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21 novembre 2024

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Collusion avec la Russie: de nouvelles révélations sur le gendre et proche conseiller du président américain Donald Trump

GABRIEL MIHAI

Jared Kushner, le gendre et proche conseiller du président américain Donald Trump, fait partie des personnes visées par l’enquête du FBI sur les ingérences russes dans l’élection présidentielle, ont affirmé jeudi plusieurs médias américains.

A son retour à Washington, samedi soir, de son premier déplacement à l’étranger, Donald Trump devra faire face à de nouvelles révélations dans l’affaire des liens avec la Russie, qui touchent désormais l’un de ses plus proches conseillers, son gendre Jared Kushner.

Plusieurs médias américains rapportent que Jared Kushner a voulu établir un canal secret de communication avec le Kremlin, pendant la période de transition avant l’entrée en fonctions du président élu, cherchant à contourner les voies de communications traditionnelles entre les deux pays.

Le FBI enquête sur de possibles collusions entre des membres de l’équipe de campagne de M. Trump et les responsables des piratages informatiques visant le camp démocrate pendant la présidentielle, que le renseignement américain a attribués à la Russie. Cette investigation a été confiée le 17 mai à un procureur spécial, l’ancien directeur du FBI, Robert Mueller, compte tenu des tensions qu’elle a suscitées, notamment celles créées par le limogeage brutal du patron du FBI, James Comey.

Au cours des derniers mois, il a rencontré l’ambassadeur de Russie à Washington, Sergueï Kislyak, ainsi que le responsable d’une banque liée aux autorités russes, Sergueï Gorkov. Des contacts entre l’équipe de transition d’un président élu et des pays étrangers sont monnaie courante, mais le contexte particulier des piratages alimente les interrogations du FBI.
L’avocat de M. Kushner, Jamie Gorelick, a fait savoir jeudi, dans un bref communiqué, que son client « s’était déjà volontairement proposé de partager avec le Congrès ce qu’il sait de ces rencontres. Il en fera de même pour toute autre enquête ».

L’ambassadeur russe Sergueï Kisliak a rapporté à ses supérieurs que Jared Kushner, devenu depuis conseiller en affaires étrangères de Donald Trump, avait proposé début décembre d’établir un canal secret de communication avec le Kremlin, cherchant à contourner les voies de communication traditionnelles entre les deux pays, a rapporté le Washington Post, citant des responsables américains.

Jared Kushner est allé jusqu’à suggérer d’utiliser des bâtiments diplomatiques russes afin de « protéger ces discussions pré-investiture de toute surveillance » par le gouvernement américain, selon le quotidien qui assure que le compte-rendu de ces conversations à Moscou par son ambassadeur a été intercepté par les services de renseignement américains.

Le New York Times ajoute que l’objet de ces « communications secrètes » était de discuter en toute discrétion d’une coopération accrue avec la Russie sur le conflit syrien.

« Nous avons des canaux informels de communication avec de nombreux pays. Cela nous permet de communiquer de manière discrète », a défendu samedi le général H.R. McMaster, le patron du Conseil de sécurité nationale (NSC) américain, au cours d’une conférence de presse téléphonique en marge du sommet G7 en Italie. « Cela ne m’inquiète pas », a-t-il ajouté.

Le 23 mai, au cours d’une audition devant la Chambre des représentants du Congrès, l’ancien directeur de la CIA, John Brennan, qui a quitté ses fonctions avant le changement d’administration, a assuré avoir eu connaissance d’« informations et de renseignements qui révélaient des contacts et des interactions entre des responsables russes et des personnes américaines impliquées dans l’équipe de campagne de Trump ». « Cela m’a préoccupé, car on connaît les tentatives russes pour s’acheter de tels individus », a-t-il ajouté, sans pour autant accréditer la thèse d’une complicité. La Maison Blanche s’est d’ailleurs félicitée dans un communiqué du témoignage de M. Brennan. « Il n’y a toujours aucune preuve » de collusion, a-t-elle noté.

L’enquête du FBI, désormais dirigée par le procureur spécial Robert Mueller, doit faire la lumière sur une possible « coordination » entre des membres de l’entourage du président américain et le gouvernement russe. Au coeur de cette enquête se trouve l’ancien conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, Michael Flynn.

Sous le coup d’une injonction du Congrès et accusé d’avoir reçu des paiements non déclarés de la part d’entités russes, ce dernier a invoqué en début de semaine son droit au silence, refusant de fournir des documents sur ses liens avec la Russie.

Les investigations visent également particulièrement l’ancien directeur de la campagne Trump, Paul Manafort. Les suspicions de collusion entre des proches de Donald Trump et des personnalités russes ont déclenché une véritable tempête politique à Washington où les révélations par voie de presse se succèdent les unes aux autres.

Depuis le début cette affaire qui empoisonne sa présidence, Donald Trump a toujours farouchement nié tous liens avec Moscou et qualifié l’enquête du FBI et celles menées par le Congrès de « chasse aux sorcières », reconnaissant toutefois qu’il ne pouvait parler que pour lui-même.

Le gendre de M. Trump aurait fait cette curieuse suggestion lors d’une rencontre au début du mois de décembre 2016, à la Trump Tower, à New York. Michael Flynn, le premier conseiller chargé de la sécurité nationale du président poussé à la démission le 13 février pour avoir menti au vice-président Mike Pence sur le contenu d’une conversation téléphonique avec M. Kislyak, aurait participé à cette rencontre. Selon la presse, M. Kushner n’est pas mis en cause pour l’instant pour un quelconque délit, mais il est plutôt considéré comme un éventuel témoin de premier plan.

Le FBI, qui enquête depuis juillet sur une éventuelle « coordination » entre des proches de Donald Trump et Moscou, regarde de près cette rencontre ainsi qu’une autre de Jared Kushner avec un banquier russe, Sergueï Gorkov. Ce dernier est président de la banque publique russe Vnesheconombank, sanctionnée par les États-Unis depuis 2014 en raison du conflit en Ukraine.

La pression monte sur la Maison Blanche, empêtrée dans l’affaire des ingérences russes dans la présidentielle américaine. Les médias américains avaient rapporté plus tôt vendredi que le gendre de Donald Trump était visé par l’enquête du FBI mais n’était pas considéré comme un suspect. L’ancien directeur de la police fédérale, James Comey, limogé par le président, doit témoigner prochainement devant le Congrès.

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