L’ancien président de la République française Jacques Chirac est mort ce jeudi à l’âge de 86 ans, a annoncé sa famille à l’AFP.
« Le président Jacques Chirac s’est éteint ce matin au milieu des siens. Paisiblement », a annoncé son gendre Frédéric Salat-Baroux. Les Français pourront lui rendre hommage dans les jours qui viennent dans un lieu à définir, a-t-il précisé.
Très populaire, ce fauve de la droite qui a fait partie de la vie politique française pendant 40 ans est décédé et a marqué de son empreinte la vie politique française de la Ve République.
Il avait été Premier ministre entre 1974 et 1976, puis de 1986 à 1988, sous les couleurs du RPR, avant d’être élu Président de la République pendant douze ans.
Jacques Chirac était parvenu à conquérir l’Elysée, rêve d’une vie pour ce fils unique, en 1995 après deux défaites (1981 et 1988). L’ex-chef de l’Etat était un des grands politiciens de la droite française dont la longévité, entre succès brillants et échecs cuisants, a démontré une exceptionnelle capacité de rebond.
Jacques Chirac a incontestablement marqué la vie politique française, né à Paris le 29 novembre 1932, son cœur était en Corrèze, la terre de ses grands-parents. Cette terre familiale où il fera l’apprentissage d’une de ses plus grandes qualités politiques : le sens du contact.
Enfant unique, il effectue ses études à Paris avant d’intégrer l’Institut d’études politiques en 1951. C’est durant ses études que Jacques Chirac rencontre Bernadette Chodron de Courcel, qu’il épousera le 16 mars 1956. Ils auront deux filles, Laurence, née en 1958 et Claude, née en 1962. Le couple adoptera également Anh Dao Traxel en 1979. Ils ont également un petit-fils, Martin, né en 1996.
Au début des années 60, il devient chargé de mission au cabinet du Premier ministre Georges Pompidou avant de s’engager en politique.
A 35 ans, il est à la fois député et secrétaire d’État aux Affaires sociales sous Georges Pompidou dans une France encore présidée par le général De Gaulle. Durant les années 1960, il occupe plusieurs mandats locaux comme Conseiller municipal de Sainte-Féréole, député de Corrèze ou Conseiller général de Corrèze.
Il est ensuite nommé Ministre de l’agriculture et du développement rural en 1972. Durant les élections présidentielles de 1974, il soutient alors Valéry Giscard D’Estaing pour qui il devient Premier ministre la même année, avant de démissionner de son poste en août 1976 suite à des désaccords avec la politique gouvernementale, c’est cette même année qu’il fonde un nouveau parti politique, le RPR (Rassemblement pour la République). En mars 1977, il devient maire de Paris.
Il joue alors sa propre carte et se réjouit secrètement de la victoire de Mitterrand : le voilà désormais devenu le leader naturel de la droite en 1981. La stratégie paraît payante : cinq ans plus tard le voilà qui cohabite comme Premier ministre de Mitterrand. Ce qui lui sera fatal.
Décrit comme un homme chaleureux, généreux, « toujours attentif aux autres », ses adversaires l’ont parfois taxé de « versatile ». Dans l’opinion, sa cote de popularité est pourtant restée très bonne. En 2015, il était l’ancien président de la République le plus aimé des Français, selon un sondage. Jacques Chirac réalise ensuite la campagne de sa vie: balayée son image, il devient d’un coup le candidat à la mode et réalise son rêve le 17 mai 1995. Il devient le 22e Président de la République, pendant douze ans.
Ses mandats resteront marqués par son « non » à la deuxième guerre d’Irak, la fin de la conscription militaire, la reconnaissance de la responsabilité de l’Etat français dans les crimes nazis, le passage au quinquennat, le cri d’alarme (« notre maison brûle ») face à la dégradation de l’environnement et une première victoire importante sur l’absurde mortalité routière.
En œuvrant militairement pour une sortie de crise en Yougoslavie, Jacques Chirac montre dès le début de sa présidence une attention particulière sur les affaires internationales. Il se pose notamment en défenseur des pays en voie de développement et des pays arabes, où il est considéré comme un « héros ».
Sa décision probablement la plus importante et la plus mémorable restera sans doute son refus en 2003 d’engager la France dans la guerre en Irak avec les États-Unis. Une position symbolisée par le vibrant discours de son ministre Dominique de Villepin à l’ONU mais qui lui vaudra un « bashing » auprès des Américains. Guidé par une certaine morale, il s’engage aussi pour des causes humanitaires, dans la lutte contre le Sida notamment, ou pour l’environnement, en atteste sa phrase au Sommet de la Terre à Johannesbourg en septembre 2002 : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs ».
