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22 novembre 2024

JOURNAL IMPACT EUROPEAN

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L’ambassadrice américaine à l’ONU a participé à une manifestation anti-Maduro

Nikki Haley, ambassadrice américaine à l’ONU, au rang de ministre au sein de l’administration de Donald Trump, s’est jointe jeudi à une manifestation d’opposants au président vénézuélien Nicolas Maduro, n’hésitant pas à prendre un mégaphone pour réclamer son départ.

Il existe de très fortes inégalités sociales au Venezuela. Ainsi, près de 60 % des habitants de Caracas s’entassent dans des quartiers pauvres, alors que de 10 % à 20 % des Vénézuéliens n’auraient pas accès à l’eau potable et que, dans le même temps, le Venezuela est le pays ayant le plus de millionnaires en Amérique latine.

En dépit de ses nombreuses richesses naturelles, les Vénézuéliens doivent faire la queue pour obtenir la plupart des produits de base de consommation (sucre, huile, médicaments, papier toilette…) et l’État doit pratiquer le rationnement. Le gel des prix a engendré un important marché noir au sein du pays et avec les pays voisins comme la Colombie. En 2014, le pays avait la plus forte inflation mondiale (68 %). Avec l’effondrement des cours du pétrole la pauvreté augmente. Selon le FMI, l’inflation pourrait monter à 1 000 000 % en 2018 après 720 % en 2017 ; le PIB vénézuélien devrait baisser de 18 % en 2018 après une chute de 18 % en 2016. Selon les autorités colombiennes, 300 000 Vénézuéliens ont fui leur pays pour se réfugier en Colombie, qui a un temps fermé sa frontière. D’autres ont choisi Manaus, au Brésil, pour sa commodité d’accès. Pas moins de 50 000 personnes sont parties chercher refuge au Chili.

L’ambassadrice a rappelé s’être rendue en Colombie, à la frontière avec le Venezuela, par laquelle plus d’un million de Vénézuéliens ont fui la crise économique et l’hyperinflation qui touchent le pays.

« Ce que nous avons vu, personne ne devrait le vivre… Pendant que Maduro mange dans de bons restaurants », a dénoncé Nikki Haley.

« Nous allons nous battre pour le Venezuela et nous allons continuer jusqu’à ce que Maduro parte! », a crié la diplomate au lendemain d’une proposition du président vénézuélien de rencontrer Donald Trump.

« Nous avons besoin que vos voix portent et je vous le dis aussi, la voix des Etats-Unis sera forte », a-t-elle ajouté.

Le président du Venezuela Nicolas Maduro s’est dit prêt, mercredi à la tribune de l’Assemblée générale annuelle des Nations unies, à rencontrer son homologue américain Donald Trump, qui n’a cessé de l’étriller depuis deux jours à New York.

«Je suis disposé à serrer la main du président des États-Unis et à discuter avec lui de nos différences bilatérales et des problèmes de notre région», a déclaré Nicolas Maduro lors d’un long discours de 50 minutes à la tribune. En principe, chaque dirigeant n’a droit qu’à un quart d’heure pour son allocution.

Mercredi soir, les deux présidents étaient tous les deux à New York. Donald Trump a prévu de quitter la ville jeudi dans la journée, ce qui pourrait laisser la possibilité d’une rencontre.

À l’ONU, le président américain a notamment estimé devant des journalistes que Nicolas Maduro pourrait être «renversé très rapidement» si «les militaires décidaient de le faire».

«Plus de deux millions de personnes ont fui» le pays en raison du gouvernement socialiste vénézuélien soutenu par Cuba, avait-il aussi déploré à la tribune de l’ONU.

Les manifestants, devant le siège de l’ONU en marge de son Assemblée générale annuelle, brandissaient des pancartes portant l’inscription « SOS Venezuela » et chantaient « Ce que nous voulons? La liberté ».

Pour le gouvernement vénézuélien, ces propos sont la preuve «de la politique de changement de régime promue» par Washington avec la participation «d’autres pays latino-américains».

«Ces déclarations ne sont pas isolées, elles surgissent dans un contexte de menaces répétées d’interventions militaires au Venezuela et de renforcement de la présence militaire américaine dans la région, propices à créer un conflit régional aux proportions insoupçonnées», a ajouté le ministère vénézuélien.

