GERARD CROSSAY
Le 3 novembre, chez Drouant, ont été attribués les deux grands prix littéraires d’automne , le Goncourt, à Leïla Slimani et le Renaudot à Yasmina Reza.
Leurs romans seront disponibles en librairie à partir du 9 novembre.
Le roman de Leila Slimani, Chanson douce, édité par Gallimard, a séduit le jury du Goncourt par le récit sous tension du meurtre, par leur nounou, de deux enfants issus d’un famille bourgeoise, récit inspiré d’un infanticide survenu à New York il y a quatre ans.
Ce roman qui se dévore comme un thriller traite des rapports de domination et de la misère sociale.
Leïla Slimani, 35 ans, franco-marocaine passée par la khâgne et Sciences Po, a été journaliste à Jeune Afrique.
Elle a publié un premier roman remarqué en 2014, Dans le jardin de l’ogre, sur l’addiction sexuelle féminine.
Elle est la douzième romancière à recevoir le prix Goncourt.
Pour l’éditeur le Goncourt est une aubaine car un livre primé s’écoule à plus de 350 000 exemplaires.
Le prix Renaudot est revenu à Yasmina Reza avec Babylone, publié chez Flammarion.
Roman drôle et désespéré sur la perte et l’abandon. il raconte une soirée entre voisins qui tourne mal.
La dramaturge de 57 ans reçoit pour ce troisième roman sa première consécration littéraire en France.
Les « prix » et les « rentrées » littéraires ne servent pas à s’orienter dans la création contemporaine.
Ils représentent un certain état du goût littéraire français, mais pas le tout de la littérature actuelle. Leur influence sur l’esthétique et l’histoire du roman est faible.
Mais ce sont des événements importants qui stimulent l’économie de la filière du livre en France.
Les éditeurs ont besoin de « locomotives » pour faire vivre leur maison et pouvoir publier des textes qu’on dit « exigeants ».
Ces manifestations médiatiques restent des leviers indispensables pour dynamiser la culture écrite et réveiller périodiquement l’intérêt du public pour les littératures et leurs auteurs.
La France leur doit sa réputation toujours renouvelée de « nation littéraire ».
Aucun autre pays au monde ne peut se prévaloir d’un nombre si important de prix littéraires, plus de 2000, du Flore à l’Interallié en passant par Le Monde, la FNAC, le Wepler ou le Jean Freustié.
Le Prix Renaudot de l’essai a été attribué à la journaliste Aude Lancelin pour son ouvrage Le Monde libre paru cette année aux Liens.
Ivan Jablonka a reçu le Prix Medicis pour son récit-enquête Laetitia ou la fin des hommes, paru au Seuil.
Le Prix Femina a été décerné à Marcus Malte pour son roman Le Garçon publié aux Editions Zulma.
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