GABRIEL MIHAI
Plusieurs centaines de policiers en tenue civile ont à nouveau manifesté lundi soir à Paris.
La colère des policiers français qui réclament plus de moyens n’a pas faibli lundi au huitième jour du mouvement, malgré le début de concertations et une rencontre prévue mercredi entre le président François Hollande et les syndicats, contestés par la base.
Plusieurs centaines de policiers en tenue civile ont à nouveau manifesté lundi soir à Paris. Ils se sont rassemblés sur le terre-plein central de la place de l’Opéra, dans le centre de la capitale.
Les manifestants, scandant «Policiers en colère, citoyens avec nous» et «Cazeneuve démission», à l’adresse du ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, ont ensuite marché sur la chaussée en direction de la place Vendôme, siège du ministère de la Justice.
Au milieu de la circulation, des voitures de police, vraisemblablement en patrouille, ont déclenché leur sirène en signe de soutien en passant à proximité. Des taxis, des autobus, des piétons leur ont eux aussi manifesté leur soutien.
Bloqués par un cordon de gendarmes, les policiers ont poursuivi leur marche dans le centre de Paris et ont rallié la célèbre place de la Concorde, où ils se sont dispersés dans le calme.
Révoltés par une attaque au cocktail Molotov contre quatre de leurs collègues le 8 octobre en banlieue parisienne, après une année éprouvante sous le régime de l’état d’urgence lié à la vague d’attentats djihadistes , les policiers réclament plus d’effectifs et de moyens matériels et des peines sévères pour leurs agresseurs.
Les deux policiers grièvement brûlés lors de cette attaque sont désormais «hors de danger», mais le traitement de leurs séquelles va être «très long», a indiqué lundi un médecin de l’hôpital parisien où l’un d’entre eux est toujours hospitalisé.
Les protestataires ont lancé un nouvel appel à se rassembler mercredi devant l’Assemblée nationale, juste avant que le président socialiste reçoive les organisations syndicales.
Débordés par ce mouvement qui a fait tache d’huile dans toute la France et sur lequel ils tentent de reprendre la main, les syndicats ont lancé un appel à se rassembler mardi à la mi-journée devant les tribunaux à travers le pays.
En tête des revendications des syndicats: la «révision du cadre juridique d’emploi des armes» et la «mise en place de peines plancher pour les agresseurs», créées par la droite et supprimées par la gauche.
Un manifestant qui travaille dans une brigade anticriminalité (BAC) en banlieue parisienne s’est dit lundi soir exaspéré par le «laxisme judiciaire» et préoccupé par la question de la légitime défense.
«Aujourd’hui, je n’ai pas peur de me faire tirer dessus, mais j’ai peur des conséquences judiciaires si je riposte, je suis plus angoissé de savoir si j’ai le droit de sortir mon arme», a expliqué ce policier de 32 ans sous le couvert de l’anonymat.
Lundi ont débuté dans toute la France des «réunions de concertation» entre la hiérarchie policière, les autorités locales et le personnel policier. Le ministre de l’Intérieur, accompagné du chef de la police, a participé à l’une d’entre elles dans la matinée à Rouen (nord-ouest).
Ces réunions visent à faire remonter vers le ministère de l’Intérieur une sorte de cahier de doléances dont les conclusions doivent être remises le 15 décembre pour une mise en application en 2017.
Ces propositions viendront compléter un plan «de sécurité publique» qui sera lancé en novembre. Le chef de la police Jean-Marc Falcone doit livrer dans la semaine de premières propositions.
Depuis le début de la mobilisation, le gouvernement s’emploie à apaiser la colère et à balayer les critiques de l’opposition de droite, à quelques mois de l’élection présidentielle.
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