Les hommages ont afflué dès l’annonce du décès de celui qui présida la France pendant douze ans (1995-2007), apogée d’une vie toute entière consacrée au pouvoir, avant d’affronter la maladie pendant de longues années.
A l’étranger, la chancelière allemande Angela Merkel a salué «un formidable partenaire et ami», alors que le président de la Commission européenne, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, a considéré qu’«aujourd’hui, l’Europe perd une de ses figures de proue, la France un grand homme d’État et moi un ami fidèle». Le Premier ministre libanais Saad Hariri a salué l’un des «plus grands hommes» de la France.
Le président russe Vladimir Poutine a réagi à la mort de l’ancien président français Jacques Chirac, indique le Kremlin. Dans un message de condoléances adressé à Bernadette, la veuve de Jacques Chirac, il salue un dirigeant «sage et visionnaire». Il a également ajouté que «toute une période de l’histoire moderne de la France est liée au nom de Chirac,» … «La Russie se souviendra de sa grande contribution personnelle au renforcement de relations amicales entre nos États, ainsi qu’à notre coopération bilatérale mutuellement bénéfique».
Dans le monde politique français, une minute de silence a été observée à l’Assemblée nationale, ainsi qu’au Sénat, où le décès a été annoncé en séance.
«C’est une part de ma vie qui disparaît aujourd’hui», a commenté Nicolas Sarkozy, son successeur immédiat à l’Élysée, en faisant part de sa « profonde tristesse » après l’annonce jeudi du décès de l’ancien chef de l’État Jacques Chirac.
« Il a incarné une France fidèle à ses valeurs universelles et à son rôle historique » et « il n’a jamais rien cédé sur notre indépendance, en même temps que sur son profond engagement européen », a ajouté dans un communiqué M. Sarkozy, en saluant « la stature imposante et la voix si particulière de Jacques Chirac ».
L’ancien président de la République François Hollande a salué, dans un communiqué, un « combattant », «un humaniste» et «un homme de culture» qui « avait su établir un lien personnel avec les Français ».
L’ancien chef de l’État, Valéry Giscard a lui exprimé son « émotion » au sujet de la mort de celui qui fût son Premier ministre. «J’ai appris avec beaucoup d’émotion la nouvelle de la disparition de l’ancien président de la République Jacques Chirac. J’adresse à son épouse et à ses proches un message de profondes condoléances», a écrit l’ancien chef de l’Etat dans un court message.
«Paris est en deuil», a assuré Anne Hidalgo, maire de la capitale dirigée pendant 18 ans par Jacques Chirac. L’ex-chef de l’État était l’un des grands fauves de la droite française. Sa longévité, entre succès brillants et échecs cuisants, a démontré une exceptionnelle capacité de rebond.
La chanteuse et comédienne Line Renaud a expliqué que «c’est comme si c’était (son) frère» qui disparaissait, alors que l’industriel François Pinault, ami intime du couple Chirac qui a fait part de son «infinie tristesse», est passé une vingtaine de minutes au dernier domicile parisien de Jacques Chirac, au 4 rue de Tournon dans le VIe arrondissement.
La présidente du Rassemblement national Marine Le Pen a salué le président «capable de s’opposer à la folie de la guerre en Irak» tandis que son père Jean-Marie, battu par M. Chirac au second tour de la présidentielle en 2002, estimait que «mort, même l’ennemi a droit au respect».
Le président Emmanuel Macron prononcera à 20H00 une allocution télévisée en hommage à son prédécesseur. Le chef de l’État a renoncé à se rendre à Rodez, où il devait lancer le débat national sur les retraites dans la soirée.
Une Récompenses internationale:
• Grand-Croix de la Légion d’honneur (1995)
• Grand-Croix de l’Ordre national du mérite (1974)
• Croix de la Valeur militaire
• Médaille de l’Aéronautique
• Chevalier du Mérite agricole, des Arts et des Lettres, de l’Etoile noire, du Mérite sportif
• Grand-Croix du Mérite de l’Ordre Souverain de Malte
• Officier de l’Ordre national du Québec (1987)
• Grand Croix de l’Ordre des Trois Etoiles (Lettonie – 1997)
• Chevalier Grand-Croix au Grand Cordon de l’Ordre du Mérite de la République italienne (1999)
• Grand Collier de l’Ordre du Prince Henry (Portugal – 1999)
• Grand Croix de l’Ordre royal de Saint Olaf (Norvège – 2000)
• Collier de la Croix de Terra Mariana (Estonie – 2001)
• Collier de l’Ordre royal de Carlos III (Espagne – 2006)
• Prix d’Etat de la Fédération de Russie (2007)
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