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21 novembre 2024

JOURNAL IMPACT EUROPEAN

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Le monde merveilleux de « Toruk » côté cour

Le  spectacle du Cirque du Soleil, « Toruk » a débuté le 4 avril à l’Accordhotel Arena de Bercy et durera jusqu’au 14 avril avec une séance supplémentaire le 12 suite à la forte demande des spectateurs.

Avant de partir en Russie, la troupe s’est arrêtée à Paris  pour émerveiller un public amateur d’aventures, de beaux décors et d’histoires extraordinaires. Toruk-Le premier envol raconte l’histoire de 2 jeunes Na’vi, Ralu et Entu partis sauver « l’arbre des âmes » avec leur nouvelle amie Tsyal et retracer le Toruk, prédateur rouge et jaune qui règne dans le ciel de Pandora; l’histoire se passes 3 000 ans avant Avatar, le film de James Cameron.

En avant-première, nous avons eu la chance de visiter les coulisses et rencontrer la porte-parole du cirque du Soleil, Janie Mallet, qui nous a guidés et racontés les secrets du spectacle, de ses acteurs ainsi que des costumes. Nous avons appris que Toruk-Le premier envol est un spectacle multimédia avant-gardiste, croisement du monde d’Avatar et du Cirque du Soleil. Les 2 metteurs-en-scène, Michel Lemieux et Victor Pilon sont aussi les auteurs de ce conte créé pour la première fois en 2015 à Montréal avec l’aval de James Cameron et de la 20th Century Fox. Les changements de décors sont optiques et se font en un clin d’oeil suite à des projections multimédia représentant les paysages de Pandora; les éclairages donnent du volume aux artistes  synchronisés avec certains effets vidéo, donnant l’impression au public d’être dans Pandora . Les créatures volantes sont représentées par des ombres au sol  et des dispositifs de repérage dissimulés dans les costumes des artistes .

Pour ce spectacle, 1 854 m² de surface de projection (1 184 m² sur la scène, 335m² sur les 2 écrans latéraux et 335m² sur les 2 colonnes de l’arbre-maison)ont été nécessaires, ce qui représente plus de 5 écrans  standard IMAX; 40 vidéoprojecteurs (20 de 30 000 lumen chacun et 20 de 20 000); le contenu du sol est diffusé par 22 d’entre eux, les images sur l’arbre-maison sont assurées par 6 vidéoprojecteurs , les projections dans la foule par 8 autres et enfin les 2 derniers pour les écrans latéraux.

Le décor composé de 5 éléments principaux (l’arbre-maison d’une hauteur de 12 mètres et 24 de large et dont les colonnes se dressent à 7,60 mètres au dessus de la scène, les branches sont ornées de milliers de diodes électriques; l’île qui abrite une aire de feu, un tambour circulaire et l’arbre des âmes, structure gonflable hissée à l’aide de câbles; la ceinture verte qui donne l’aspect tridimentionnel aux images projectées; le capteur de rêves suspendu à 14 mètres au dessus de l’île et où on retrouve une énorme fleur servant pour les acrobaties et les 2 écrans latéraux), est disposé sur une scène de 26 mètres sur 49 basé sur la spirale de Fibonacci (A partir d’un carré central de côté 1, on construit un nouveau carré qui s’appuie sur le précédent. Puis on répète la construction, chaque nouveau carré appuie son côté sur l’ensemble des carrés déjà construits. Dans chaque carré, on trace un quart de cercle joignant un sommet au sommet opposé, de sorte que les quarts de cercle soient consécutifs. La courbe obtenue s’appelle la spirale de Fibonacci, les carrés sont donc de côté 1,1,2,3,5,8,13,…)

Les costumes conçus par Kim Barrett sont une autre spécificité du spectacle; ils respectent le code du film de James Cameron tout en n’étant pas des copies et tiennent compte de l’évolution vestimentaire au cours des 3 millénaires qui les séparent d’Avatar. C’est ainsi qu’on retrouve les tissages et broderies perlées des Omatikaya (graines, vignes, ossements,pierres précieuses, cadeaux et autres trésors acquis pendant les voyages). Les créateurs des costumes ont utilisé des matières disponibles dans l’ environnement de Pandora, apportant un style organique et fait-main donnant l’impression de fibres qui n’existent pas sur terre (des découpes d’éponges de Luffa ou des moulages de feuilles de chou entrent dans la composition de la flore extra-terrestre; la crinoline, une étoffe à trame faite à base de crin et de lin qui servait de jupon et faisait bouffer les robes, se retrouve dans les pagnes tissés de feuilles..). Une longue queue faite de mousse avec une armature rigide complète l’allure du Na’vi ainsi que des rayures naturelles sur leur corps, les chaussures ressemblent à des pieds nus. Les marionnettistes incarnant l’esprit d’Eywa sont vêtus de noir et produisent leurs propres sons d’animaux, ils représentent les créatures de Pandora (6 loups-vipères manipulé par 1 artiste chacun; 3 équidius manipulés par 2 personnes chacun; 3 austrapèdes, mélange d’autruches, flamands roses et dinausores,manipulés par 1 marionnettiste chacun; 1 tortapède, mélange de tortue et requin; 2 nuées de 20 graines sacrées bioluminescentes, mobiles inspirées des créations du sculpteur Alexander Calder, flottant au bout de perches de 5,80mètres ; 1 toruk ou léonoptéryx d’une envergure dépassant les 12 mètres, suspendu par un câble au système d’automaion pour son déplacement dans l’espace et contôlé par 6 marionnettistes (1 à la tête, 2 aux épaules, 2 pour les ailes et 1 pour la queue)au sol), 14 autres marionnettistes évoquent le reste de la faune de Pandora.

