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24 novembre 2024

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Homme abattu à Orly: il était «détecté comme radicalisé», les autorités interrogent le père et le frère du suspect

GABRIEL  MIHAI

Un homme a tiré sur des policiers samedi vers 7h du matin lors d’un contrôle routier à Stains (Seine-Saint-Denis), samedi matin, blessant légèrement l’un des agents. Vers 6h55 samedi, l’homme a blessé un policier avant de voler un autre véhicule et de prendre la fuite, ont précisé ces sources.

La police indique qu’il y a un lien entre cet incident et une agression survenue un peu plus tard à l’aéroport d’Orly-Sud, selon des sources policières. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Le Roux, a déclaré que l’homme abattu était « connu des services de police et de renseignement ». Cet homme est soupçonné d’avoir « ouvert le feu » lors d’un contrôle routier à Garges-lès-Gonesse (Val-d’Oise) à proximité de Stains (Seine-Saint-Denis) vers 7H00, blessant légèrement un policier. Il a ensuite été « repéré » à Vitry-sur-Seine (Seine-Saint-Denis) pour un « car jacking », avant de se rendre à Orly, a détaillé le ministre, s’exprimant depuis l’aéroport.

L’homme est un Français de 39 ans, connu pour des faits de droit commun, a-t-on appris de sources proches de l’enquête. Selon des sources proches de l’enquête, Ziyed Ben Belgacem était fiché «J» au Fichier des personnes recherchées (FPR), en raison de son placement sous contrôle judiciaire pour des faits de vol à main armée, mais il n’était pas recherché. Son casier comporte «neuf mentions» pour des faits de droit commun. « Détecté comme radicalisé », il avait fait l’objet en 2015 d’une perquisition administrative, qui « n’avait rien donné », a précisé une source policière.

Vers 8h30, l’assaillant se positionne derrière la femme qui ferme le groupe. Il pointe un pistolet sur sa tempe et la menace. La scène dure quelques secondes et l’homme est mis en joue par les militaires. Au même moment, il tente de s’emparer du Famas, le fusil d’assaut automatique de l’aviatrice. Les deux basculent en arrière et tombent au sol. L’homme est abattu alors qu’il tient dans ses mains l’arme de la militaire, accrochée en bandoulière. Une opération de déminage a été effectuée et aucune trace d’explosif n’a été retrouvée sur le corps du forcené. Aucun voyageur n’a été blessé durant cette attaque.

Samedi vers midi, les enquêteurs ont placé en garde à vue son père et son frère, qui se sont présentés d’eux-mêmes au commissariat. Selon leurs déclarations, l’assaillant les a contactés en disant « j’ai fait des bêtises. j’ai tiré sur des gens et on m’a tiré dessus ». Des perquisitions étaient également en cours à son domicile de Garges-lès-Gonesse dans l’après-midi.

A Paris-Orly, deuxième aéroport parisien, le trafic a été totalement interrompu à 08H50, une vingtaine de minutes après l’agression, survenue dans la zone publique de l’aéroport au premier au premier étage du terminal Sud.

Selon le porte-parole du ministère de l’Intérieur Pierre-Henry Brandet, près de 3.000 personnes ont été évacuées de ce terminal, alors que les passagers qui se trouvaient dans le terminal Ouest ont été temporairement confinés.

Les vols, suspendus au départ comme à l’arrivée, ont toutefois commencé à reprendre partiellement samedi en milieu de journée, après quatre heures d’interruption.

« S’agissant d’Orly-Ouest, le terminal est ouvert de nouveau donc le trafic va reprendre progressivement », a indiqué sur Europe 1 le PDG d’ADP Augustin de Romanet. Concernant Orly-Sud, « les arrivées vont pouvoir de nouveau se réaliser » mais pour les départs « on risque de devoir attendre quelques heures avant de rouvrir le terminal », a-t-il ajouté.

La fermeture des deux terminaux a obligé les autorités aéroportuaires à dérouter de nombreux vols notamment vers Roissy, les passagers des avions présents sur le tarmac d’Orly ayant eu pour leur part pour consigne de rester à bord des appareils.

Selon ADP, 13 avions au total ont été concernés par cette mesure de confinement, 11 à Orly-Ouest et 2 à Orly-Sud. « Les 1.500 personnes qui se trouvaient » à bord « sont en train d’être débarquées », « donc nous sommes en train de revenir à la normale », a précisé Augustin de Romanet.

Selon un porte-parole de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC), 29 avions au total ont été déroutés samedi matin vers d’autres aéroports. Parmi eux, 28 ont atterri à Roissy, le dernier s’étant posé à Beauvais.

« En tout, 6.000 passagers sont concernés », a indiqué à l’AFP ce porte-parole, précisant que 216 vols étaient prévus samedi au départ d’Orly, et 216 autres à l’arrivée.

Selon le PDG d’Aéroports de Paris, Augustin de Romanet, le retour à la normale complet devrait intervenir dimanche matin. Le président d’ADP a invité les voyageurs qui devaient se rendre à Orly à appeler leur compagnie aérienne pour vérifier le maintien de leur vol, ou à consulter le site de Paris-Aéroports.

Le chef de l’État, en visite en Isère ce samedi, a salué « le courage exceptionnel des forces de sécurité » en référence à l’attaque qui a eu lieu le matin même à l’aéroport d’Orly. Un homme s’est emparé de l’arme d’un militaire de l’opération Sentinelle avant d’être abattu.

Avant d’entamer sa visite au CEA de Grenoble, le Président de la République a pris la parole aux alentours de 14h30 pour « saluer le courage et le comportement exceptionnel des forces de sécurité, en référence à l’attaque qui a eu lieu le matin même à l’aéroport d’Orly. Ils ont pu mettre hors d’état de nuire l’individu dans des conditions extrêmement délicates. »

François Hollande a également tenu à saluer les soldats de l’opération Sentinelle dans sa courte allocution : « Ceux qui s’interrogeaient encore sur le rôle de l’opération Sentinelle, c’est à dire la présence de militaires dans des lieux publics (aéroport, gares etc) doivent comprendre que ce renfort des militaires pour nos forces de sécurité est essentiel. »

 

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