Julien Saada : « J’aspire à devenir demain en France la référence en optique à domicile »
Il exerce le métier d’opticien. Sa particularité est de ne pas le faire en boutique. Alors qu’il se rêvait architecte, Julien Saada, a eu la fibre … optique. Comme toute une nouvelle génération avec lui, il a choisi de l’amener à domicile. Au-delà du gain de temps, d’énergie et de gestion administrative, ce service personnalisé est-il une nouvelle tendance ou réellement un nouveau mode de consommation, qui par là-même, démocratise une profession ? Explications avec le fondateur des « Opticiens de demain », à quelques semaines du grand lancement de la première application d’essayage de lunettes en réalité augmentée.
Journal Impact European : Un opticien qui se déplace à domicile, c’est original comme démarche …
Julien Saada : Ça l’est. Elle est venue d’une prise de conscience que j’ai eu lorsque je travaillais en magasin. J’ai dû me déplacer en maison de retraite, voir une personne âgée. Le simple fait d’échanger avec cette dame, lui avait redonner le sourire. J’ai trouvé ça très épanouissant.
JIE : C’est de là qu’est né le concept « Les opticiens de demain » ?
JS : Tout à fait. L’idée était de développer la même offre qu’en boutique, mais à deux différences près. Par ce service, le client n’a plus besoin de se déplacer, puisque c’est nous qui venons vers lui que ce soit à son domicile ou sur son lieu de travail. Et, à devis équivalent, nos prix sont entre 25 et 35% moins élevés du fait que nous n’ayons pas eu à investir dans un magasin. Aussi, tout ce gain de frais, nous permet de proposer des prix plus attractifs.
JIE : Que les choses soient « claires », vous n’êtes pas praticien ?
JS : Quelque fois les gens m’appellent docteur, mais non, je ne suis pas ophtalmo. Je suis opticien visagiste. En revanche, je travaille en partenariat avec des ophtalmos.
JIE : Vous intervenez donc à partir de l’ordonnance établie par l’ophtalmo…
JS : Je vérifie en effet les corrections prescrites. Si elles ne vont pas ou plus, j’ai le droit grâce à un décret sorti en 2007, j’ai les compétences et le matériel nécessaire pour réaliser un examen de vue complémentaire et rectifier les corrections.
JIE : Vous êtes donc diplômé et expérimenté ?
JS : Comme tout opticien qui se respecte, oui ! Je suis diplômé d’optique. J’ai également suivi diverses formations qui m’ont permis d’acquérir des connaissances en termes de pathologie oculaires liées à l’âge, d’adaptation en verres progressifs, de contactologie et en vision de l’enfant.
JIE : Et vous êtes également partie de l’association des opticiens à domicile de France …
JS : J’ai été le premier a développé ce concept en 2014. Aujourd’hui, nous sommes près d’une soixantaine.
JIE : Comment vous démarquez-vous de vos confrères ?
JS : Eux, ne pensent qu’Ehpad, donc que personnes âgées Moi, je réponds à cette demande et à toutes les autres.
JIE : C’est-à-dire ?
JS : A toutes les personnes qui ne peuvent pas se déplacer parce qu’elles n’en ont pas envie ou pas le temps.
JIE : D’où l’application mobile d’essayages de lunettes en réalité augmentée que vous allez très prochainement lancer ?
JS : L’application permet de réaliser un essayage virtuel de toutes les moutures depuis un téléphone portable ou une tablette. Il est possible de sélectionner jusqu’à 24 modèles et de faire une demande de rendez-vous en ligne avec un opticien à domicile qui se déplacera à la convenance du client pour faire essayer cette sélection et valider le choix des lunettes et des verres.
JIE : La demande est-elle conséquente ?
JS : De plus en plus du fait que nous sommes en train de démocratiser l’optique dans la façon de faire.
JIE : Avez-vous créé une demande ou plutôt une tendance ?
JS : Le domicile aujourd’hui existe dans beaucoup de secteurs. Il existe des médecins, des infirmières à domicile. On se fait livrer ses courses, ses commandes. Le besoin dans celui de l’optique, tout comme la demande, ont toujours existé, mais aucune offre jusqu’à présent ne leur répondait. À l’heure d’Amazone, les gens ne veulent plus se déplacer. Par contre, ils ont besoin d’avoir un professionnel de santé face à eux pour les conseiller, les rassurer, leur donner des infos dans le choix des verres et des montures.
JIE : Votre relation avec le client est donc différente ?
JS : Totalement. Le déplacement à domicile crée une proximité. L’achat de lunettes devient un moment convivial. Une réelle relation se met en place et avec l’application, elle sera unique au monde, car jusqu’à présent, cette expérience dans le secteur de l’optique, n’existait pas.
JIE : Quels sont les avantages à vous solliciter plutôt que d’aller en magasin ?
JS : Ceux de ne plus se déplacer, d’avoir un coût moins cher qu’en magasin et l’assurance d’être servi par un opticien aux petits soins de ses clients.
JIE : Et quelles sont vos obligations ?
JS : Celles d’être présent, à proximité de mes clients.
JIE : Comment vous faites-vous connaître ?
JS : Par le bouche à oreille et pour l’application, via des newsletters sur les réseaux sociaux.
JIE : Quelle offre proposez-vous quant au choix des montures ?
JS : J’ai plus de 1000 références. Lorsque j’ai rendez-vous avec un client, je préétablis en amont une sélection de 200 modèles à partir de sa photo et en m’appuyant sur la morphologie de son visage, de son style, de son âge, de la couleur de ses yeux et de ses cheveux. Grâce à l’application, le client aura désormais la possibilité de faire son choix lui-même. Il pourra essayer toutes les montures et sélectionner jusqu’à 24 modèles susceptibles de lui plaire.
JIE : Pour la qualité des verres, comment cela se passe-t-il ?
JS : Je ne travaille qu’avec des verriers français avec une garantie d’adaptation sur deux mois.
JIE : Qu’en est-il du suivi ?
Toutes les montures sont garanties deux ans. Un SAV sera également assuré via l’application par simple envoi de photo ce qui me permettra d’identifier le besoin pour commander la pièce à changer et l’apporter au client pour la remplacer.
JIE : Au-delà du choix, de l’ajustement des verres et des montures, de la vérification des corrections, vous occupez-vous de tout ce qui est gestion du 1/3 payant auprès des mutuelles comme en magasin ?
JS : Bien sûr. Je m’occupe du tiers payant sécurité sociale et auprès de la plupart des mutuelles.
JIE : En résumé, avec vous, c’est simple comme un coup de fil …
JS : (Rires) oui avec une carte mutuelle, l’ordonnance de l’ophtalmo et une photo.
JIE : Cette prestation de service est donc promue à se développer et à avoir un bel avenir devant elle ?
JS : Aujourd’hui, je suis présent en Ile de France et en région PACA. L’application que je lance va me servir de laboratoire. Si les demandes se développent, je pourrai alors comme souhaiter, me déployer sur tout le territoire.
JIE : Que peut-on vous souhaiter ?
JS : Que mes clients soient toujours contents de moi et de développer une ouverture sur tout le territoire français. J’aspire à devenir demain en France la référence en optique à domicile.
Plus d’infos sur : www.lesopticiensdedemain.com
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