Tous les ans, depuis 17 ans, le festival culturel brésilien organise le lavage des marches de la Madeleine.
A cette occasion, de nombreuses personnalités du sport et du spectacle, d’origine brésilienne sont présentes. Cette année, le footballeur Rai et le chanteur Gilberto Gil ont participé dimanche 1er juillet au défilé dont le thème était « Culture et Sport ». Le père Bruno Horaist, curé de la Madeleine et l’ambassadeur du Brésil à Paris, Paulo Cesar de Oliveira Campo ont accueilli le cortège dont les membres tous vêtus de blanc suivaient des danseurs, musiciens et groupes de capoeira, issus d’écoles de danses et autres collectifs, avant la prière symbolique.
Le Festival Culturel Brésilien du Lavage de la Madeleine est le plus grand événement brésilien dans toute l’Europe. A sa création en 1998, il s’est tenu à l’église du Sacré Coeur puis a été transféré à la Madeleine en 2002. Il accueille chaque année plus de 30 000 personnes et se déroule généralement au mois de septembre sauf cette année où l’association Viva Madeleine, organisatrice de l’événement a voulu le faire coincider avec la Coupe du Monde de Football, sport incontournable de la nation marquant ainsi le lien pour l’inclusion sociale et la paix entre les peuples.
Le défilé traverse durant environ trois heures, cinq arrondissements de Paris, sur 4 km avec 250 chanteurs et artistes, percussionnistes et danseurs, en passant par les Grands Boulevards de la Place de la République à celle de la Madeleine où se déroule le lavage symbolique des marches.
Créé en 1998 par Roberto Chavès, danseur né à Santo Amaro-Bahia-Brésil, il a pour marraine la présentatrice TV, Cristina Cordula depuis 2014 et pour nouveau parrain, Rai, ancien capitaine du PSG et actuellement directeur su Sao Paulo FC, président de la Fondation Golde Letra et de celle de l’actrice-chroniqueuse Gysèle Soares la Franco. L’artiste invité cette année sur le Grand Défilé pour la Paix était Gilbrto Gil, la plus grande star de la musique populaire brésilienne et ancien Ministre de la Culture. L’événement bénéficie du soutien de la Mairie de Paris et de la Région Ile de France depuis 2005, de celui de la Délégation permanente du Brésil auprès de l’UNESCO depuis 2011 en temps que valeur culturelle et fait partie de « La Route de l’Esclave », programme mondial pour la réconciliation, du devoir de la mémoire et de la vérité historique, mais aussi de l’ambassade du Brésil en France.
Le Festival culturel Brésilien c’est aussi le Village Brésilien qui existe depuis 2013 et s’est tenu cette année Place Baudoyer dans le 4ème arrondissement de la capitale les 1er et 2 juillet de 10à 20h. On y trouvait la présence d’un grand écran pour la retransmission des matchs de la Coupe du Monde de Football ainsi que de nombreuses animations (danses, capoeira, DJ, Bossa Nova) dans une ambiance festive et colorée avec des stands de restauration qui ont fait découvrir la gastronomie brésilienne, mais aussi une exposition-vente et un défilé de maillots de bain dimanche en fin d’après-midi.
La culture afro-brésilienne dans la musique populaire locale a été présentée à l’UNESCO le 28 juin par la projection d’un film documentaire Orin : Música para os Orixás en présence du réalisateur Henrique Duarte, suivi d’une table ronde avec ce dernier; André Valeco; Ayrald Petit ; Giba Gonçalves ; Laurène Levif et Leticia Campos.
Par ailleurs, le danseur Brésilien mondialement connu Ranny Lee Joy était à Paris après près ses nombreuses représentations du Roi Lion à New York et Singapore.
Née à Salvador de Bahia, la tradition du Lavage existe depuis plus de deux siècles et demi au Brésil, et représente la deuxième plus grande fête populaire après le carnaval. A l’origine, on l’appelait la « Fête du Senhor do Bonfim » et était fêtée le second dimanche de janvier après le jour des Rois (Dia de Reis).
