Les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni ont mené samedi des frappes ciblées contre la Syrie pour punir le régime de Bachar el-Assad accusé par Donald Trump d’avoir mené des attaques chimiques «monstrueuses».
«J’ai ordonné aux forces armées des Etats-Unis de lancer des frappes de précision sur des cibles associées aux capacités du dictateur syrien Bachar el-Assad en matière d’armes chimiques», a lancé M. Trump. «Une opération combinée est désormais en cours avec la France et le Royaume-Uni, nous les remercions tous les deux», a-t-il ajouté.
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Après les frappes occidentales sur la Syrie contre son allié Bachar el-Assad, que va faire la Russie ? Une escalade militaire est peu probable et Moscou devrait se contenter de protestations diplomatiques, selon les experts.
Dans une première réaction, le président Vladimir Poutine a vivement dénoncé les frappes, mais il n’a annoncé aucune mesure particulière de rétorsion, se bornant à demander la convocation d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU.
A peu près tout le monde est d’accord pour dire qu’une réponse militaire de la Russie est impossible, cela serait très dangereux et pourrait aboutir à un résultat contraire à celui recherché». «Une réponse à caractère militaire n’est pas envisagée», estime aussi Alexandre Choumiline, du Centre d’analyse des conflits du Proche-Orient à l’Institut des Etats-Unis et du Canada.
Marine Le Pen a déploré ces frappes au micro de RTL. « Je suis désolée, je ne peux pas m’empêcher de me souvenir des armes de destruction massive et des fioles que l’on agitait sous le nez de l’opinion publique pour justifier le déclenchement de la guerre en Irak, dont nous connaissons les conséquences catastrophiques, y compris directement pour les Français puisque ça a été à l’origine des vagues migratoires massives que nous avons vu déferler. Et surtout du renforcement de l’État islamique puisque cette région a été totalement déstabilisée du fait de ces interventions.«
François Hollande a jugé l’opération du trio occidental « doublement justifiée […] parce qu’il y a eu utilisation de l’arme chimique contre des enfants, des innocents, des femmes, en aucune manière des combattants« et parce que « le régime syrien, avec la complicité de son allié russe, a menti : il devait y avoir destruction des armes chimiques, refus de l’utilisation de ce type de procédé. Hélas, on a vu qu’il n’en était rien« .
Mais « des frappes ne suffisent pas« , poursuit l’ancien président qui plaide pour « un droit de suite, une pression diplomatique et politique pour qu’une issue soit trouvée au conflit syrien« . « Il faut avoir une cohérence dans l’action et un objectif qui est de faire pression sur la Russie et l’Iran. Cette solution politique, qui ne peut se faire que dans le cadre de Genève, a trop tardé« , souligne François Hollande.
Le président français Emmanuel Macron a annoncé dans la nuit de vendredi à samedi que la France participait à l’opération avec les États-Unis et le Royaume Uni en Syrie car Paris et ses alliés ne peuvent «tolérer la banalisation de l’emploi d’armes chimiques».
Le communiqué de l’Elysée précise que «la France et ses partenaires reprendront, dès aujourd’hui, leurs efforts aux Nations unies pour permettre la mise en place d’un mécanisme international d’établissement des responsabilités, prévenir l’impunité et empêcher toute velléité de récidive du régime syrien».
Pour Emmanuel Macron, «les faits et la responsabilité du régime syrien ne font aucun doute» concernant la mort «de dizaines d’hommes, de femmes et d’enfants» dans une attaque «à l’arme chimique» le 7 avril à Douma.
La Première ministre britannique Theresa May a justifié samedi la participation britannique à des frappes militaires en Syrie, aux côtés des États-Unis et de la France, en estimant qu’il n’y avait «pas d’alternative à l’usage de la force».
«Il n’y a pas d’alternative à l’usage de la force pour dégrader et empêcher le recours à des armes chimiques par le régime syrien», a affirmé la cheffe du gouvernement dans un communiqué, rendant Damas responsable d’une attaque chimique présumée dans la ville de Douma samedi 7 mars, qui a fait «jusqu’à 75 morts». «Nous avons cherché tous les recours diplomatiques», ajoute-t-elle, «mais nos efforts ont été constamment déjoués».
En conséquence, Theresa May explique qu’elle a autorisé les forces armées britanniques à conduire «des frappes ciblées et coordonnées» contre les capacités militaires chimiques du régime de Bachar al-Assad, afin de «prévenir» leur usage.
Elle accuse Damas d’avoir recours à des armes chimiques «contre son propre peuple», de la manière «la plus cruelle et la plus odieuse qui soit».
L’intervention militaire a donc été décidée, selon elle, aussi bien pour «protéger des personnes innocentes en Syrie», que pour empêcher «l’érosion des normes internationales» interdisant le recours à des armes chimiques.
Les experts de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques vont poursuivre leur mission d’enquête sur l’attaque chimique présumée de Douma malgré les frappes aériennes occidentales ciblées lancées samedi en Syrie, a annoncé l’OIAC.
« L’équipe d’enquêteurs de l’OIAC va continuer son déploiement« en Syrie « afin d’établir les faits relatifs aux allégations d’utilisation d’armes chimiques à Douma« , a déclaré l’organisation dans un communiqué.
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