Matteo Salvini, l’homme fort du gouvernement italien et chef de la Ligue (extrême droite) a réclamé jeudi des élections anticipées le plus «rapidement» possible, décrétant l’éclatement de la coalition au pouvoir et a immédiatement adressé un courrier au gouvernement de la Norvège, dont le navire Ocean Viking bat pavillon.
Deux points importants pour la Ligue sont la clarification des élections anticipées pour la mise en place d’un gouvernement stable et la résolution des problèmes de l’émigration clandestine sur le territoire de l’Italie et dans les eaux de la Méditerranée.
La formation d’une nouvelle majorité parlementaire, qui pourrait inclure le M5S et la gauche, semble improbable compte tenu de l’affaiblissement de ces deux camps et de leur opposition affichée à une telle perspective.
Sinon, des élections anticipées pourraient être convoquées pour octobre : créditée de 36 à 38 % des intentions de vote selon les sondages, la Ligue devrait en sortir largement victorieuse et gouverner quasi-seule, en s’alliant avec le petit parti Fratelli d’Italia (extrême droite).
Cependant, le président Sergio Mattarella insiste régulièrement sur la nécessité d’avoir un gouvernement en place à l’automne pour élaborer le budget, dont la première version doit être soumise à l’Union européenne avant la fin septembre.
L’opposition de droite et de gauche à la coalition populiste a appelé à une démission du chef du gouvernement Giuseppe Conte, estimant qu’il n’y avait « plus de majorité » au Parlement.
Le très populaire Matteo Salvini, pointé du doigt comme instigateur de la crise, a laissé planer le doute sur ses intentions. Au lieu de démarrer en fanfare le tour des plages qu’il avait annoncé, il s’est enfermé avec M. Conte pour une longue discussion.
Lors du dernier vote parlementaire mercredi avant la pause estivale, le Mouvement 5 Etoiles (anti-système) de Luigi di Maio a voté contre le projet de ligne à grande vitesse Lyon-Turin, fermement soutenu par la Ligue de Matteo Salvini (extrême droite), provoquant une crise politique.
Le ministre italien de l’Intérieur, Matteo Salvini, qui a fait éclater jeudi la coalition populiste en Italie et mène déjà campagne en vue de probables élections à l’automne, a immédiatement adressé un courrier au gouvernement de la Norvège, dont le navire Ocean Viking bat pavillon.
« L’Italie n’est pas juridiquement tenue, ni disposée à accueillir les immigrés clandestins non identifiés, se trouvant à bord de l’Ocean Viking », a-t-il écrit. Oslo n’a pas réagi dans l’immédiat, mais le ministre norvégien de la Justice et de l’Immigration, Jøran Kallmyr (droite populiste), a déclaré à la télévision publique que les migrants devaient être « ramenés en Afrique, en Tunisie ou en Libye ».
Après la réaction de l’émigration massive vers l’Europe, le Premier ministre hongrois a refusé d’accepter sur son territoire les clandestin et la décision de l’UE entre 2016 et 2018, mais aujourd’hui, la Norvège et l’Italie, ou la Grèce, approuvent l’idée du premier ministre hongrois, Victor Orban.
Plus de 80 migrants, ont été secourus samedi matin par l’Ocean Viking au large des eaux libyennes, selon un premier décompte de Médecins sans frontières communiqué et SOS Méditerranée pour prendre le relais de l’Aquarius.
Le sauvetage de vendredi avait déjà permis de récupérer 85 personnes dont cinq femmes et quatre enfants.
L’embarcation, un canot pneumatique blanc, a pu être repérée grâce à la présence d’un avion effectuant des survols répétés, a expliqué le chef de mission de MSF, Jay Berger. «Mais l’avion n’a jamais cherché à entrer en communication avec nous», a-t-il précisé. C’est en remontant vers le nord pour suivre la trajectoire de l’avion que l’Ocean Viking a pu secourir le canot.
Les avions des forces européennes patrouillent régulièrement au-dessus de la Méditerranée centrale pour repérer les embarcations qui quittent les côtes libyennes, profitant en ce moment de conditions météo clémentes. Environ 170 personnes, toutes originaires d’Afrique sub-saharienne, se trouvent désormais à bord du bateau humanitaire qui a quitté Marseille dimanche dernier.
Parallèlement, le ministre italien renvoyait vers l’Espagne les migrants bloqués à bord du navire humanitaire Open Arms, qui fait du sur-place au large de l’île italienne de Lampedusa.
Dans la nuit de vendredi à samedi, l’Open Arms a encore recueilli dans les eaux internationales 39 personnes, qui ont rejoint les 121 migrants déjà présents à bord, a tweeté le fondateur de l’ONG du même nom, Oscar Camps.
Vendredi matin, l’acteur américain Richard Gere est monté à bord pour rencontrer l’équipage et les migrants, dont une trentaine sont mineurs.
« Je viens d’arriver depuis Lampedusa, nous avons apporté autant d’eau et de nourriture que possible pour tout le monde à bord », a annoncé l’acteur dans une vidéo diffusée par l’ONG espagnole Proactiva Open Arms.
« Tout le monde va bien », mais ils ont besoin « de rejoindre un port libre, de descendre du bateau et de commencer une nouvelle vie », a insisté l’acteur, qui doit participer samedi matin à une conférence de presse à Lampedusa.
« J’espère qu’il bronze un peu et qu’il en profite », a raillé M. Salvini à propos de l’acteur, en lui conseillant d’emmener les migrants à Ibiza.
Jeudi, le président du Parlement européen, l’Italien David Sassoli, a réclamé une « aide urgente et une distribution équitable » des migrants présents à bord de l’Open Arms, dans un courrier adressé au président de l’exécutif européen, Jean-Claude Juncker.
Vendredi, un porte-parole de la Commission européenne a confirmé que, contrairement à de nombreux cas précédents, aucune médiation n’était en cours depuis Bruxelles pour trouver une solution, dans la mesure où aucun pays membre ne l’avait réclamée.
« Nous avons cependant […] contacté les pays membres pour leur demander de faire preuve de solidarité », a-t-il ajouté.
Le 22 juillet, le président français Emmanuel Macron avait annoncé un accord entre 14 pays européens sur un « mécanisme de solidarité » pour répartir les migrants secourus en Méditerranée, à condition qu’ils débarquent en Italie.
À bord de l’Ocean Viking aussi, les secouristes installaient les migrants pour un séjour risquant de se prolonger.
Chacun a reçu un kit d’urgence préparé par MSF – vêtements secs, couverture, biscuits protéinés, brosse à dents… – avant de prendre ses quartiers dans les conteneurs aménagés sur le pont, l’un pour les hommes, l’autre pour les femmes et les enfants.
Leurs parois sont décorées de peintures d’animaux et de dessins. « Quand ils ont vu ça, beaucoup ont souri, ils ont compris que nous n’étions pas un cargo qui passait par hasard mais que nous étions là pour eux », a relevé une responsable de MSF à bord.
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