Pour préparer le Senhor do Bonfim, les membres de la « fraternité des dévots laïcs » obligèrent les esclaves à laver la nouvelle Église de Bonfim, chef d’oeuvre baroque.
Réunis devant la porte fermée de l’église, les esclaves décidèrent ensuite de célébrer la fête sur le parvis et les marches du bâtiment depuis 1774, avec leurs rituels de Candomblé en instaurant une procession rythmée par des chants musicaux. encore aujourd’hui de l’Église de Notre Dame de la Conception de la Plage, patronne de Bahia, jusqu’à Bonfim, avec ses fameux rubans bracelets porte‐bonheur. En 1998, le premier lavage parisien a lieu et en 2002, sur une idée de Roberthino Chavès, danseur au Paradis Latin, l’Association franco-brésilienne « Viva Madeleine »est créée pour valoriser la culture brésilienne en Europe. Cette année, Gilberto Gil a honoré de sa présence le Festival du Lavage de la Madeleine en participant au Grand Défilé pour la Paix. Il a profité de ce passage à Paris pour annoncer la sortie d’un prochain album en solo et parler de l’actualité.
Gilbert Gil, de son vrai nom Gilberto Passos Gil Moreira est né le 26 juin 1942 à Salvador de Bahia au Brésil. Il grandit à Ituaçu, un petit village de l’Etat de Bahia. A 10 ans, va à l’école à Salvador. C’est à cet âge-là qu’il commence l’accordéon et la guitare, il décide à 20 ans de se lancer dans la musique. Diplômé en gestion, il obtient son premier emploi dans l’entreprise Gessy Lever (actuelle Unilever) à São Paulo. Mais la musique devient sa principale activité dans les années 1960 où il devient célèbre au sein du mouvement tropicaliste. Très vite, sa musique située entre bossa-nova et reggae propulse le chanteur, musicien et compositeur au sommet de son art.
Il joue de la Bossa Nova puis compose des chansons politiques avec son ami Caetano Veloso. Ils sortent en 1963 leur premier single; il faudra attendre 1968 pour la sortie de leur premier album « Tropicalia ou Panis et Circenses ». Arrêtés pour subversion suite à la création de leur mouvement politique du tropicalismo, ils passent 3 mois en prison, et décident de s’envoler pour Londres où Gilberto Gil collabore avec plusieurs grands groupes, dont les Pink Floyd. Au cours des années 1970, le musicien effectue une tournée aux États-Unis où il rencontre Jimmy Cliff avec qui il travaille et écrit en 1980 une version portugaise de « No Woman, No Cry ».
Parallèlement à sa carrière musicale, il s’implique dans la vie politique de sa ville. En 1980, il devient conseiller municipal à Salvador de Bahia,luttant pour diverses causes sociales, il est nommé Ambassadeur de bonne volonté par l’ONU. Fraîchement élu.En 2003, le président Lula da Silva décide de le nommer ministre de la Culture. Après cinq ans passés à ce poste, Gilberto Gil décide de retourner à son premier amour, la musique tout en voyageant aux quatre coins du monde, dans les endroits les plus reculés comme en Australie u pays des Aborigènes, dans les townships d’Afrique du sud ou en Amazonie au contact des Indiens, à l’affût de nouvelles tonalités; c’est ce qu’on retrouve dans le film réalisé en 2013 à son sujet, « Viramundo »de Pierre-Yves Borgeaud.
Malgré son retour à la musique et ses ennuis de santé en 2016, Gilberto Gil continue la politique à travers ses concerts donnés dans un moment critique pour le pays suite à la destitution de la présidente Dilma Rousseff et parmi lesquels on compte ceux réalisés par le trio qu’il a formé avec Gal Costa et Nando Reis pour le centenaire de la naissance du politicien brésilien Ulysses Guimarães (1916-1992), célèbre opposant à la dictature militaire (1964-1985). Plus récemment, il s’est élevé contre l’assassinat à Rio de Marielle Franco, jeune conseillère municipale de gauche et voix des activistes des droits de l’homme qui luttait contre les violences policières.
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