400 mètres de tissu et 120 cannes à pêche entrent dans la composition des costumes en forme de fleur des Tawkami, certains autres sont faits à partir de pièces de hammac, le corset du conteur et les costumes des Anurai sont inspirés d’ossements, les tresses dans les cheveux des Omatikaya sont réalisées grâce à des visseuses ou des batteurs d’oeufs. Il y a au total 115 costumes soit un peu plus de 3 par artiste, l’équipe a produit plus de 1 000 éléments (chaussures, parures de tête, colliers…); une partie d’entre elle accompagne les acteurs en tournée. Il faut 4 avions pour déplacer le matériel et un pour les 115 membres de la distribution.

Les acrobaties sont mêlées à la chorégraphie qui tient compte de la gravité sur Pandora, des surfaces de rebond du plancher ont été aménagées pour la vitesse de propulsion et que les artistes se déplacent comme les Na’vi. Chaque clan a ses propres aptitudes et ses caractéristiques (Grand métier à tisser et vignes pour les Omatikawa; Sculpture de Thanahor pour un rituel d’équilibre chez les Anurai; Cerfs-Volant (6 à 4 fils, 11 sur perche et 1 géant à traction qui vole même au dessus du public) tractés sans vent au sommet des montagnes pour les Kekunan; Pôles et perches pour les guerriers Tipani; La flore de Pandora pour les Tawkami).  Les chorégraphes Tuan Le et Tan Loc se sont inspirés du film Avatar et accompagné les artistespour stimuler leur créativité; l’ancienne gymnase et actrice dans Avatar, Julene Renee leur a enseigné comment bouger.

La couleur et le teint de la peau des Na’vi sont basées sur une déclinaison 25 combinaisons de 4 nuances de bleu devant convenir à toutes couleurs de peau confondues. Le tissu de base imite la peau, les muscles sont imprimés sur une fibre synthétique de blanc optique, un produit réagissant aux filtres de lumières qui crée l’effet de bioluminescence. La forme du nez, plus large et des yeux plus grands sont liées aux effets de maquillage; il faut environ une heure à chaque artiste pour se maquiller et 20 minutes pour se démaquiller.

La musique de la bande sonore est composée par Bob & Bil, créant des sons spécifiques pour chacun des clans et  le Toruk. Ils ont trouvé une musique venue d’ailleurs  dans l’ambiance de Pandora en faisant appel à l’expert linguistique et inventeur de la langue Na’vi, Paul Frommer pour traduire les paroles des pièces musicales et se sont inspirés des instruments de musique et de la théorie musicale  de la « Pandoradépia », guide de terrain officiel du monde d’Avatar, élaboré par James Cameron. Ils ont même enregistré dans un bois pour que les sons soient le plus naturel possible.

Afin de mieux suivre le spectacle, il existe une application  » Toruk- The First Flight » à télécharger sur son téléphone. Elle permet de profiter de tous les effets visuels du spectacle en utilisant des technologies de traitement des données et vivre une expérience plus immersive, plus interactive et plus personnalisée en fonction de son emplacement dans la salle. Cette application est connectée à la plateforme de SAP HANA. Les spectateurs peuvent interagir ou sentir, sous forme de vibrations, le tonnerre et la foudre. L’idée est d’inciter les gens à participer à l’histoire après la fin du spectacle. Par ailleurs, les données de l’application seront utilisées pour améliorer les futurs spectacles, inventer de nouvelles choses et continuer à évoluer.

Dans le but de comprendre la langue des Na’vi, voici quelques exemples des paroles utilisées lors du spectacle:

Oel ngati kameie: je te vois

Sta ni oet, txo tsun: attrappe moi si tu peux!

Pxong tikangkem si ko!: laissez nous travailler!

Ting tsat oer!: donne le moi!

Ngaru fi’ ut: le voici

Ngari frawzo srak?: ça va?

Oe ngar srung sivi ko: laisse moi t’aider

Lu hasey: c’est terminé

Fko kxap si Vitrautralur: l’Arbre des âmes est en danger

Fyape fko syaw ngar: comment t’appelles-tu?

Irayo: merci

Toruk makto: le chevaucheur de la dernière ombre

……..

Toruk-Le Premier Envol est un magnifique spectacle du Cirque du Soleil,  de par ses décors, ses personnages, ses jeux de lumières et l’ambiance qu’il dégage.

 

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