Les États-Unis avaient également annoncé mardi de nouvelles sanctions financières contre quatre personnes de l’entourage de Nicolas Maduro, dont son épouse Cilia Adela Flores et sa vice-présidente Delcy Rodriguez. Jorge Rodriguez, le ministre de la Communication, et Vladimir Padrino Lopez, ministre de la Défense, sont également sanctionnés. Leurs avoirs sur le territoire américain sont gelés et il est interdit à tout ressortissant américain de faire des affaires avec eux.

Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a adopté jeudi une résolution historique sur le Venezuela, demandant à son gouvernement « d’accepter l’aide humanitaire » pour remédier à la « pénurie » d’aliments et de médicaments.
Le texte, proposé par plusieurs pays latino-américains, dont l’Argentine, le Pérou, le Chili, la Colombie, et par le Canada, a été adopté par 23 voix sur les 47 États siégeant actuellement au Conseil. 17 pays se sont abstenus et 7 ont voté contre, dont la Chine, Cuba et le Venezuela lui-même.

Il se déclare « profondément préoccupé par les graves violations des droits de l’homme, survenues dans le contexte d’une crise politique, économique, sociale et humanitaire » dont il est fait état dans un rapport du Haut-commissariat de l’ONU aux droits de l’homme publié en juin 2018.

Le Conseil exhorte le gouvernement vénézuélien « à coopérer » avec ce Haut-commissariat, dirigé depuis septembre par l’ancienne présidente chilienne Michelle Bachelet, et demande à cette dernière de présenter un « rapport complet » sur la situation dans ce pays à la 41e session du Conseil, soit en juin 2019.

Le 11 septembre, le ministre des Affaires étrangères du Venezuela, Jorge Arreaza, venu à Genève à l’occasion de l’ouverture de l’actuelle session du Conseil des droits de l’homme, avait salué l’arrivée de Mme Bachelet à la tête du Haut-commissariat, assurant qu’elle pouvait compter sur « l’entière coopération » de son pays.

Les Vénézuéliens, étranglés par la crise économique, souffrent de pénuries qui touchent les produits de première nécessité, notamment les médicaments et les produits alimentaires. Selon l’ONU, sur les 2,3 millions de Vénézuéliens vivant à l’étranger, plus de 1,6 million ont fui depuis 2015.

Le 5 août 2017, le Mercosur décide de suspendre le Venezuela pour une durée indéterminée en raison de ce qu’il qualifie de « violation de l’ordre constitutionnel ». En effet, l’élection d’une Assemblée constituante le 30 juillet 2017 dans un contexte de contestation et de violence incite de nombreux pays à ne pas reconnaître le nouveau parlement.

Les ambassadeurs des 28 pays de l’Union européenne (UE) ont donné leur feu vert le 8 novembre 2017 à l’adoption de sanctions, dont un embargo sur les livraisons d’armes, contre le Venezuela ; ces sanctions interdisent également aux entreprises européennes de livrer du matériel de surveillance électronique pouvant servir à réprimer l’opposition au régime du président Nicolas Maduro ; elles prévoient également la mise en place d’un cadre juridique permettant à l’Union européenne de placer ensuite sur sa liste noire des personnalités ou entités sanctionnées pour leur implication dans la répression.

Le Venezuela est plus que jamais dans le collimateur de Washington qui semble trouver légitime de pratiquer l’ingérence la plus assumée dans les affaires intérieures du pays.

Début août 2018, Nicolas Maduro avait été victime d’une tentative d’assassinat par drone. Aujourd’hui son peuple veut la liberté, mais Maduro a annoncé le 27 septembre, lors d’une conférence de presse tenue dans un hôtel non loin de l’ONU, prononçait son discours, Donald Trump a repris la rhétorique agressive néo-conservatrice hostile au Venezuela. «Toutes les options sont sur la table concernant le Venezuela […] les plus fortes et d’autres moins fortes», a-t-il asséné face aux journalistes. Et d’ajouter, menaçant : «Et vous savez ce que j’entends par fortes.»

Maduro pour son siège présidentiel, sacrifiera-t-il la population comme avant?

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