GABRIEL MIHAI
Dans un entretien au « Journal du Dimanche« , le Premier ministre a énuméré les dossiers sur lesquels le gouvernement entendait agir vite.
Le Premier ministre, il veut mener sa réforme du code du travail sans tarder. Dans une interview au JDD, il assure qu’il discutera avec les partenaires sociaux mais insiste sur «l’urgence de la transformation du pays».
Alors qu’Emmanuel Macron et Édouard Philippe doivent encore bâtir une majorité parlementaire lors des élections législatives des 11 et 18 juin prochain, les deux chefs de l’exécutif ont décidé de mettre en chantier plusieurs gros dossiers sensibles.
Dans un entretien avec Le Journal du Dimanche, le Premier ministre s’est affiché comme le réel porteur de la volonté présidentielle, dont la méthode de travail sera la même pour tout le monde : « collégialité, efficacité, loyauté et exemplarité ». D’autant que le chef de l’État et le chef du gouvernement veulent aller vite dans un certain nombre de domaines, tout en prenant les avis des uns et des autres. Au JDD, Édouard Philippe a livré une première feuille de route pour le gouvernement.
Code du travail
Emmanuel Macron a souvent été critiqué pendant la campagne pour son implication dans la loi Travail, dite loi El-Khomri, mais il a insisté à plusieurs reprises sur la nécessité d’aller vite en matière de réforme du Code du Travail. Un sentiment partagé par le Premier ministre qui insiste sur la volonté du gouvernement de travailler avec les partenaires sociaux en amont. « C’est une réforme majeure, clame-t-il. La réforme du Code du travail a été bien pensée. Nous allons désormais la discuter pour l’enrichir et l’expliquer (…) Mais une fois que la discussion aura eu lieu, il faudra aller vite ».
Le nouveau chef du gouvernement juge que la réforme à mener est «majeure», «puissante» et assure qu’elle passera par une phase de discussion avec les partenaires sociaux et le Parlement. Des discussions qui ne devront cependant pas empiéter sur la rapidité d’exécution de la réforme, Edouard Philippe soulignant qu’il faudra «aller vite» pour la mettre en place.
«On ne peut pas attendre deux ans pour achever cet exercice», annonce clairement le locataire de Matignon. «Emmanuel Macron a entendu la colère des Français. Il sait aussi l’urgence de la transformation du pays», estime t-il encore.
Une discussion qui doit passer par des rencontres bilatérales entre le Premier ministre, la ministre du Travail Muriel Pénicaud et les différentes organisations syndicales, puis par une discussion parlementaire. Discussion, précise-t-il « qui aura lieu à l’occasion du vote de la loi d’habilitation qui permettra au gouvernement de prendre des ordonnances dans le cadre défini par le Parlement ».
Une « médiation de six mois » pour Notre-Dame-des-Landes
Au sujet d’épineux dossier de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le Premier ministre revient sur la « médiation de six mois » que le gouvernement souhaite lancer. « Il est urgent de baisser le niveau de tension sur ce dossier. La médiation va nous y aider. Elle durera six mois. Nicolas Hulot et moi souhaitons vraiment que toutes les options soient sur la table. Puis viendra le temps de la décision et de sa mise en œuvre. »
Visite d’une « maison partagée »
Ce dimanche matin, Edouard Philippe visitait une « maison partagée », un endroit où vivent des personnes valides et handicapées, à Rungis (Val-de-Marne), avec la nouvelle Secrétaire d’État en charge des personnes handicapées, Sophie Cluzel.
CSG
Édouard Philippe souligne également que l’augmentation de 1,7 point de la CSG sera l’un des premiers dossiers sur lequel le gouvernement, et le ministre de l’Économie Bruno Le Maire en tête, devra se pencher. Le Premier ministre ne s’étend cependant pas sur le sujet. « Cette disposition prendra place dans le cadre d’une réforme fiscale guidée par le justice et l »équité », dit-il, « je souhaite que cette réforme soit jugée dans son ensemble ». Il se veut également rassurant envers les retraités qui craignent que cette augmentation n’impacte trop leur pension. « Arrêtons de faire peur aux Français : une large partie des retraités n’est pas concernée par cette mesure », a-t-il ainsi ajouté, précisant que le Président était « attentif aux inquiétudes formulées par les Français ».
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