Le dernier représentant des Forces aériennes françaises libres parmi les Compagnons de la Libération est mort à l’âge de 98 ans le 10 mai dernier.
Claude Raoul-Duval est né le 22 octobre 1919 et a reçu une formation militaire à l’Ecole de l’Air en 1939.
En 1940, alors qu’il refuse la défaite, il est promu sous-lieutenant et tente d’embarquer à Bordeaux sur le « Marsillia »qui refuse d’emmener les pilotes de l’Ecole de l’Air de l’Afrique du Nord. C’est alors qu’il décide de rejoindre l’Angleterre en s’embarquant sur un bateau hollandais.
Pilote aux Forces aériennes françaises libres, il suit un entraînement d’un an dans les écoles de la Royal Air Force. Volontaire pour le Moyen-Orient, il rejoint le groupe de chasse Alsace au Liban en 1941 puis il effectue une cinquantaine de missions dans des opérations en Lybie.
Rapatrié en Grande Bretagne avec son unité en janvier 1943, il effectue des missions sur le front oriental, notamment au dessus de la France occupée où son avion est abattu au dessus du Havre. Après avoir sauté en parachute et avoir été blessé, il réussit à échapper à l’ennemi. Il participe alors à la Résistance servant de convoyeur pour les réseaux Comète et Bourgogne en faisant évader plusieurs pilotes abattus. De retour en Angleterre après une évasion difficile pour laquelle il a du traverser les Pyrénées et une partie de l’Espagne avec quatre pilotes américains et deux officiers français et sa femme, il est réaffecté au groupe Alsace et participe aux opérations sur l’Angleterre, la France, la Belgique et les Pays-Bas durant l’année 1944; parmi les soixante-seizes offensives au dessus du territoire ennemi, on en compte deux le 6 juin 1944 lors du débarquement allié en Normandie.
Le Capitaine Claude Raoul-Duval a accompli cent soixante missions avec 220 heures de vol; après la guerre, il reprend la vie civile dans le commerce puis la banque en Afrique ( Congo, Nigéria, Algérie) puis au Brésil et à Paris à partir de 1969 jusqu’en 1995 où il prend sa retraite.
Grand Officier de la Légion d’Honneur, le Président de la République lui a rendu hommage et a adressé ses condoléances à la famille. Il était l’un des derniers survivants des Compagnons de la Libération encore en vie. Désormais, il n’en reste que six dont Daniel Cordier, secrétaire de Jean Moulin, sur les 1.038 qui s’étaient engagés au sein de la France libre pendant l’Occupation allemande.
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