Le parcours entre Bastille et Hôtel de Ville est le premier événement après l’inauguration des 150 ans de la Commune, Butte Montmartre.
La « Commune de Paris » a débuté le 18 mars 1871. Elle a duré 72 jours et a fini par « La semaine sanglante » du 21 au 28 mai où environ 20 000 communards furent tués par les Versaillais.
31 octobre 1870: première tentative d’instituer une Commune. Le 28 janvier 1871, Jules Favre signe un armistice avec Bismarck. L’accord prévoit l’élection puis la convocation d’une assemblée nationale qui devra décider si elle accepte une paix définitive.
La Bastille et la Commune
La place de la Bastille est un lieu emblématique, point de départ de nombreuses révoltes depuis 1789. Elle fut le point de départ des révoltes de juin 1832 et 1848. Le 26 février 1871, les bataillons envoyés par l’armée régulière pour occuper la place de la Bastille doivent se retirer suite à une fraternisation avec la foule. Début mars, la Garde nationale tente de récupérer les canons de la Garde nationale entreposés place des Vosges.
Le 18 mars, des barricades barrent l’entrée de la rue de la Roquette et du faubourg St Antoine, obligeant les troupes gouvernementales de se replier. Une partie des soldats fraternisent avec la garde nationale.
Pendant les 72 jours de la commune, la Bastille reste un lieu de mobilisation et de rassemblements. Lors de la semaine sanglante, les « Fédérés » ont verrouillé le 24 mai la place en érigeant des barricades à l’entrée de tous les accès de la place. A partir du 25 mai, la bataille fait rage entre les troupes des Fédérés et les « Versaillais ». Place de la Bastille, de nombreux immeubles s’écroulent sous les coups de canon. La Bastille tombe le 26 mai 1871. Les anciens » Communards » se regroupent le 23 mai 1880 pour la première montée au « Mur des Fédérés ».
Les femmes et la Commune
Direction 17 rue St Antoine, devant le temple protestant, où se trouvait une barricade défendant la Bastille. C’est ici qu’Anne Joseph Théroigne de Méricourt vécut en 1789. Ce fut une des figures féminines les plus radicales de l’époque. Elle réclamait notamment pour les femmes le droit de voter dans les sociétés, clubs et assemblées, et celui de s’organiser en corps armé.
Le IVème arrondissement est un haut lieu de lutte pour les femmes. Elles représentent 33 % de la population active parisienne et gagnent moitié moins que les hommes. Dans les ateliers, elles sont très souvent bafouées par leurs patrons et chefs d’équipe engagement précoce contre les Versaillais et en faveur de la Commune.
Le 3 octobre 1870, Les femmes constituent « Les Amazones de la Seine » pour « voler » au secours de Paris. Le journaliste, Félix Belly émet l’idée qu’elles seraient « d’excellentes troupes d’avant-garde ». « Les femmes sont plus actives, plus éveillées, plus courageuses. Elles ne boivent pas et ne fument pas, ce qui les rend supérieur », pense-t-il. Malheureusement, l’idée n’est pas retenue et les femmes ne participent pas aux combats.
La gestion des ateliers abandonnés par les patrons, réfugiés à Versailles, revient à l’Union des femmes pour la défense de Paris et les soins aux blessés. « Les ateliers vous appartiendront, plus d’exploiteurs, plus de maitres » , lit-on sur les affiches.
La commission décide la suppression des amendes sur les salaires. Le 21 mai 1871, elle instaure l’égalité de traitement pour les instituteurs et les institutrices en revalorisant leur salaire.
Les femmes participent pleinement à la mise en oeuvre de l’idéal socialiste et soumettent le projet de constitution de chambres syndicales et fédérales des travailleuses unies.
Victor Hugo et la Commune
L’étape suivante est le musée Victor Hugo, place des Vosges. L’auteur y vécut de 1832 à 1848. Victor Hugo a passé 19 années en exile à Jersey et Guernesey, suite au coup d’état de Napoléon III en décembre 1851. De retour à Paris le 5 septembre 1870, lendemain de la proclamation de la IIIème république, le peuple l’accueille chaleureusement. Il devient député mais démissionne au bout d’un mois. Bien que non officiel, tout le monde recherche sa compagnie Il possède une grande influence. Poètes, gradés de l’armée, hommes politiques se pressent à sa table On compte parmi eux Bainville, Gautier, Louis Blanc, jules Ferry ou Louise Michel (…). Alors qu’on lui interdit de rejoindre la garde nationale, il assiste à la fin du siège de Pais qui souffre d’une forte famine. On mange les chevaux, les rats et même les animaux du Jardin des Plantes, dont les 2 éléphants Castor & Pollux.
