Silence sans rancune: « il nous fera apparaître faibles, et alors le démon sortira à découvert ».
Après des jours difficiles au Vatican à cause des tensions et des poisons liés aux « notes » de Benoît XVI sur la pédophilie dans le clergé, le Pape François a déclaré dans son homélie du dimanche des Rameaux : « Dans les instants de souffrance il faut avoir le courage de se taire », avec douceur. Mots qui ne passent pas inaperçus, et qui ont le goût de l‘encouragement envers ceux qui soutiennent l‘Église menacée surtout de « triomphalisme et de mondanités ».
Aujourd‘hui, le Pontife a présidé, place Saint–Pierre, la solennelle Célébration des Rameaux, prés de l‘obélisque, bénissant les palmes et les branches d’oliviers lors de la procession qui rejoint le parvis puis a célèbré la Messe de la Passion du Seigneur devant plus de 40 000 personnes rassemblées sur la Place Saint-Pierre. Le Pape François a délivré une homélie exigeante, appelant à vaincre l’esprit du mal en suivant l’exemple de Jésus, obéissant à la volonté du Père, en ne tombant pas dans le piège du triomphalisme qui aurait pu le tenter après son entrée sous les acclamations à Jérusalem.
« Les acclamations de l‘entrée à Jérusalem et l‘humiliation de Jésus. Les cris joyeux et l‘acharnement féroce. Ce double mystère accompagne tous les ans l‘entrée dans la Semaine Sainte », commence l‘Évêque de Rome… Le triomphalisme vit de gestes et de mots qui cependant ne sont pas passés à travers le creuset de la croix ; il s‘alimente de la comparaison avec les autres en jugeant toujours. Il s’agit d’une
version « subtile » et de mondanités spirituelles, qui en sont le danger majeur , la tentation plus perfide qui menacent l‘Église », dit-il en citant « De Lubac »…. Mais Jésus détruit « le triomphalisme avec sa Passion ». Attention : Dieu « a vraiment partagé les réjouisssances avec le peuple, avec les jeunes qui criaient son nom en acclamant Roi, Messie. Son coeur chavira sans voir l‘enthousiasme et la fête des pauvres d‘Israël.
« Derrière Lui, la première à le suivre a été sa Mère, Marie et ses disciples. La Vierge et les saints ont dû souffrir pour marcher dans la foi et dans la volonté de Dieu », souligne le pape en citant Jean–Paul II. Il s‘agit de la « nuit de la foi. Mais seulement de cette nuit, il sort l‘aube de la résurrection. Aux pieds de la croix, Marie repensa aux mots avec lesquels l‘Ange avait annoncée son Fils : « Il sera grand ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David. Il régnera toujours sur la maison de Jacob, son règne n‘aura pas de fin ». Mais ensuite « Marie sur le mont Golgota se trouve face au démenti total de cette promesse : son Fils agonise sur une croix comme un malfaiteur ». Ainsi « le triomphalisme, détruit par l‘humiliation de Jésus, a été également détruit dans le coeur de sa Mère »
François met ensuite en relief les « acclamations joyeuses » et l‘« acharnement féroce : » dans les instants d‘obscurité et de grande souffrance il faut taire, avoir le courage de se taire. La douceur du silence « nous fera apparaître encore plus faibles, plus humiliés, et alors le démon, en prenant courage, sortira à découvert ». Il faudra « lui résister dans le silence, « en maintenant sa position », avec la même attitude que Jésus ». Ceci « nous aidera à vivre dans la sainte tension entre la mémoire des promesses, la réalité de l‘acharnement présent dans la croix et l‘espoir de la résurrection » a-t-il ajouté.
Lors de l’Angélus, a offert aux jeunes présents sur la Place Saint-Pierre «une couronne spéciale du Rosaire. Ces couronnes en bois d’olivier ont été fabriquées en Terre Sainte spécialement pour la Rencontre Mondiale des Jeunes au Panama en janvier dernier et pour la Journée d’aujourd’hui (répétition diocésain de la XXXIV Journée Mondiale de la Jeunesse). Il a renouvellé aux jeunes et à tous son appel à prier le Rosaire pour la paix, en particulier pour la paix en Terre Sainte et au Moyen-Orient».
Au terme de la Messe et d‘Angelus François est monté sur sa papamobile ouverte pour saluer et bénir la foule des fidèles réunis place St Pierre parmi lesquels se trouvaient beaucoup de jeunes. l’itinéraire a même dépassé les limites du territoire Vatican, en traversant place Pie XII et de la Conciliation pour saluer les pèlerins présents.
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