samedi matin, la promenade des Anglais était quasiment déserte, la circulation interrompue et le secteur cadenassé par les forces de l’ordre, déployées en très grand nombre.
Durant l’été, une violente polémique avait suivi l’attentat, notamment autour du dispositif de sécurité mis en place le 14 juillet dans la ville. La droite avait accusé le gouvernement de laxisme dans la lutte antiterroriste et l’extrême droite, très enracinée à Nice et sa région, avait appelé à la démission du ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve.
La cérémonie se tient alors que du côté judiciaire, l’enquête sur l’attentat se poursuit. Elle a établi Son auteur, Mohamed Lahouaiej Bouhlel, un Tunisien installé à Nice depuis plus de dix ans, avait loué un lourd camion et repéré les lieux les jours précédents. A ce stade, les enquêteurs n’ont pas établi ses liens directs avec le groupe Etat islamique qui a revendiqué l’attentat.
A Nice, le parquet est également saisi d’une dizaine de plaintes pour mise en danger délibérée de la vie d’autrui visant l’Etat mais aussi la mairie, accusés d’avoir mal protégé le site, où 30’000 personnes s’étaient rassemblées pour le feu d’artifice ou sous-évalué le danger.
Outre les Français, 19 nationalités ont été frappées. La Côte d’Azur reçoit 11 millions de touristes chaque année, la moitié de l’étranger. Pénalisés économiquement par l’attentat, les hôteliers et taxis de Nice ont offert la gratuité aux victimes venues pour l’hommage.
Quinze blessés sont toujours hospitalisés en France et à l’étranger.
More Stories
Joyeux anniversaire CitéStars !
Fini la comédie ! Confidences à Dalida
Des jambons au cœur d’une querelle de clocher !