Après la chute de la Commune et les fortes répressions, Victor Hugo se bat pour l’amnistie des communards. Il propose en 1876 , un projet de loi pour l’amnistie, alors qu’il est sénateur. Après bien des débats, la première loi d’amnistie, partielle, est promulguée le 3 mars 1879.
Mairie du IVème
Le parcours se prolonge vers la Mairie du IVème arrondissement par la rue de Rivoli. Elle se situe Place Baudoyer. L’architecte Antoine-Nicolas Bailly a conçu sa construction, achevée en 1868.
Jusqu’au 11 juillet 2020, date de création du secteur Paris Centre, qui regroupe les 4 premiers arrondissements, elle abritait les services administratifs. Selon une votation citoyenne la mairie du IIIe arrondissement devient la mairie du secteur et celle du IVème, la « Maison du climat ».
Le peuple a voté massivement pour ses représentants. Les élus sont proches de ceux qui les ont élus, le peuple. Près d’une trentaine vient du monde ouvrier. A cela s’ajoutent de petits boutiquiers, une quinzaine d’employés et 25 intellectuels (journalistes, professeurs, médecins, avocats, ingénieurs). Les mêmes profils se retrouvent dans le 4ème arrondissement, très populaire et pauvre.. Le peuple y a voté massivement pour la Commune. Tous les élus faisaient partie de l’Association Internationale des Travailleurs. A la fin de la Commune, ils furent déportés en Nouvelle Calédonie ou en Suisse.
La Constitution de Chambres syndicales et fédérales des Travailleuses y a lieu le 21 mai 1871.
Face à la Mairie, se trouve la Caserne Lobau. Elle fut le théâtre de tueries de masse lors de la semaine sanglante dès le 21 mai où personne n’échappait à ces exécutions. On fusillait hommes, femmes, enfants, prêtres, ambulanciers (..) souvent suite à des dénonciations. On enterrait ensuite les cadavres à la Tour St Jacques.
Rue François Miron et Eglise St Gervais- Saint Protais
Le périple se poursuit par la rue François Miron, axe typique du Moyen-Age qui n’a pas été trop touché par les travaux haussmanniens. François Miron était à l’origine de la façade de l’ancien Hôtel de Ville, incendié lors de la Commune.
La rue débouche sur la place St Gervais, où se trouve l’église St Gervais-St Protais. De style gothique, elle est célèbre pour sa façade classique reprenant les trois ordres de l’architecture grecque : dorique, ionique et corinthien. Erigée au 13e siècle puis agrandie et embellie au 17e. Sur le parvis, vous pouvez y découvrir un orme dont l’histoire est étroitement attachée au quartier. Cet arbre, n’est plus celui d’origine, mais le successeur d’une lignée d’orme qui ont occupé depuis le Moyen Âge le centre de la place
Durant la Commune, particulièrement lors de la Semaine Sanglante », ces endroits furent des lieux de repression dans le 4ème arrondissement.
L’Hôtel-de-Ville et la Commune
La dernière étape est l’Hôtel de Ville. Victime en 1871 d’un incendie durant la « Semaine Sanglante », il est reconstruit par Ballu et Deperthes avec une façade de style « Renaissance » à l’identique.
En 1871, le siège du Conseil Municipal de Paris, appelé « Conseil des Communes », est à l’Hôtel de Ville.
Le 24 mai 1871, les Communards incendient l’Hôtel de Ville. Le contenu de sa bibliothèque historique et l’état civil des Parisiens part en fumée. C’est aussi le cas d’ autres édifices parisiens, tels le Palais de Justice, le Palais des Tuileries et la Gare de Lyon.
En 1873, le conseil municipal, réfugié au Palais du Luxembourg, lance un concours d’architectes pour la reconstruction de l’Hôtel de Ville. Les travaux s’achèveront en 1882.
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