Les enfants ont le don de s’inventer de belles histoires. Rien qu’avec deux poupées ils imitent, créent et imaginent. C’est le cas d’Alice, une petite fille de 7 ans. En jouant avec sa Barbie et son Ken, elle donne vie à ses parents. À travers ses mots et son regard, elle dépeint le couple qu’ils forment. L’imaginaire fait place à la réalité. Le portrait qu’elle en fait les éloignent de l’image idyllique qu’ils donnaient.
Ne dit-on pas que la vérité sort de la bouche des enfants ?
Voici deux êtres narcissiques gâtés physiquement par la nature, tant beaux et gentils qu’abjectes, tellement façonnés par la société de consommation, qu’ils en sont eux-mêmes devenus des produits. Pour l’auteure Léonore Confino « Avec ces trentenaires « actifs », je voulais interroger les possibilités de l’amour dans le quotidien des grandes villes : stress, hyper-connexion, indifférence, comment trouve -t-on de la place pour aimer l’autre ?
Et notre corps, à quoi nous sert-il puisque ses moindres besoins sont assouvis en quelques clics, avec livraison express ? Le désir peut-il survivre si notre animalité disparait ?
Leur fille va inconsciemment être leur miroir caricatural, pointant l’absurdité de leur état à la dérive. « Se dire la vérité tout en continuant à se mentir, se mentir pour pouvoir se dire la vérité » comme le formule Côme de Bellescize, le metteur en scène. Mais in fine, ce jeu entre poupées, ne serait-il pas une apologie à l’amour ?
« Les beaux » de Léonore Confino, une idée originale qui invite à la réflexion, mise en scène par Côme de Bellescize – Avec Élodie Navarre et Emmanuel Noblet – Théâtre du Petit Saint-Martin (Paris Xème) – Réservations : 01 42 08 00 32 – www.petitStMartin.com – Texte publié aux éditions Actes Sud-Papiers sous le titre Enfantillages.
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