Des milliers de « gilets jaunes » se sont mobilisés partout en France samedi pour un « acte VIII » émaillé de heurts et affrontements avec les froces de l’ordre.
Quelque 25.000 gilets jaunes, selon la police, défilaient samedi dans un calme relatif à travers la France pour «l’acte VIII» de leur mobilisation, émaillé de heurts avec les forces de l’ordre à Paris et dans certaines villes de province. Face à la multiplication des incidents en fin d’après-midi, le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, a appelé sur Twitter «chacun à la responsabilité et au respect du droit».
Alors que le défilé parisien, parti des Champs-Élysées, s’était déroulé dans le calme dans la matinée, des heurts ont éclaté dans plusieurs quartiers dans l’après-midi, avec des jets de projectiles sur les forces de l’ordre qui ont répliqué par des tirs de lacrymogènes notamment sur les quais de Seine, dans le centre de la capitale.
Des incidents ont ensuite éclaté sur une passerelle reliant les deux rives de la Seine. Un gendarme a été blessé et évacué par les sapeurs-pompiers, selon la gendarmerie.
Un feu s’est également déclaré dans une péniche-restaurant amarrée près du musée d’Orsay. Plusieurs scooters, une voiture, des poubelles ont été incendiés sur le boulevard Saint-Germain, quartier huppé du centre prisé des touristes, où des barricades de fortune ont été érigées.
Le porte-parole du gouvernement et une partie de son équipe ont été évacués de leur ministère ce samedi 5 janvier après l’intrusion de plusieurs manifestants en marge de l’acte 8 des « gilets jaunes ».
Le porte-parole du gouvernement explique qu’il était « en train de travailler » lorsque les personnes ont réussi à ouvrir les portes du bâtiment. « Il y avait des ‘gilets jaunes’, des gens habillés en noir (…) qui ont pris un engin de chantier qui était dans la rue, ont défoncé la porte du ministère (…) et cassé deux voitures », a-t-il détaillé.
Avant de poursuivre : « Mon officier de sécurité est entré dans mon bureau et m’a dit ‘monsieur le ministre’, il faut partir ». « Ce n’est pas moi qui suis visé, c’est la République », a souligné le porte-parole.
A Rouen, où au moins entre 1.000 et 2000 personnes défilaient, un manifestant a été touché à la tête par des tirs de lanceurs de balles de défense et au moins deux «gilets jaunes» ont été interpellés.
A Montpellier, quatre CRS ont été légèrement blessés à la suite de jets de pierres et de bouteilles dans le secteur de la gare Saint-Roch, où la situation restait «tendue», avec entre 300 et 400 «gilets jaunes», selon la Direction départementale de la sécurité publique.
A Lyon, plusieurs milliers de «gilets jaunes» ont bloqué dans les deux sens l’autoroute A7 qui traverse la ville, créant des bouchons en amont des voies coupées à la circulation en ce jour de retour de vacances.
Un peu partout en France, les cortèges de «gilets jaunes», insensibles aux concessions de l’exécutif et au futur grand débat national, s’étaient pourtant ébranlés dans le calme aux cris de «Macron démission» et de «Stop à l’injustice fiscale» pour cette première mobilisation de l’année 2019.
Avec une mobilisation en hausse par rapport à samedi dernier, Bordeaux et Toulouse (sud-ouest) s’imposaient parmi les principaux bastions du mouvement.
Précédés d’une banderole proclamant « Unis, le changement est possible », quelque 4600 « gilets jaunes » défilaient à Bordeaux dans le calme, alors que ces rassemblements s’y sont toujours terminés jusqu’à présent par des heurts avec les forces de l’ordre à la tombée de la nuit. À Toulouse, ils étaient 2000, contre 1350 samedi dernier.
Près de 50 000 personnes se sont mobilisées samedi, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur. On a compté près de 4600 manifestants en jaune à Bordeaux, 3500 à Paris, 1000 à Clermont-Ferrand, 2000 à Nantes, 3000 à Caen, 200 à Rennes, 800 à Lille, 800 aussi à Tours, 2500 à Valence, 2000 à Toulouse, 350 à Châteauroux, 1300 à Rouen, 600 à Bayonne ou 200 environ au Mans.
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