GABRIEL MIHAI
Le candidat de la droite à l’élection présidentielle française, François Fillon, a affirmé dimanche que «personne ne pouvait l’empêcher d’être candidat», refusant de céder à ceux qui le poussent à se retirer.
Dans l’après-midi, il avait reconnu face à ses partisans sa «part de responsabilité» dans la paralysie de sa campagne, plombée par des soupçons d’emplois fictifs présumés de son épouse et de deux de ses enfants qui pourraient lui valoir d’être prochainement inculpé.
Mais il avait réaffirmé son innocence, assurant qu’il était un homme «honnête», qui avait «passé sa vie au service de l’intérêt général».
« Ils pensent que je suis seul, ils veulent que je sois seul, merci pour votre présence, vous qui avez su braver les intempéries, les injonctions, les caricatures et parfois même les invectives », a lancé François Fillon, sous une pluie battante, aux milliers de partisans réunis à Paris.
Ce « grand rassemblement populaire » organisé près de la tour Eiffel, apparaît comme l’une de ses dernières cartouches pour riposter à ceux qui demandent son retrait à cause du scandale provoqué par les emplois présumés fictifs de sa femme Penelope et de deux de ses enfants.
« Je vous dois des excuses, dont celle de devoir défendre mon honneur et celui de mon épouse alors que l’essentiel est pour vous comme pour moi de devoir défendre notre pays », a martelé le candidat conservateur qui affronte de multiples défections dans son propre camp à 49 jours du premier tour du scrutin.
« Je sais bien, croyez-le, quelle est ma part de responsabilité dans cette épreuve. Au-delà des trahisons, du calendrier judiciaire, de la campagne de dénigrement, c’est bien par ma faute que ce projet que je porte, auquel je crois, auquel vous croyez, rencontre de si formidables obstacles », a-t-il ajouté, admettant avoir fait des « erreurs ».
« Mon examen de conscience je l’ai fait », a-t-il assuré avant de répéter que ce n’était pas à ses détracteurs de le pousser vers la sortie.
« Fillon, tiens bon, la France a besoin de toi », scandaient les milliers de partisans rassemblés, dans une marée de drapeaux bleu-blanc-rouge. Quelques fidèles l’entouraient sur la tribune mais beaucoup étaient absents.
Son épouse Penelope l’a rejoint sur la tribune à la fin de son discours. Cette femme discrète est sortie de son silence dans une longue interview dimanche. Elle a assuré avoir effectué des « tâches très variées » comme collaboratrice parlementaire et avoir conseillé à son mari de « continuer jusqu’au bout ».
François Fillon dit s’interroger sur « ceux qui doutent et qui fuient le navire ». Depuis sa conférence de presse du 1er mars, François Fillon a vu se multiplier les défections au sein de son camp. Bruno Le Maire, Patrick Stefanini, Thierry Solère… Nombreux cadres de sa campagne ont quitté le navire, une « désertion assumée sans honte » dit François Fillon.
« Je n’aurais pas dû le faire », reconnaît François Fillon – qui se dépeint comme « profondément honnête » – sur la question d’avoir fait travailler son épouse Penelope Fillon. S’il évoque l’embauche de sa femme, le candidat de la droite n’évoque pas le salaire touché par celle-ci et les nombreuses zones d’ombre autour de son rôle réel.
Une réunion du comité politique du parti de M. Fillon, Les Républicains, doit avoir lieu lundi soir «pour évaluer la situation», en raison du scandale provoqué par les salaires perçus par sa femme Penelope et deux de ses enfants pour des emplois présumés fictifs d’assistants parlementaires, qui devrait prochainement valoir au candidat conservateur d’être inculpé. Et trois présidents de région de droite ont déclaré vouloir rencontrer le candidat pour le convaincre d’une «sortie respectueuse».
PHOTOS: IMPACT EUROPEAN / WPA
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