Une prise d’otages a eu lieu dans un supermarché de Trèbes, commune située à quelques kilomètres de Carcassonne (Aude).
Elle a commencé en fin de matinée de ce vendredi 23 mars pour se terminer en début d’après-midi. Un homme est entré dans un supermarché Super U aux alentours de 11h15. Il aurait crié « Allahou Akbar » – « Allah est grand ».
Trois morts et 16 blessés, dont deux sont dans un état grave. Un homme se revendiquant de Daesh a commis trois attaques dans les environs de Carcassonne (Aude) vendredi 23 mars au matin, avant d’être abattu par les forces de l’ordre en début d’après-midi.
L’assaillant, a d’abord volé une voiture à Carcassonne dans la matinée, tuant le passager et blessant le conducteur. Il a ensuite blessé à l’épaule, par balle, un CRS à proximité de la caserne qui se trouvait non loin de là. Il s’était auparavant rendu aux abords d’une caserne militaire avant de se raviser, a expliqué le procureur de la République François Molins
L’individu s’est ensuite rendu au supermarché Super U de Trèbes, à seulement quelques kilomètres de là, où il tiré « 3 ou 4 cartouches dans le plafond » selon le témoignage d’un client. Il s’est alors réclamé de Daesh. « La première chose qu’il a dit c’est ‘Allahu Akbar' », a indiqué ce témoin.
«J’ai vu un individu très excité qui avait une arme de poing, un couteau et qui criait Allah Akbar»: Christian Guibbert, ex-policier, a raconté à l’AFP la prise d’otages meurtrière vendredi au supermarché de Trèbes, dans le sud de la France, où il a mis plusieurs clients à l’abri «dans un frigo de boucher».
«Il a aussi crié aux gens qui étaient là: A terre! à terre! . Il y avait déjà une personne à terre, on a su après qu’elle était décédée», a relaté calmement ce retraité de la police qui a compris tout de suite que c’était un attentat. Il se souvient avoir entendu «cinq ou six coups de feu tirés par l’individu».
M. Guibbert, 64 ans, faisait ses courses vers 10H00 au Super U de Trèbes avec sa femme et sa belle-soeur quand il a «entendu des détonations». «Je me suis approché pour voir ce qui se passait», a-t-il dit. C’est là qu’il voit le preneur d’otages Radouane Lakdim, 25 ans, avec une «arme de poing et un couteau».
Il était «très excité», «très énervé», c’était «monsieur tout le monde», souligne ce sexagénaire au front dégarni, qui a «25 ans de police». Il «criait Allah Akbar. Il l’a crié à plusieurs reprises».
«Moi, j’étais à cinq mètres de lui», a raconté de son côté un vigile du supermarché, qui veut garder l’anonymat. «Il m’a tiré deux fois dessus. Il tirait mal», dit-il, soulignant que dans ces cas-là, «on n’a pas le temps de réfléchir: Vous faites demi-tour et vous partez».
«J’ai évacué le personnel, je les ai fait passer par derrière pour les éloigner de la zone, une vingtaine de personnes peut-être. J’ai pas traîné», a poursuivi cet homme qui a passé 22 ans dans l’armée.
De son côté, le retraité est retourné dans le supermarché, et caché dans un rayon, il a appelé «la gendarmerie. Je leur ai dit ce qu’il se passait. J’ai donné la position du gars et ce qu’il avait dans les mains. Il m’a aperçu. Je pense qu’il m’a vu quand je téléphonais», a raconté M. Guibbert.
Un important dispositif de gendarmerie est alors mis en place. Le GIGN de Toulouse est arrivé sur place avec le soutien du RAID et de la BRI. Un gendarme s’est substitué à l’unique otage restant.
En pleine attaque dans l’Aude, alors qu’un terroriste prenait en otage les personnes qui se trouvaient à l’intérieur du Super U de Trèbes, près de Carcassonne, le gendarme Arnaud Beltrame, a échangé sa place contre celle de plusieurs otages. Ce lieutenant-colonel de 45 ans s’est retrouvé seul avec l’assaillant. Il a été grièvement blessé par balles, et d’après Emmanuel Macron, il « lutte contre la mort ».
« La mère d’Arnaud Beltrame, le lieutenant colonel de gendarmerie héroïque de la prise d’otages du supermarché de Trèbes (Aude), se confie pour la première fois au micro de RTL. « Il a toujours été comme ça. C’est quelqu’un qui, depuis qu’il est né, fait tout pour la patrie. »
Elle assure que dans la famille, personne n’a été surpris de savoir que son fils était le gendarme qui s’était substitué à un otage dans le Super U de Trèbes vendredi 23 mars. « C’est sa raison de vivre, défendre la patrie », a-t-elle assuré à RTL. « Il me dirait : ‘Je fais mon travail maman, c’est tout.' », a-t-elle expliqué. « Cela fait partie de sa façon d’être.
» Arnaud Beltrame, dont l’héroïsme a été salué par le gouvernement. »
Quelques heures après l’assaut, Daesh a revendiqué les attaques à travers son organe de propagande. Selon les premiers éléments de l’enquête, l’auteur des attaques serait Radouane Lakdim, un Franco-marocain né en 1992. Il aurait fait un bref passage en prison en août 2016 et était fiché S par les services de renseignement pour radicalisation, selon plusieurs sources. Gérard Collomb a affirmé qu’il « a agi seul ».
Une proche de l’assaillant qui a tué, vendredi dans le sud de la France, trois personnes dans plusieurs attaques revendiquées par le groupe Etat islamique (EI) a été placée en garde à vue, a annoncé le procureur de Paris François Molins.
Cette personne est une «proche qui partageait (la) vie» de Radouane L., un homme de 26 ans suivi par les services de renseignements qui a été abattu dans l’assaut des forces de l’ordre, a indiqué le procureur depuis le tribunal de Carcassonne. Elle a été placée en garde à vue pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste criminelle ».
More Stories
Fini la comédie ! Confidences à Dalida
Des jambons au cœur d’une querelle de clocher !
Paris rend hommage aux victimes du 13-Novembre, neuf ans après