GABRIEL MIHAI
Après Le Canard Enchaîné, une enquête de Mediapart accuse François Fillon d’avoir profité d’un mécanisme de détournement de fonds publics destinés aux sénateurs.
Après le « Penelope Gate », c’est une autre affaire révélée par Mediapart ce vendredi 28 janvier qui éclabousse François Fillon. Le journal révèle que le candidat à l’élection présidentielle n’a pas seulement salarié son épouse avec les fonds publics mis à disposition par le Parlement mais aurait également bénéficié de fonds publics lorsqu’il se trouvait au palais du Luxembourg.
Selon le quotidien en ligne, « des témoignages et des documents comptables » prouveraient que le candidat a profité d’un « mécanisme clandestin de captation de fonds publics » entre 2005 et 2007 lorsqu’il était sénateur. L’entourage du député n’a pas souhaité commenter.
C’est un coup dur pour le candidat de l’élection présidentielle française. Après avoir été mis en difficulté par les soupçons d’emploi fictif accordé à son épouse, Mediapart établit un lien entre le candidat et une enquête déjà ouverte sur les pratiques du groupe « Les Républicains ». Le quotidien explique : « Les sommes siphonnées entre 2005 et 2007 par l’actuel candidat LR à la présidentielle ne dépassent sans doute pas les 25.000 euros mais des juges d’instruction ont d’ores et déjà estimé que le stratagème utilisé, partagé avec nombre de sénateurs UMP entre 2003 et 2014, pouvait relever d’une infraction pénale ».
Le journal explique qu’au lieu de laisser le « trop plein » d’argent dont bénéficiaient les parlementaires pour financer leurs assistants personnels dans les caisses du Sénat, ils le déléguaient à leur « groupe politique ». Une méthode tout à fait légale, sauf que entre 2003 et 2014, les sénateurs UMP « récupéraient en douce » un tiers du crédit qu’ils délivraient au groupe. Une commission que les sénateurs auraient même appelés « la ristourne ».
Selon Mediapart ces sommes ont pu suivre divers circuits : être distribuées directement par le groupe UMP ou bien transiter par une association baptisée Union républicaine du sénat (URS) qui se chargeait de signer les chèques. Interrogé par le journal, l’entourage de François Fillon n’aurait ni affirmé, ni démenti le fait que l’ancien sénateur, aujourd’hui candidat à l’élection présidentielle, ait touché de tels chèques en affirmant « pas de commentaires sur une affaire en cours ».
Le parquet national financier a ouvert une enquête préliminaire, notamment sur des soupçons de «détournement de fonds publics», et lancé ses investigations. Une perquisition a été menée à la «Revue des Deux Mondes», propriété d’un ami de M. Fillon, Marc Ladreit de Lacharrière, car l’enquête vise aussi des soupçons d’abus de biens sociaux : Mme Fillon y aurait été salariée pour environ 5000 euros par mois.
La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique a confirmé samedi avoir transmis aux enquêteurs les déclarations de patrimoine et d’intérêt effectuées par François Fillon comme député, sénateur et ministre.
Le candidat officiel de la droite et du centre a déclaré jeudi 26 janvier sur TF1 : » la seule chose qui m’empêcherait d’être candidat, c’est si mon honneur était atteint, si j’étais mis en examen « .
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