Depuis 1988, le 1er décembre est la Journée mondiale de lutte contre le sida. Pour l’Onusida, le rythme est insuffisant pour espérer contrôler l’épidémie en 2030.
Trente ans après la première Journée mondiale de lutte contre le sida, l’épidémie de HIV est à un point d’inflexion. Pour la première fois depuis le début du siècle, le nombre de décès est passé sous la barre du million (900 000). Le nombre de personnes vivant avec le virus a commencé à décliner. Celles qui ont accès aux traitements antirétroviraux sont trois fois plus nombreuses qu’en 2010.
Le Sida est dû au virus VIH qui infecte de cellules du système immunitaire, entraînant l’immunodéficience acquise. Dans un contexte où le système immunitaire est affaibli, des pathologies et des infections opportunistes se développent et compromettent la survie du patient.
En 1988, l’Assemblée générale avait exprimé sa vive préoccupation devant la pandémie de sida. Notant que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait choisi la date du 1er décembre 1988 comme Journée mondiale du sida, l’Assemblée a souligné l’importance de cette manifestation (résolution 43/15). Aujourd’hui, plus de 41 millions de personnes sont séropositives et sidéennes. La journée mondiale de lutte contre le SIDA n’est pas la seule occasion de revenir sur ce dossier brûlant, mais en insistant sur le fait que nous devons être tous ensemble contre le SIDA, elle a toute sa place dans le calendrier des journées internationales.
« Il y a une crise de la prévention », s’inquiète Michel Sidibé, directeur de l’Onusida (l’agence de l’Onu chargé de la maladie). Les nouvelles infections régressent aussi, mais dans une proportion bien inférieures aux objectifs intermédiaires fixés pour 2020 : passer en dessous de 500 000 infections et 500 000 décès d’ici à deux ans semble inatteignable.
Dans certaines régions, comme l’Est de l’Europe, on a même atteint l’an dernier des records d’infections (160 000) rapporte l’Organisation mondiale de la santé. En cause, là comme dans d’autres régions du monde, les lois, politiques et pratiques discriminatoires contre les populations les plus exposées ou les malades. Mais aussi un certain relâchement de la vigilance individuelle, comme en témoigne la recrudescence d’autres maladies sexuelles, aux États-Unis comme en Europe.
En France, d’après le bulletin épidémiologique hebdomadaire du 29 novembre 2016, en 2010, 652 personnes séropositives sont décédées : 34,8 % d’hétérosexuels français, 29 % d’utilisateurs de drogues, 26,5 % d’hommes ayant des relations avec des hommes et 9,7 % d’hétérosexuels étrangers. Les causes des décès variaient en fonction des groupes : le Sida était la cause principale du décès chez 42,9 % des hétérosexuels étrangers et 32,9 % des hommes ayant des relations avec des hommes. Les décès dus à des atteintes hépatiques étaient particulièrement élevés chez les utilisateurs de drogues en intraveineuse (24,3 %) contre 4,8 % à 6,9 % pour les autres. Les décès par cancer étaient plus fréquents chez les hétérosexuels français (29,5 %).
Santé Publique France estime le nombre de porteurs du VIH à 172 700 dans l’Hexagone, dont 24 000 ignorant leur statut. Cette proportion n’évolue plus « depuis plusieurs années », selon l’Inserm. Autre chiffre inquiétant, un quart des séropositivités se font toujours à un stade trop tardif, alors que la maladie a commencé à évoluer.
Certains outils sont sous-utilisés, comme les autotests vendus en pharmacie, mais à un coût (20 €) trop élevé. Le remboursement de préservatifs par l’Assurance maladie, annoncé cette semaine par la ministre de la Santé, est un petit pas.
Le VIH est souvent présent en co-infection avec d’autres virus comme les hépatites B et C. La co-infection VIH-tuberculose est un problème majeur de santé publique en Afrique, où le VIH serait lié à l’augmentation des cas de tuberculose ces dix dernières années. D’après l’OMS, la tuberculose est responsable de 13 % environ des décès par Sida dans le monde.
« Ce sont des pistes vers une rémission ». En France il faut savoir d’abord, que le budget consacré à la recherche sur le VIH, c’est environ 50 millions d’euros par an. Un budget conséquent qui permet notamment de travailler sur l’amélioration de la vie des patients. Limiter les effets secondaires des traitements, simplifier et alléger la prise des médicaments qu’ils doivent prendre à vie. Justement, une étude française est en cours, et dès 2019 elle dira par exemple, si chez certains malades on peut passer à 1 comprimé 4 jours sur 7 au lieu de tous les jours.
Enfin la recherche d’un vaccin préventif contre le Sida est toujours une priorité absolue, une dizaine de « candidat vaccins » sont en cours d’expérimentation dans le monde, dont au moins 2 en France. On en saura plus sur leur niveau d’efficacité d’ici 2020.
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